La mission éducative des parents ne se termine pas à l'adolescence.
En-tête 1 du site de la revue En Route. En-tête 2 du site de la revue En Route.
En-tête 3 du site de la revue En Route.
sommaire_general

Cahier de vie
du foyer chrétien (4)

Petit guide pour rendre la famille heureuse


Page   1  2  3  10  11  12  13  14


 

─ Chapitre 2 ─

FIDÉLITÉ DANS SA VOCATION

La tâche essentielle du chrétien consiste dans le parfait accomplissement de son devoir d'état. Dieu demande à chacun des époux de demeurer là où il l'a placé et de remplir les obligations qui font naturellement partie de l'état de vie qu'il a choisi en se mariant.

Mais le Malin, l'esprit du mensonge, peut suggérer de quitter cet état de vie, afin de faire tomber, quand ils auront pris une autre vocation, ceux qui se tiennent debout dans celle où ils sont. Ainsi, ceux qui vivent assez bien dans la voie des commandements, s'imaginent qu'ils seraient mieux encore s'ils étaient dans un autre état de vie, parce qu'ils se figurent que les laïcs ne peuvent pas pratiquer les conseils évangéliques aussi bien que les personnes consacrées, les religieux, les prêtres. De là mille inquiétudes qui les empêchent de travailler à se perfectionner dans leur état.

Il ne faut pas croire qu'on peut se sauver à moindres frais dans une autre vocation que la nôtre. Occupons-nous plutôt de perfectionner nos pensées et de porter nos croix, petites ou grandes. ‟Chacun aime selon son goût, peu de gens aiment selon leur devoirˮ. Ne nous attardons pas à faire autre chose que ce que nous devons faire.

AUTONOMIE DU MARIAGE

‟L'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et ils seront une seule chairˮ. Cette parole de Dieu souligne nettement la complète autonomie de la nouvelle communauté fondée par l'homme et la femme dans le mariage. Dès lors, ils se détachent de la famille à laquelle ils appartenaient, et ils forment à leur tour une nouvelle famille.

L'autonomie du nouveau foyer n'est pas la manifestation d'un égoïsme à deux, mais il correspond à la nature profonde du mariage chrétien. Et il ne s'agit pas de diminuer au profit de l'amour conjugal, l'affection filiale et le respect dus aux parents de chacun des deux époux.

Même si la société civile laisse entendre aux époux qu'ils n'ont plus de compte à rendre à leurs parents, il n'en demeure pas moins que Dieu n'a pas aboli son 4e commandement dans les rapports entre les époux et leurs parents.

L'amour et le respect mutuel entre parents et enfants se traduiront alors par la fidélité aux enseignements reçus et par l'obéissance à la loi morale et religieuse, qu'ils ont le devoir de transmettre à leurs descendants. Les époux s'inspireront tout naturellement de l'amour et de l'éducation qu'ils ont reçus de leurs parents, pour prendre leurs propres décisions dans la conduite de leur foyer.

Il faut prendre conscience que la vocation familiale est au sens strict quelque chose de sacré, qui appartient à Dieu, qui doit être vécu intégralement pour Dieu. Tout ce qui contrarie la croissance de cette vocation est non seulement un dommage fait aux époux et à leurs enfants, mais à Dieu même. Et le support, entre les époux et leurs parents, pour être bénéfique, doit obéir à ces exigences.

SOUTIEN DES PARENTS

C'est alors une tâche délicate pour les beaux-parents que de poursuivre leur œuvre d'éducation dans ce nouveau cadre de vie. La tentation est forte d'intervenir, d'imposer ses goûts, ses habitudes, ses convictions. Pour éviter bien des souffrances à chacun, on interviendra plutôt avec diplomatie, tact et discrétion.

Le bon sens et le respect de la liberté d'autrui les guideront pour distinguer ce qu'il faut dire et ce qu'il faut taire. C'est sagesse de parler quand et comme il faut, et de se taire quand les circonstances l'exigent. Il faut agir avec simplicité, en ne parlant qu'à-propos.

