Sous la douce influence des parents, l'enfant franchira la
période de l'enfance pour atteindre peu à peu sa pleine maturité. Les parents
doivent prendre les moyens pour vivre avec leurs enfants d'une manière conforme
à leurs convictions.
La famille doit être une oasis de paix et d'amour où on y
trouve les douceurs d'une vie simple et paisible.
Mais dans un siècle où tout le monde a soif de bien-être,
les parents souhaitent procurer à leurs enfants une vie plus aisée, sans
toutefois avoir recours à l'injustice ou à des moyens qui sont en contradiction
avec la religion et les bonnes mœurs. Car les parents chrétiens savent que Dieu
ne peut pas bénir un avenir bâti sur les ruines de la conscience.
Dans les états de vie où l'homme n'est témoin que des
œuvres de l'homme, il oublie plus facilement son Créateur dont il ne voit pas
l'action; et se sentant l'auteur de tout ce qui l'entoure, il compte sur
lui-même et croit pouvoir se passer de Dieu. Au contraire, celui qui reconnaît
les œuvres merveilleuses du Créateur sent sa dépendance envers cette Providence
de Dieu, dont il attend le pain de chaque jour.
Le travail est nécessaire à tous, pour nous préserver des
vices que le désœuvrement engendre; c'est pourquoi nous devons combattre
l'oisiveté. On conserve ce que l'on a acquis en évitant les dépenses superflues
et le gaspillage. Les parents avisés surveillent de près le budget familial.
Ils font régner dans leur maison l'ordre et la propreté.
La malpropreté et le désordre usent et détériorent les objets. L'esprit
d'exactitude qui fait ranger fait aussi nettoyer. Joignons à ces avantages celui
d'ôter, par cette habitude, aux membres de la famille, l'esprit de paresse et de
confusion.
Il n'y a rien de comparable à la beauté de l'âme humaine;
c'est le chef-d'œuvre des mains de Dieu et sa vivante image; il a coûté le prix
du sang de Jésus-Christ, le sang d'un Dieu.
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Les époux Martin,
parents de sainte Thérèse
de l'Enfant-Jésus |
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Aussi, tous les saints ont éprouvé
un généreux amour pour les âmes. Si les saints ont eu tant de dévouement pour
les âmes qui leur étaient en quelque sorte étrangères, quel doit être le zèle
des parents chrétiens pour l'âme de leurs propres enfants !
Par conséquent, les parents doivent être à l'affût de tout
ce qui menace l'âme de leurs enfants. Les parents prudents se méfient de
l'impiété et détectent les tactiques antireligieuses. La religion et tout ce qui
y touche sont pour eux chose sacrée, puisque c'est la religion qui contient les
principes mêmes de la vie. Les parents doivent protéger sans cesse leurs enfants
des influences extérieures qui pourraient entacher la foi catholique dans leur
foyer, ou qui pourraient ternir la surnaturelle beauté de l'âme de leurs enfants
et défigurer en cette âme l'image de Dieu.
Il convient de mettre les parents en garde contre tout ce
qui peut détruire leur crédibilité auprès de leurs enfants. Il n'est pas prudent
de laisser sans contrôle nos enfants devant l'écran de télévision, aux commandes
d'un ordinateur ou, pire encore, à la merci de l'Internet, où sont étalées en
toute liberté les pires insanités que la société moderne nous impose
couramment ! N'oublions pas que nous vivons dans le Sodome et Gomorrhe
d'aujourd'hui ! Satan est en pleine récréation et ne demande rien de moins que
de dévorer l'âme de nos enfants !
Les parents chrétiens doivent tout tenter pour retirer
leurs enfants de l'affreux danger d'une perte éternelle, quand le péché les a
atteints. Avec l'aide de Dieu, les enfants qui ont des égarements reviendront au
point d'où ils sont partis; et pendant leurs égarements, malgré leur chagrin, si
leurs parents persévèrent dans la prière et la confiance en la divine Providence
de Dieu, ils conserveront l'espoir d'un prochain repentir.
On vit dans un siècle où la charité s'est tellement refroidie que le zèle s'est
éteint dans le cœur de certains parents. Tout en prodiguant sans cesse à leur
enfant des marques de tendresse, le préservant avec une attentive sollicitude
des chutes qui pourraient exposer sa santé, ils ne redoutent même pas les abîmes
dans lesquels peut se précipiter son âme. Savent-ils qu'ils sont devant Dieu
responsables de l'âme de leur enfant autant que de son corps?
Les parents chrétiens consacrent leur enfant dès le moment
de sa conception. Aussi, tout parent qui a la foi s'empresse de le faire
baptiser au plus tôt, pour éviter de le laisser sous l'empire du démon. Tous, en
effet, nous naissons souillés du péché originel, privés de l'amitié de Dieu et
indignes de le posséder dans la gloire; c'est un point incontestable de notre
foi. Pour effacer en nous la tache imprimée par la désobéissance d'Adam, pour
acquérir la vie de la grâce, le baptême est absolument nécessaire.
Au jour de son baptême, on choisit dans le Ciel un
protecteur dont il portera le nom, et sur la terre un parrain et une marraine,
des personnes qui puissent, si l'enfant vient à être privé de ses parents,
remplir à son égard tous les devoirs des parents eux-mêmes, c'est-à-dire qui
soient capables de l'instruire des vérités de la religion et des devoirs du
chrétien, de veiller sur son innocence, de le reprendre quand il tombera, et de
lui donner le bon conseil.
Au jour de la naissance de l'enfant, grande est la joie
des parents, mais au jour du baptême, c'est jour de fête pour la famille et les
amis. Toutefois, l'allégresse de ce jour doit être sainte et ne pas tourner en
divertissements qui offenseraient Dieu. Car en ce jour où, au nom de l'enfant,
on a renoncé au démon et à ses pompes, oserait-on se ranger sous l'étendard de
Satan en se livrant à quelque désordre que ce soit? Des parents chrétiens ne
permettront pas qu'au moment où Jésus-Christ vient de laver de son sang la tache
originelle qui souillait l'âme de leur nouveau-né, leurs invités se permettent
le moindre abus. Par conséquent, les parents n'inviteront au festin du baptême
que les personnes dont ils connaissent très bien la moralité.
Depuis son baptême l'enfant grandit peu à peu, et bientôt
il commence à donner par son sourire des signes de son intelligence. De nouveaux
devoirs naissent pour les parents; ils s'appliqueront avec zèle à la grande
œuvre de l'éducation. Élever l'enfant, c'est cultiver son esprit et son cœur:
son esprit, en l'enrichissant des connaissances nécessaires ou utiles; son cœur,
en y étouffant les germes des passions et des vices et en y implantant l'amour
du bien et de la vertu. Sur ce sujet, les intérêts les plus sacrés des enfants,
ceux des parents et de la société elle-même s'unissent à la voix de Dieu pour
répéter à tous les parents l'obligation de bien élever leurs enfants.
Car, l'enfant ne quittera pas dans sa vieillesse la route
qu'il aura suivie dans sa jeunesse. Si personne n'a jamais veillé sur son
innocence, le mal se développera en lui et y étouffera les germes du bien. Les
parents doivent apprendre à leurs enfants que pour être véritablement heureux,
il faut vivre en harmonie avec Dieu, et combattre ses mauvais penchants en
pratiquant la vertu. D'où la nécessité d'un cadre de vie familiale, qui
facilitera la sanctification de chaque membre de la famille autant dans la
prière et l'oraison, que dans la fidélité à bien accomplir son devoir d'état.
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