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Dans la grande série
Prophètes et mystiques
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MARIE DES VALLéES
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SOUFFRIR POUR LE SALUT DE SES FRèRES
« Son esprit était ainsi perpétuellement
appliqué par l'Esprit de Dieu à la contemplation des
mystères de la Passion de Notre-Seigneur, et cette
contemplation la faisait fondre en larmes, allumait
en son cœur des désirs enflammés de souffrir pour
son amour, de coopérer avec Lui au salut des âmes,
la mettait dans des ravissements dont la durée était
quelquefois de huit jours, pendant lesquels elle ne
mangeait ni ne buvait presque point, parce qu'elle
était privée de l'usage de ses sens ».
Mais elle sentait dans son cœur des désirs de
plus en plus enflammés de souffrir pour les âmes :
« Mes frères, disait-elle à Notre-Seigneur,
ont mérité des peines éternelles : je m'offre à
vous pour souffrir ces peines dans le temps, afin
qu'ils en soient délivrés pendant l'éternité. Je
vous demande mes frères qui se perdent ».
Elle fut exaucée. Comme sainte Thérèse, sainte
Madeleine de Pazzi, et plusieurs autres saints
personnages, elle fut, « sans savoir de quelle
manière », transportée en esprit au fond des
enfers et pendant plus de quatre ans souffrit dans
son âme et dans ses sens les tourments des damnés.
Elle raconte ce qu'elle y a vu et expérimenté, en
assurant cependant «que tout ce qu'elle peut dire
n'est rien en comparaison de la réalité ».
Saint Jean Eudes qui a consigné tous les détails
de cette épreuve, remarque que « si on prend garde à
tout ce qu'elle rapporte à ce sujet, on verra qu'il
n'y a rien qui sente la rêverie et la faiblesse
d'esprit… ; que tout est solide et conforme à
l'écriture Sainte, aux sentiments de la Sainte
Église et des Saints Pères ».
Après trois ans de répit elle éprouva des désirs
encore plus extraordinaires, insatiables, de
souffrir pour Dieu et pour les âmes et, à sa prière,
«elle entra dans un enfer tout nouveau que
l'Amour Divin avait fait pour elle». Ce fut ce
qu'elle appelait son Mal de douze ans. Pendant ce
temps elle porta «le débordement de la colère de
Dieu». Elle fut privée de toute consolation
divine et humaine. Elle connut les angoisses de
l'Abandon de Jésus sur la Croix. «Dieu, pourquoi
m'avez-vous abandonnée ?»
Ce mal lui laissa des blessures sensibles dont
elle souffrit encore longtemps après, auxquelles
s'ajoutèrent un grand nombre de peines particulières
qu'il serait trop long de rapporter ici et qui ne
servirent qu'à la faire avancer dans l'amour de Dieu
et du prochain.
La
plus terrible, ce fut d'être privée de longues
années de la Sainte Communion qui jusque-là avait
été sa grande consolation.
Saint Jean Eudes, étant venu en 1641 donner une
mission à Coutances, reçut l'ordre de voir et
d'examiner cette fille extraordinaire. Il ne tarda
pas à discerner les trésors de grâces et de vertus
que renfermait une âme si pure, si humble, si
éprouvée ; il conçut pour elle une singulière estime
et regarda cet te rencontre comme une des grandes
faveurs du Ciel à son égard.
« En cette année 1641, au mois d'août,
écrit-il, dans son Mémorial, Dieu me fit une des
plus grandes faveurs que j'aie jamais reçues de son
infinie bonté, car ce fut en ce temps que j'eus le
bonheur de commencer à connaître la sœur Marie des
Vallées par laquelle sa divine Majesté m'a fait un
très grand nombre de grâces signalées. »
Et, en effet, Marie des Vallées fut dès
lors pour lui l'instrument de grâces signalées :
elle eut à lui révéler « de la part de Jésus et
de Marie des secrets que leur amour ne leur
permettait plus de retenir ». Elle fut souvent
l'interprète des volontés du Ciel.
Avant de jeter les fondements de sa
Congrégation, il pria Marie des Vallées de
recommander cette affaire à Dieu.
« J'en reçus, dit-il, cette réponse de
Notre-Seigneur que l'établissement que je projetais
lui était très agréable, que c'était Lui-même qui
l'avait inspiré ».
Il en fut de même pour l'ordre qu'il rêvait pour
le salut des pauvres filles en danger de se perdre,
et qui s'est si providentiellement répandu dans le
monde entier, sous le nom de Notre-Dame de
Charité du Refuge ou du Bon Pasteur. Marie des
Vallées soutint le fondateur de ses prières et de
ses aumônes et l'encouragea dans ses moments
d'obscurité en lui faisant prophétiquement connaître
les desseins de Dieu.
Ce fut par son entremise et sur les indications
de la Sainte Vierge que fut arrêté le costume des
sœurs.
Le saint missionnaire appelait souvent Marie des
Vallées pour l'associer à ses travaux apostoliques.
Sa présence était pour lui un gage de succès et de
bénédiction. Des conversions sans nombre, des
vocations remarquables, des grâces de toutes sortes
furent attribuées à ses prières et à ses mérites.
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