Tout en respectant l'autonomie conjugale de leurs enfants, les parents doivent continuer à veiller sur leur bonheur, en les soutenant dans leurs lourdes charges et les responsabilités de leur nouveau foyer. Car même une fois mariés, qui de mieux placés que les parents des époux, eux qui les connaissent intimement, pour leur indiquer la bonne piste pour résoudre les problèmes liés à leur vie familiale.

On oublie trop souvent que l'expérience des parents, distillée avec jugement, est une grande richesse pour les nouveaux époux. On oublie aussi trop facilement que les grâces d'état du mariage sont toujours disponibles à qui les demande, pour remplir les obligations imposées par le 4e Commandement de Dieu: ‟Père et mère tu honoreras, afin de vivre longuementˮ.

DISCRÉTION DANS LA FAMILLE

Si des problèmes d'entente familiale surviennent entre les époux, ceux-ci devront s'abstenir d'en faire mention à leurs amis et même dans leur famille respective, à moins que ce ne soit pour recevoir conseils et lumière, et cela en toute confidentialité.

Chaque famille a droit à son intimité. Ne pas raconter à tout le monde les imperfections, défauts ou problèmes du mari, de la femme ou des enfants favorise le climat de confiance absolument nécessaire dans une relation harmonieuse entre chaque membre de la famille.

L'amour qui doit régner au sein de la famille suppose également la franchise et la discrétion entre les membres même de la famille. Bien des problèmes seraient évités si chacun considérait l'autre comme un autre soi-même, ou mieux encore comme le Christ lui-même. Ne dit-on pas: ‟Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse?ˮ

Le prudent réfléchit beaucoup avant de parler et d'agir; il vainc les impressions, l'impulsivité, l'irritation comme aussi les préjugés, les jugements téméraires, les mensonges; il tient compte de son expérience passée, pèse les circonstances, envisage les difficultés prévisibles.

LES COMMÉRAGES

Les pensées ne sont nuisibles qu'à celui qui les entretient, et ne donnent à autrui ni mauvaise humeur, ni scandale. Dieu seul les connaît, Dieu seul en est offensé; le repentir suffit pour les effacer.

C'est différent pour les paroles, elles ont une portée plus grande. Les victimes de la langue pourraient raconter les dégâts innombrables qui en résultent: il a suffi d'une telle parole ou même d'un sous-entendu, pour créer de la confusion dans les idées, pour éveiller de noirs soupçons et même détruire une réputation.

Dans une famille, tout peut porter à la critique: la personnalité, le travail, les passe-temps, les relations, les idées politiques, la manière d'éduquer les enfants. Ainsi s'accomplit le travail de démolition lent et progressif sous lequel succombent les personnalités les plus solides.

Une autre tentation menace la personne qui critique: celle de se laver les mains des conséquences de ses paroles. Même si elle se justifie en se prêtant de bonnes intentions, elle éprouve des remords. Mais dès que la critique arrive sur la place publique, la coupable perd totalement le sens de la responsabilité: l'opinion publique, pense-t-elle, est anonyme et irresponsable. ‟Qu'est-ce que je puis y changer maintenant?ˮ

LA DIFFAMATION

La diffamation prend parfois des proportions gigantesques, elle devient un fleuve qui entraîne tout sur son passage. Et plus il s'élargit, plus il dépasse les bornes, moins l'on sent la nécessité de rectifier l'opinion devenue courante.

La vérité devient méconnaissable avec la superstructure créée par les critiques; inutile de s'illusionner et de se justifier: en mangeant du prochain, on lui fait perdre sa réputation, on le tue plus sûrement qu'une épée. La langue acérée blesse toujours, elle atteint immanquablement sa cible, fait vaciller et crouler même les personnes les plus dignes, les couples les mieux assortis, les familles les plus saines.

Le mal est incalculable: les mots une fois prononcés ne peuvent être rappelés que par rétractation, et même après la rétractation, ils continuent souvent à infecter le cœur du prochain, par le poison qu'ils y ont versé, causant une souffrance intime à la victime et détruisant sa réputation.

Le travail de reconstruction est long, difficile et impuissant à remettre dans sa lumière primitive la vérité sur laquelle se sont projetées de telles ombres. C'est une chaîne qui n'en finit plus et dont chaque chaînon a été forgé par une langue souvent plus imprudente que méchante.

