Par Liliane
Fleurian
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La série du jeune sorcier "Harry Potter" est devenue l'instrument
d'une fulgurante conquête des coeurs. C'est à juste
titre que certains parlent de "livre
culte", ou de "film culte":
par personnages interposés, ces aventures font vivre
à de jeunes lecteurs une intense expérience
intérieure. Ils ne sont généralement pas en mesure
d'analyser objectivement cette expérience: elle n'en
bouleverse pas moins leur perception d'eux-mêmes et
du monde. Elle est d'ordre initiatique, ou à tout le moins
pré-initiatique.
(...) Sans doute n'a-t-on jamais encore rien
mis de plus dangereux, spirituellement parlant,
entre les mains des jeunes. Ces romans exercent un
attrait puissant sur les enfants. Ceux-ci trouvent
naturel d'imiter Harry et ses jeunes condisciples de
l'École des Sorciers, Poudlard. (...)
L'auteur des
livres de Harry Potter,
Joanne K. Rowling
Née dans les environs de
Bristol en Angleterre en 1965, Joanne K. Rowling vit actuellement
à Edimbourg en Écosse.(...) Après des études de
langues, surtout de français, dans les universités
d'Exeter (Angleterre) et de Paris, elle a participé
à un projet humanitaire en Afrique. Elle a ensuite
travaillé pour Amnesty International à Londres. Elle
a également occupé un poste de professeur d'anglais
au Portugal. Là, elle a épousé un journaliste et
donné naissance à une petite fille, Jessica.
Peu après un divorce qui l'a
laissée seule avec sa fille, elle a connu le chômage
et la précarité; elle a alors commencé à écrire.
Lors d'un voyage par le train
en 1990, dit-elle, "Harry Potter a fait son
entrée dans ma tête, déjà parfaitement formé et
constitué." Cependant, elle n'a commencé à
rédiger "Harry Potter à l'École des Sorciers" qu'en
1993. Le deuxième éditeur qui s'est vu proposé le
manuscrit l'a accepté avec enthousiasme, et
l'ouvrage a rapidement remporté un succès
phénoménal.
Joanne Rowling envisagera d'écrire sept
volumes sur les aventures du jeune sorcier, et de
rendre les quatre derniers encore plus ténébreux que
les premiers. "Il y aura des morts,
affirma-t-elle. La seule manière de montrer à
quel point il est mauvais de tuer, c'est de faire
mourir un personnage que le lecteur aime." (...)
Ses ouvrages révèlent une
connaissance affinée des arts
"lucifériens" et de la littérature occulte,
et notamment d'un ouvrage qui a cinq siècles
d'existence: "Les Noces Alchimiques", de Christian Rosenkreutz. C'est sur ce livre que sont fondés les
rites d'initiation au rosicrucianisme (Rose-Croix).
J. K. Rowling lui a emprunté
la topographie de Poudlard (le château prestigieux
entouré d'un grand lac), l'épisode des portraits qui
s'animent, la bête redoutable et fabuleuse que
Rosenkreutz appelle Griffon, et qu'elle appelle
Hippogriffe; la fameuse pierre philosophale,
l'esprit frappeur et farceur qu'elle renomme "Peeves",
et le puissant phénix qui sauve Harry par miracle à
la fin de "La Chambre des Secrets".
D'autre part, la manière
symbolique dont l'auteur emploie les couleurs est rigoureusement conforme aux enseignements classiques
de l'occultisme dans ce domaine.
Ce n'est pas non plus un
hasard si Joanne Rowling se dit particulièrement
attachée à la fête de l'Halloween,
qui n'est autre que le nouvel an des occultistes, et
le principal sabbat des satanistes.
Qui est Harry
Potter?
Ce petit orphelin a été élevé à la dure par les
Dursley, un oncle
et une tante "Moldus" (c'est-à-dire: non-magiciens).
Eux et leur affreux
rejeton sont stupides, poltrons, méchants, et physiquement
répugnants; ils n'ont jamais cessé d'humilier le
pauvre Harry. D'autre
part, ils lui ont menti sur ses origines, lui
faisant croire que ses
parents étaient de vulgaires "Moldus", morts dans un
accident de
voiture.
