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DOZULÉ et l'Église
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Première réponse
de l'évêque de l'époque
Madeleine avait pour mission de transmettre à
l'Église cette grande demande du Ciel. Sa mission
est accomplie; la requête de Dieu a été transmise à
Mgr Jean Badré, alors évêque de Bayeux
(1)
. C'est ce dernier qui, au nom de l'Église,
devait dire le «oui» demandé par le Ciel.
Malheureusement, la réponse fût négative. Sans
condamner «l'affaire Dozulé», l'évêque cependant
écrit: « ... je ne peux discerner les signes qui
m'autoriseraient à déclarer authentiques les
«apparitions» dont il est fait état... ».
Indisposé par l'attitude de certains pèlerins
fanatiques; dérangé par le contenu eschatologique
(2)
du message, par les dimensions gigantesques
de la Croix Glorieuse, etc... Mgr Badré a donc
choisit de ne pas endosser ces apparitions.
Mais le dossier n'est pas clos pour autant
puisqu'il lui a été demandé, par le Cardinal Joseph
Ratzinger
(3),
de suivre ultérieurement cette affaire avec la même
prudence, prenant au besoin les mesures opportunes
qui relèvent de son autorité. Cette porte ouverte à
un éventuel retour sur sa décision permet d'espérer
que Dozulé soit un jour reconnu officiellement par
l'Église.
Quelques précisions importantes
Il semble opportun ici de reproduire les raisons
du refus, par Mgr Badré, de reconnaître
l'authenticité des apparitions de Dozulé. Nous
expliquerons ici:
-
Pourquoi Mgr Badré ne s'est prononcé, ni
pour, ni contre les apparitions de Dozulé.
-
Quelles sont ses réticences face à ces
apparitions.
-
Quelles ordonnances ont été émises par Mgr
Badré.
-
Quelles raisons nous permettent de croire,
malgré tout, que ces apparitions sont d'origine
céleste.
Pourquoi Mgr Badré ne s'est prononcé
ni pour, ni contre.
Lorsque, dans un diocèse, un fait dit "d'origine
céleste" est porté à l'attention de l'évêque,
une enquête canonique
(4)
est instituée afin de déterminer s'il y a lieu ou
non de proposer cette révélation à la pieuse
croyance des fidèles. Le résultat de l'enquête n'est
pas infaillible mais il devient une aide précieuse
pour le fidèle en quête de vérité.
1. Pour déclarer une
apparition «digne de foi», il faut que les
«enquêteurs» de l'Église soient en mesure de
discerner des traces de divin: que les messages
soient exempts de toute erreur théologique, morale
ou dogmatique; que les miracles soient inexplicables
de façon naturelle; que le voyant face preuve
d'humilité, d'un esprit d'obéissance et de charité
(5)
ainsi que d'un bon équilibre mental et
spirituel; que l'influence produite par ces
apparitions soit bonne et durable; etc...
2. Pour déclarer une
apparition «fausse», il faut qu'il y ait trace de
tromperie, de mensonge, de manipulation, soit chez
le voyant lui-même, soit dans son entourage; les
messages portant atteinte à la morale, ou comportant
des erreurs théologiques ou dogmatiques seront
automatiquement rejetés; les «miracles» falsifiés
seront un signe clair qu'il y a eu supercherie;
etc...
3. Si l'évêque ne découvre ni
faussetés, ni d'élément capable de lui faire
discerner l'Action de Dieu dans une apparition, il
ne peut alors porter de jugement définitif. Dans ce
cas, l'enquête canonique sera «mise en veilleuse» et
pourra être ré-ouverte ultérieurement, lorsque de
nouveaux éléments susceptibles d'apporter
l'éclairage manquant, seront portés à la
connaissance des autorités religieuses
(6).