LA RETENUE DANS LES PAROLES

Et il ne faut pas croire, comme on le pense trop souvent, que critique, médisance et calomnie soient des peccadilles: les pharisiens parlèrent, murmurèrent et critiquèrent tant et si bien qu'ils réussirent à mettre en croix le Fils de Dieu.

Les paroles de Jésus: ‟Garde-toi d'en parler à personneˮ devraient résonner plus fréquemment à nos oreilles, non comme un reproche, mais comme un doux avertissement.

Les personnes prudentes réfléchissent avant de parler, connaissent le prix du silence et comprennent la valeur d'une parole. Ceci demande souvent un exercice de retenue dans nos habitudes. Tout étaler sur la place publique apporte un lot de conséquences qu'on ne peut ni prévoir, ni contrôler. Un attachement sincère à notre devoir d'état et à la vérité nous évite le risque de déformer la réalité.

VOCATION FAMILIALE

C'est d'ailleurs par la fidélité au devoir d'état que le chrétien se sanctifie et aide son prochain à se sanctifier. C'est aussi vrai dans le mariage: c'est en se donnant à fond aux siens, à ses tâches familiales, que le chrétien marié peut remplir vraiment sa vocation et atteindre la sainteté.

Ici, pas de remise possible: l'apostolat familial ne peut être différé. Que nous le voulions ou non, dès que l'enfant vient au monde, l'influence des parents s'exerce. Et ainsi passent les années. L'enfant, hier encore au berceau, demain sera un adulte.

Plus les parents saisissent l'importance de leur vocation familiale, plus ils voient à quel point cette mission est particulièrement délicate. Ils doivent donner à leurs enfants la formation nécessaire pour en faire des âmes d'élite et de bons citoyens. Sont-ils bien préparés pour assurer de si grandes responsabilités? Sont-ils à la hauteur de l'œuvre que Dieu leur a confiée?

Dans une société en constante ébullition, c'est tout un défi pour les époux que de veiller constamment à la bonne éducation de leurs enfants sous tous ses aspects: par l'instruction, la vigilance, la correction, le bon exemple et la prière.

L’INSTRUCTION

On distingue l'instruction intellectuelle et l'instruction religieuse. À l'enfant sans instruction, il est difficile d'apprendre et de conserver dans son esprit les vérités qu'il doit savoir comme chrétien.

Il faut rendre l'étude et la vie scolaire agréables, car si l'enfant aime ce qu'il est obligé d'apprendre, tout en développant son intelligence et en formant son jugement, il aura beaucoup de satisfaction à découvrir de nouvelles connaissances et à développer son sens civique. Ses parents prendront soin de le guider dès son enfance dans le choix de ses lectures et de ses activités éducatives, et ils le détourneront des lectures insignifiantes ou malsaines. L'enfant doit grandir dans un milieu ouvert à ses besoins intellectuels.

LA SAINE DÉTENTE

Le travail et l'application des enfants doivent être interrompus par des périodes de saine détente et encouragés par les récompenses, sans toutefois que l'enfant s'habitue à tout faire en vue d'une récompense. Quand on en use avec modération, les récompenses font comprendre à l'enfant que ses efforts sont appréciés.

On ne doit proposer comme récompense que des choses bonnes en elles-mêmes et désirables. Il faut surtout se faire un devoir indispensable de toujours tenir promesse sans tarder. C'est une façon de montrer la valeur de la parole donnée.

La saine récréation renouvelle l'énergie pour la poursuite du travail, et ralentit l'attirance pour les jeux dangereux. Les parents se renseigneront et éloigneront leurs enfants des influences suspectes et des mauvaises fréquentations qui réveillent le désir du mal, et qui constituent un danger sérieux.

PRÉCÉDENTE

SUITE


Page   1  2  3  10  11  12  13  14



 



- MENU DE LA RUBRIQUE "SOCIÉTÉ ET RELIGION" -




www.revueenroute.jeminforme.org

Site produit par la revue "En Route".
Autorisation de diffuser ce document, avec mention de la source.  

 

Retour haut de page