En fait, ses parents, James et Lily Potter, étaient l'un et
l'autre des sorciers illustres. Ils ont été
assassinés par un confrère,
le puissant tueur Lord Voldemort. Tout bébé, Harry a survécu à
l'assaut de Voldemort ; il lui reste de cet épisode
une cicatrice, une
marque violette en forme de foudre sur le front.
Quoique son oncle et sa tante aient tout fait pour
soustraire Harry
au monde de la magie, au point de le séquestrer sur
une île, les sorciers
envoient l'un des leurs, le géant Rubeus Hagrid,
pour l'enlever
à cette vie de misère le jour de ses onze ans.
Hagrid révèle à Harry
son identité véritable. Désormais, Harry sait qui il
est: il a hérité de
ses parents d'authentiques pouvoirs, et il était, à
son insu, déjà célèbre
dans le monde de la sorcellerie. N'avait-il pas su
résister, à l'âge
d'un an à peine, à l'assaut du cruel Voldemort?
Les plus grands ouvrages
de magie parlent de lui, et il ne le sait pas !
A présent, il va
quitter le monde méprisable des "non-magiciens" (moldus)
pour se
retrouver enfin parmi les siens, parmi les adeptes
des arts magiques,
et il pourra commencer sa formation à l'Ecole des
Sorciers de Poudlard.
Chacun des volumes de la série correspond à une
année scolaire
passée dans cette célèbre institution.
L'école de
sorcellerie Poudlard
Cet établissement prestigieux
a un millénaire d'existence: c'est une véritable
ville fortifiée au milieu d'un grand lac. De
Poudlard sont sortis les plus illustres adeptes de
la magie et de la sorcellerie!
A l'image des meilleures
écoles privées anglaises (les "public schools"),
cette institution se compose de quatre "maisons", ou
unités d'internat(1): chez les Gryffondor, les
Serdaigle, et les Poufsouffle, on
enseigne la magie dite blanche (celle qui passe pour
être au service du "bien", et des causes "nobles").
La Maison des Serpentards se consacre à la
magie noire, qui est au service du mal; mais le
Directeur de Poudlard, Albus Dumbledore, est le
meilleur sorcier de la planète. Il est là pour
veiller à ce que la magie noire ne l'emporte pas sur
la magie blanche...
La série "Harry Potter" repose
sur l'axiome suivant : quitter le monde des
non-magiciens pour n'être plus chez soi que parmi
les magiciens et les sorciers, c'est trouver la
délivrance, la vraie vie et le salut; démarche
anti-biblique si jamais il en fut! La Pâque
salvatrice, pour les Israélites, a consisté en une
sortie du pays de l'esclavage et des magiciens.
D'emblée, on flaire le danger:
à Poudlard, aucune faiblesse n'a droit de cité. Le
blason de l'établissement comporte une devise en
latin, signifiant: "II ne faut
jamais chatouiller le dragon qui dort." Mais
Harry ne connaît pas d'échec. Poudlard pourrait
aussi bien prendre pour devise cette phrase de la
"Bible de Satan" d'Anton La Vey: "Heureux les
forts, car ils possèderont la terre. Maudits sont
les faibles, car ils hériteront du joug. Heureux les
puissants, car les hommes les respecteront. Maudits
sont les chétifs, car leur nom sera anéanti..."
(Bible de Satan, p. 34, édition américaine).
Les élèves de Poudlard
s'envoient réciproquement des menaces: "Si tu
fais ça, je vais t'envoyer telle malédiction... "
Inutile d'en dire plus sur l'atmosphère
"spirituelle" de la maison!
Cependant, Harry est si
attachant qu'il semble constamment être l'innocence
personnifiée, le champion du Bien en toutes choses.
Le monde de la magie est constamment identifié à la
vraie vie et au Bien; le monde des "Moldus" est
identifié à tout ce qui est terne, vil, et
repoussant (...)
Ces romans
contiennent des descriptions authentiques de
phénomènes, de pratiques et de doctrines occultes.
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(1) Maintenant,
de nombreux collèges dans le monde imitent cette
méthode et ont rebaptisé leurs groupes d'élèves de
ces noms tirés des romans de Harry Potter.
[NDLR]
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