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L'AVENIR DE L’ENFANT
Les parents chrétiens sont conscients que pour être
capables de donner une bonne éducation à leurs enfants, ils doivent faire le
nécessaire pour vivre eux-mêmes avec leurs enfants, dans un environnement sain
et équilibré. Qu'on le veuille ou non, tout ce qui touche la famille influencera
l'idéal qui s'imprimera dans l'âme des enfants et les motivera pour le reste de
leur vie.
Mais notre société actuelle s'acharne à détruire la
famille par tous les moyens possibles. On a carrément chassé la morale et la
religion de nos institutions (écoles, hôpitaux, lieux publics...) et de notre
culture (théâtres, cinémas, loisirs). C'est vraiment un plan diabolique que
Satan utilise pour essayer de détruire la création de Dieu.
Depuis longtemps, la famille subit des attaques dans les
principes d'éducation des enfants. On a abondamment critiqué l'éducation jugée
trop austère que nos grands-parents nous ont donnée.
On a supplanté les règles sévères par des règles sans
forme et tellement vagues que chacun y va sans balises. C'est une sorte de
déformation de l'éducation où finalement “tout est permis”. On a cru pouvoir
faire mieux que nos grands-parents et on récolte plutôt une jeunesse désabusée,
qui ne sait plus où est sa voie.
Les jeunes parents d'aujourd'hui sont issus d'une
génération qui a basculé dans le relativisme et dans la confusion. Comment
peuvent-ils entrevoir un avenir heureux pour leurs enfants? Il y a tant de
choses qu'ils n'ont pas apprises, parce qu'on a jugé nécessaire de les leur
cacher.
Actuellement, nous assistons à un vide flagrant quant à
l'orientation des jeunes dans nos familles, même les plus chrétiennes, parce que
l'information véritable n'est plus disponible pour documenter les parents
d'aujourd'hui au sujet des choix de vie que Dieu propose à leurs enfants.
Où trouveront-ils la vérité que Dieu veut qu'ils
transmettent à leurs enfants concernant le plan de vie qu'Il a de toute éternité
conçu pour chacune de ses créatures?
En détruisant la plupart de nos vieux livres chrétiens,
qui portaient le sceau d'approbation de l'Église par leur imprimatur, on a caché
l'enseignement de Dieu et le témoignage des saints qui se sont prononcés sur le
sujet.
Il faut donc se mettre courageusement à la recherche des
connaissances qui nous permettront de refaire notre conception chrétienne de
l'avenir de nos enfants.
Par le sacrement du mariage, les parents ont reçu les
grâces d'état nécessaires pour accompagner leurs enfants dans cette démarche que
Dieu leur a confiée.
Beaucoup
de parents se préoccupent de l'avenir de leurs enfants surtout en terme
d'emploi, de métier ou de profession. Certains considèrent que leurs enfants
seront “bien placés” et qu'ils auront “réussi” dans la vie, s'ils
ont atteint un statut social honorable et qu'ils “gagnent bien leur vie”.
Aimer Dieu parmi les richesses est un bien, pourvu qu'on
n'aime pas les prospérités autant ou plus que Dieu; il faut rapporter à l'amour
de Dieu la fortune qu'Il nous envoie pour mieux le servir.
Dans la prospérité, il est difficile d'aimer Dieu pour
lui-même plutôt que pour les bienfaits dont nous jouissons. Certes, il n'est pas
défendu d'avoir une situation enviable et confortable. Mais ce n'est pas cela
qui conduira nécessairement au bonheur véritable, si l'âme n'a pas la certitude
d'être à la place que Dieu lui a réservée sur terre.
Les mondains font la moue quand on leur tient ce langage.
Ils n'y croient pas. Pour eux, rien ne compte plus au monde que le confort
matériel et financier, et tous les plaisirs qui s'y rattachent. Certes, ils y
trouvent une certaine sécurité et ce monde attrayant donne aux autres l'image
d'un bonheur facile, d'où le danger que nos enfants s'en fassent un idéal de
vie.