Dozulé entre dans cette troisième catégorie: Mgr
Badré n'a pu déceler aucune trace de manipulation,
de mensonge, de tromperie de la part de la voyante
ou de son directeur spirituel, pas plus que d'erreur
théologique, morale ou doctrinale dans les messages.
Mais, d'autre part, dérangé par d'autres aspects
liés de loin à ces apparitions, il n'a pu rendre de
décision finale, favorable ou non.
Si les
apparitions de Dozulé
n'ont pas encore reçu
l'approbation de l'Église,
elles n'ont pas été
pour autant condamnées! |
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De toute façon, toute condamnation n'aurait pu avoir
force de loi puisque, dans le cas de Dozulé,
aucune enquête canonique n'a
été menée selon les règles établies par l'Église, et
ce durant toute la durée du règne de Mgr Badré à la
tête du diocèse de Bayeux-Lisieux.
En effet, Madeleine et plusieurs témoins favorables
n'ayant pas été entendus lors de l'enquête, tout
jugement résultant de ce procès devenait, de ce
fait, invalide.
«Personne ne peut être condamné sans procès et
sans avoir été entendu! Une condamnation qui ne
réalise pas ces conditions est tout simplement
invalide!» (Cardinal Joseph Ratzinger)
Les raisons
évoquées par Mgr Badré,
pour expliquer son refus d'approuver
ces apparitions.
Le 8 décembre 1985, Mgr Badré déclarait:
«Pour ce qui se passe à Dozulé
- l'action et l'agitation;
- la collecte des fonds par des personnes
n'engageant que leur seule responsabilité, sans
mandat, sans aucun respect de l'autorité de l'évêque
(7);
- la propagande fanatique
(7) en faveur du «message»;
- la condamnation sans appel de ceux qui ne s'y
rallient point
(8);
me font estimer, en conscience, qu'au-delà de toute
cette agitation, je ne peux discerner les signes qui
m'autoriseraient à déclarer authentiques les
«apparitions» dont il est fait état, ou à
reconnaître une mission qui serait donnée à l'Église
de diffuser ce «message».
Remarquons ici que toutes ces remarques ne touchent
nullement la valeur des Messages comme tels, non
plus que la crédibilité de la voyante Madeleine; on
y fait état d'actions accomplies indépendamment de
la volonté de Madeleine ou même de son directeur
spirituel.
Mgr Badré continue:
«À côté des appels à la conversion, à la confiance
envers la Croix Glorieuse et à la dévotion
eucharistique, les écrits publiés contiennent des
accents et des exigences tout à fait inacceptables:
- La valeur salvatrice
de la seule démarche faite à Dozulé;
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(Notes explicatives)
Tout au long des Messages, Jésus promet
le Salut à quiconque viendra se repentir au
pied de la Croix Glorieuse. Ce n'est donc
pas la seule démarche faite à Dozulé qui
obtiendra le Salut à l'âme, mais bien le
repentir qui devra être présent en chaque
coeur.
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- Le caractère ultime et exclusif du
«message»;
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Le 19 septembre 1975, Jésus disait à
Madeleine: «C'est par ce Message qu'il
plat à Dieu de sauver le monde, mais par ce
Message unique et définitif, que Dieu a
révélé à Sa servante.»
N'oublions pas que le caractère exclusif
(unique) se retrouve dans tout Message du
Ciel; aucune apparition n'est semblable à
une autre. Quand au caractère ultime
(définitif), qui mieux que Dieu peut en
juger puisque l'avenir du monde est entre
ses Mains...
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- La mise en valeur de Dozulé, de la
Haute Butte
(9),
«Terre sainte, nouvelle Jérusalem»;
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Dieu dit à Moïse, sur le Mont Horeb
«... le lieu où tu te trouves est une terre
sacrée» (Ex 3, 5)
Employant le même langage, Jésus reprend
aujourd'hui: «Dozulé est désormais une
ville bénie et sacrée.» (2 nov. 1973)
Quoique ce langage reste une énigme pour
la plupart d'entre nous, on peut voir que
malgré les siècles Dieu parle avec la même
sagesse...
