J'ai avorté: suis-je excommuniée ?
QUESTION :Étant jeune, je me suis fait avorter. Je me suis ensuite convertie et lors
de l'Année de la Miséricorde, sachant que le Pape avait donné à tous les
prêtres la permission d'absoudre le péché d'avortement, je suis allée me
confesser. Puis, j'ai continué à fréquenter les sacrements et à mener une bonne vie.
Mais je lis que quand on s'est fait avorter, on est excommuniée ! Le
prêtre ne m'a rien dit à ce sujet, je ne savais pas. Toutes ces confessions
et ces communions que j'ai faites depuis, sont-elles sacrilèges ?...
Je pleure jour et nuit à cette idée...
RÉPONSE : Chère amie, votre situation n'est pas si tragique que vous le croyez.
En effet, si le prêtre vous a absoute de votre péché d'avortement,
il est présumé qu'il vous a relevée du même coup de l'excommunication qui
vous frappait. S'il ne vous avait pas relevée de votre excommunication,
le prêtre n'aurait pas pu vous absoudre.
Dans l’ancien rite d’absolution (que tout prêtre peut encore employer, mais que peu utilisent, dans les faits),
il était clairement énoncé que le prêtre relevait le pénitent de l’excommunication.
Dans le nouveau rite, c’est compris implicitement dans l’absolution,
sans mention particulière, et ceci est effectif par l’intention du prêtre et de l’Église.
Si vous vous étiez présentée, en dehors de la confession, pour être relevée
de l’excommunication, alors le prêtre aurait explicitement mentionné qu’il vous relevait de celle-ci.
Normalement, l'absolution de l’avortement est réservée à l'Évêque.
Durant l'Année de la Miséricorde, le Pape avait étendu cette
faculté à tous les prêtres du monde. Cette extension de faculté a pris fin au terme de l'année sainte.
Cependant, le droit canonique (lois de l’Église) permet à l’Évêque de donner
aux prêtres qui sont sous sa juridiction, la permission de relever de
l'excommunication et d'absoudre le péché d'avortement sans avoir
à recourir à l'évêque pour chaque cas. C’est ainsi que dans de nombreux
diocèses, au Canada et ailleurs dans le monde, les prêtres peuvent
absoudre le péché d’avortement directement sans recourir à de plus hautes instances.
Il faut s’informer auprès du prêtre auquel on désire se confesser.
S’il n’a pas la permission de relever de l’excommunication et d’absoudre
le péché d’avortement, il le dira au pénitent et lui indiquera la procédure à suivre.
Par ailleurs, Dieu lit au plus profond des cœurs. Supposons que vous ayez été
réellement excommuniée sans le savoir, et que vous soyez allée vous confesser
ou communier dans cet état, en toute bonne foi. votre désir n'était pas de faire des
confessions ou communions sacrilèges, mais de plaire à Dieu. Celui-ci a vu votre
bonne intention, et Il ne peut vous en tenir rigueur. Vous n'êtes pas coupable de
ce que vous ignorez sans faute de votre part. ■