Écoutons-les nous dire candidement: “Plus tard, je
serai comme tel ou telle...!” Et la plupart du temps, ils ont à l'esprit des
personnes qui ont un parcours de vie questionnable. Ces exemples sont largement
présentés par les médias comme des incontournables du monde d'aujourd'hui.
Méfions-nous toujours de ce qui circule dans les milieux
fréquentés par nos jeunes. Rien de ce que font les enfants, ni même ce qu'ils
disent, ne devrait être soustrait à la vigilance de leurs parents.
Cette vigilance doit s'étendre à tout; rien de sérieux ne
doit leur échapper: les courants d'idées – les fréquentations – les occasions de
péché – le choix des activités – le choix de la vocation.
La prudence des parents ne leur permet pas d'exposer leurs
enfants à fréquenter des endroits où se côtoient des personnes de tout acabit,
où circulent des courants d'idées qui peuvent semer le mal dans l'esprit de
leurs enfants.
Un jeune qui a reçu une éducation chrétienne persévérera
longtemps dans les vertus qu'il a vécues dans son enfance, si une main vigilante
a soin d'éloigner de lui tout danger. Mais s'il est abandonné à lui-même ou s'il
refuse d'être guidé, il se précipitera facilement au milieu des dangers.
La faiblesse humaine est si grande que celui qui s'engage
volontairement dans de mauvaises habitudes, tombe infailliblement. “Celui qui
aime le danger y périra !”
Nos jeunes raffolent du danger sous toutes ses formes.
C'est la mode du “sport extrême”, autant du point de vue matériel que spirituel.
Nous vivons l'époque de la “culture de la mort”.
Les parents sérieux le comprenne et ne ferment pas les
yeux sur les imprudences téméraires de leurs enfants, en se disant qu'il faut
bien que jeunesse se passe.
Il existe des personnes qui, devant les liaisons funestes
de leurs enfants, oublient leurs devoirs, parce qu'il est bien plus facile de
laisser faire que de ramer à contre-courant quand “C'est pas grave, tout le
monde le fait” ou... parce que, pour eux-mêmes, dans leur jeunesse, leurs
propres parents ont fermé les yeux et ne leur ont jamais interdit les
divertissements ou les fréquentations dangereux; mais ce n'est pas là une raison
pour reproduire cette erreur; l'insouciance des autres parents n'excusera pas la
leur devant Dieu.
Les parents doivent donc veiller à ce que leurs enfants
vivent des expériences conformes aux lois de Dieu et qu'ils remplissent bien
leurs devoirs d'état où qu'ils soient, pendant toute leur vie.
Ils doivent guider les pas de leurs enfants pour qu'ils
trouvent le véritable bonheur, en conformité avec le plan divin, et cela même
lorsque les enfants sont devenus adultes. Un parent ne cesse pas d'être parent à
l'âge de la majorité de l'enfant.
Le rôle des parents n'est pas d'imposer un idéal à leurs
enfants, mais plutôt de bien les guider dans le choix de leur vocation. Ils ont
le devoir de les informer des différentes avenues que Dieu leur propose de
choisir: vivre dans le mariage, dans le célibat ou dans la vie religieuse. Une
sérieuse réflexion s'impose.
Les parents ont le devoir d'assister leurs enfants dans
leurs démarches, et de leur permettre de bien connaître les obligations et les
avantages de chaque option possible. Et inversement, leurs enfants ont le devoir
de se laisser guider par la prudence et l'expérience de leurs parents.
Ceux-ci doivent expliquer à leurs enfants que dans le plan
de Dieu, chacun a une mission précise à accomplir ici-bas et que, pour y être
fidèle, il faut répondre à l'appel de Dieu dans un genre de vie où leurs goûts
et leurs aptitudes les poussent, là où Dieu leur réserve des secours spéciaux
pour les aider à faire leur salut. C'est ce qu'on appelle la vocation.
Dans le choix de leur vocation, trop souvent les jeunes se
laissent conduire par les tendances de la société ou par les inclinations
parfois trompeuses de la nature.