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- L'eschatologie douteuse et assez
mal venue à l'approche de l'an 2000,
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Une étude sérieuse a démontré que
l'eschatologie présente dans les apparitions
de Dozulé est l'écho fidèle de l'Apocalypse
de saint Jean. Si nous croyons à la Vérité
de l'Évangile, nous ne pouvons nier le fait
que ce jour de grande purification viendra,
faisant place à un monde merveilleusement
plus sain et beau que celui que nous
connaissons aujourd'hui!
Quand cela se fera-t-il? Nul ne le sait;
à Dozulé comme dans toute apparition
céleste, Dieu ne donne aucune date, aucun
moment précis.
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- Sans parler des détails matériels
(en particulier les dimensions gigantesques
de la Croix)».
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«La terre se corrompait devant les
yeux de Dieu, et se remplissait de violence.
Alors Dieu dit à Noé:
«Fais-toi une arche en bois résineux (...)
Sa longueur sera de trois cents coudées, sa
largeur de cinquante coudées, et sa hauteur
de trente
(10). (...) Tu établiras la
porte de l'arche sur le côté et tu
construiras trois étages de compartiments. »
(Gen. 6, 14 16)
Peut-on imaginer un instant le travail
gigantesque que pouvait représenter cette
demande du Ciel! Avec les seuls outils bien
rudimentaires de l'époque, mais armés d'une
Foi à toute épreuve, Noé et sa famille
donnèrent à Dieu, les bras dont Il avait
besoin dans Son Plan de Salut pour le monde.
Que serait-il arrivé si Noé avait opposé la
raison à la Foi? S'il avait jugé cette
demande du Ciel trop gigantesque ou
exagérée?...
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Nulle part
Mgr Badré fait état d'erreurs portant
atteinte aux bonnes moeurs ou à la Foi.
Sa perception des Messages est basée
sur des questions
d'interprétation face aux événements relatés à
Dozulé.
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(1)
Bayeux: diocèse dans lequel se trouve Dozulé.
(2) Se
rapportant à la fin du monde. L'Apocalypse de saint Jean
est eschatologique.
(3)
Alors Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la
Foi, au Vatican, et devenu le Pape Benoît XVI.
(4)
Enquête canonique c.à.d. une enquête qui
étudie «l'apparition» à la lumière des Lois de l'Église.
(5)
«Le fait d'avoir une
vision n'est pas synonyme de sainteté, d'une vie
parfaitement exemplaire.» (Prêtre et Pasteur, mai 1995)
mais quand le Ciel agit quelque part, l'âme se sent
naturellement attirée vers une plus grande perfection.
L'humilité, l'obéissance et la charité, à un degré plus
ou moins parfait, sont les fruits résultant toujours
d'une vraie relation avec le Ciel.
(6)
C'est d'ailleurs ce qui a eu lieu en 2011, comme nous le
verrons plus loin.
(7)
Ici, Mgr Badré fait référence à l'action
quelque peu fanatique de certaines personnes qui, ayant
décidé de passer outre ses recommandations, avaient
entrepris de faire, de façon non opportune, la
propagande des messages reçus par Madeleine (ceci se fit
sans le consentement de cette dernière ou de son
directeur spirituel) et de faire des collectes de fonds
pour l'élévation de la Croix Glorieuse.
(8) Une telle
condamnation n'a nullement sa source dans les messages
de Dozulé, pas plus que dans la bouche de Madeleine qui
n'a jamais cessé de demander grâce pour les pécheurs,
sachant bien que sa propre conversion n'est que le fruit
de la Miséricorde de Dieu.
(9) La Haute
Butte: nom donné à la colline où la Croix Glorieuse
apparut la première fois.
(10) 300, 50
et 30 coudées, soient environ 150, 25 et 15 mètres.
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