Ils ont besoin que leurs parents leur apprennent la gravité de leur décision, et
combien il est important de bien consulter Dieu et ses représentants sur terre,
pour faire un choix bien éclairé.
Leur décision déterminera toute l'orientation de leur vie.
C'est d'elle que peut dépendre leur Éternité. Il importe donc souverainement,
avant d'entreprendre le long voyage de la vie, de bien connaître le but et le
moyen de l'atteindre.
Il faut que les parents fassent comprendre à leurs enfants
l'importance de s'appliquer à faire toujours la volonté de Dieu dans les règles
de la prudence chrétienne pour bien discerner l'état de vie que Dieu leur a
préparé pour leur salut éternel.
De
nos jours, on ne croit pas assez à cet appel de Dieu. Comme l'ont fait les mages
en suivant l'étoile de Bethléem, il faut faire confiance en la sagesse d'en
haut. Dieu nous montre le chemin où Il désire que nous nous engagions pour
arriver plus sûrement à lui.
Sans l'aide de la divine Providence et les lumières de la
foi chrétienne, les fausses lueurs des inclinations naturelles peuvent faire
dévier le choix de la vocation.
Quand Jésus appela le jeune homme riche, il lui dit
seulement: “Si tu veux être parfait”. Il le laissait donc libre
d'accepter ou de refuser sa divine invitation à le suivre.
Bien qu'on ne peut connaître complètement les desseins de
Dieu sur une âme, les indices de vocation sont ordinairement assez nets pour que
la prudence conseille d'embrasser telle voie plutôt qu'une autre.
Dieu a tracé de toute éternité, le plan de son œuvre de
Créateur. Comme auteur de l'Ordre surnaturel, il oriente ce plan vers notre
salut avec ses voies et ses moyens.
Alors, il ne faut pas craindre les difficultés. Il ne faut
pas se laisser influencer par des courants d'idées du monde. Il faut
s'abandonner doucement à sa main paternelle, et le laisser nous conduire là où
il veut et comme il le veut.
Toute vocation est accompagnée de lumières et de secours
selon les difficultés qu'elle comporte. La vocation est comme une mission
confiée à une créature. Dieu l'y appelant, l'y envoyant, l'y poussant, se doit
de lui procurer ce qui lui est nécessaire.
Des attraits naturels et surnaturels seront le plus
souvent comme le signe de sa volonté. Ces attraits peuvent très bien contrarier
un cœur en lui faisant sacrifier les plus légitimes aspirations qui d'abord
avaient pu le séduire. Il est certain que la grâce ne tue pas la nature. Voilà
pourquoi il en coûte souvent de quitter sa famille, ses amis, sa vie paisible.
La vocation est une grâce très grande. Elle est quelque
chose de gratuit à quoi on ne saurait prétendre. Elle peut parfois se faner dans
l'âme; mais elle n'y meurt pas sans qu'on le veuille. Dans le calme et la
prière, elle pourra revivre; car Dieu ne change pas, et si l'on ne rejette pas
ses dons, ce n'est pas lui qui pensera à les retirer.
Lorsque les marques de vocation apparaissent bien claires,
on aurait tort de se refuser, par lâcheté, devant le sacrifice ou à cause des
luttes nécessaires. Tout le reste de la vie court un grand risque de se
ressentir du refus des avances divines.
En ne suivant pas sa vocation, on se prive des grâces que
Dieu nous y avait préparées. Il nous avait dit: “Viens à moi par cette route
que je te prépare. Là, je te donnerai les grâces qui t'aideront puissamment.”
Si on prend une route opposée, on risque de ne plus
trouver l'abondance des grâces que Dieu nous avait préparées.
On ne compromet pas fatalement notre salut, mais on le
rend plus difficile. On ressemble au voyageur qui, au lieu d'aller à son but par
la grande route tracée, sûre, connue, prend des chemins détournés, plus longs,
inconnus et dangereux. Toutefois, après un “mauvais aiguillage”, il ne
faut pas désespérer. Le salut est toujours possible, et la grâce de Dieu est
toujours là.
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