Enseignement du Saint Curé d'Ars sur la Confession - 2e partie.
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Le Saint Curé d'Ars
nous enseigne (2)


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Oui, mes frères, lorsque vous pensez de vous approcher du sacrement de pénitence, il faut apporter, si vous le pouvez, la même diligence et la même rigueur que celle avec laquelle Jésus-Christ nous examinera au grand jour. Oh! qu'il y a de quoi trembler, puisque Dieu nous y demandera compte même d'une parole inutile!

Hélas! que vont devenir ceux qui seront coupables de tant de blasphèmes, de jurements et de scandales? Oui, mes frères, craignez, avec le saint roi David, que, malgré tous les soins que vous prendrez pour vous examiner, vous ne laissiez encore bien des péchés que vous ne connaîtrez qu'à la mort pour en rendre compte. Dites souvent avec le roi David:

«Mon Dieu pardonnez-moi les péchés que je ne connais pas.»
 

Oui, mes frères, soyons parfaitement sûrs qu'il y a beaucoup de péchés que nous ne connaîtrons jamais en ce monde. Comme, par exemple, un homme qui se livre à l'ivrognerie ne saura qu'au jugement de Dieu toutes les suites de ses intempérances et de ses excès. Celui qui se sera abandonné au vice infâme d'impureté ne saura jamais qu'au moment où il paraîtra devant son souverain Juge, les péchés sans nombre qu'il aura commis. Une fille mondaine ne connaîtra bien qu'après sa mort toutes les suites malheureuses de sa vanité, de ses immodesties et de son peu de pudeur. Les parents, les maîtres qui auront négligé de veiller sur leurs enfants et leurs domestiques et ne les ont pas instruits, qui les ont laissés courir dans les jeux, les cabarets et les danses, ne sauront qu'au tribunal de Dieu les suites funestes de leur négligence, et de tous les désordres dont ils ont été la cause et l'occasion. ô mon Dieu, quelle sera pour lors leur surprise!

Quel désespoir effroyable d'un pécheur qui n'ouvre les yeux sur l'état de son âme qu'après sa mort, quand il n'y a plus de remède! Mes frères, n'attendons pas ce moment malheureux qui nous causera tant de regrets; profitons du temps que Dieu veut bien encore nous donner pour purifier notre conscience, afin de la faire connaître au ministre du Seigneur telle qu'elle est. Faisons comme dit saint Paul: jugeons-nous rigoureusement nous-mêmes, afin que Dieu nous épargne dans son jugement. Cependant, mes frères, malgré qu'il soit si difficile de connaître nos fautes, si nous agissons de bonne foi, si nous faisons ce que nous pouvons pour nous montrer tels que nous sommes, soyons tranquilles: Dieu est un père plein de miséricorde, qui nous aime infiniment et qui ne nous demandera jamais ce que nous n'avons pas pu faire.

Que devons-nous faire, mes frères, après nous être bien examinés? Le voici: c'est de demander à Dieu de tout notre cœur la contrition de nos fautes et un ferme propos, c'est-à-dire une bonne résolution de n'y plus retomber. Voilà, mes frères, ce qui regarde l'examen de conscience.

Que devons-nous faire après cela? Le voici, c'est de nous approcher du tribunal de la pénitence avec respect et une espèce de tremblement, et ne pas faire comme les enfants qui tournent la tête, qui parfois rient et parlent. Cela annoncerait que vous ne comprenez pas mieux qu'eux la grandeur de l'action que vous allez faire. Au contraire, mes frères, imitez le publicain qui se regardait indigne de porter ses yeux vers le ciel, baissait les yeux vers la terre, avec une profonde humilité.

En attendant de vous confesser, repassez dans votre mémoire tous les péchés que vous avez trouvés dans votre examen; renouvelez votre contrition, prenez-là de bonnes résolutions de mieux vivre, que vous n'avez fait jusqu'à présent; priez avec ferveur le bon Dieu, afin qu'il daigne avoir pitié de vous. Prenez garde de ne jamais ni pousser, ni presser les personnes qui se confessent; ni vous tenir trop près du confessionnal, de crainte d'entendre la confession des autres. Si vous aviez entendu quelques péchés, n'oubliez pas que vous êtes obligés au même secret que le prêtre; mais si vous les aviez écoutés exprès et que vous les disiez à un autre, c'est un gros péché qui vous damnerait, si vous aviez le malheur de ne pas vous en accuser avant de mourir. Il faut encore dire si vous avez eu la volonté d'entendre les péchés des autres.

Lorsque vous êtes au confessionnal, ne regardez que Jésus-Christ dans la personne du prêtre qui tient sa place. Faites le signe de la croix avec respect et un peu incliné, en disant:

«Mon Père, bénissez-moi parce que j'ai beaucoup péché» ;
 

et là, pénétré du regret que doivent vous donner vos péchés et la grande charité de Jésus-Christ qui veut bien, tout coupable que vous êtes, vous souffrir à ses pieds, pensant que vos crimes vous mériteraient d'être précipité dans les enfers, récitez votre "Je Confesse à Dieu"  jusqu'à ces mots: C'est ma faute.

Ensuite, sans attendre que le prêtre vous interroge, dites depuis quel temps vous ne vous êtes pas confessé, si vous avez reçu l'absolution ou si vous ne l'avez pas reçue, en lui disant pourquoi on vous l'a refusée; si vous avez fait votre pénitence dans le temps qu'on vous l'avait commandée; de même si vous avez manqué de faire les aumônes, les restitutions, les réconciliations que vous deviez faire avant de revenir vous confesser; si vous avez laissé quelques péchés mortels dans vos dernières confessions; si c'est involontairement, par négligence, faute de ne vous être pas assez examiné, ou si c'est par honte ou par crainte; bien lui expliquer tout cela.

Ensuite, autant bien que vous le pourrez, lui accuser tous les péchés que vous avez commis depuis votre dernière confession, vous rappelant qu'il faut les avouer humblement, entièrement, avec simplicité et avec prudence; et après avoir déclaré tant que vous pouvez vos péchés, vous dites:

Mon Père, je m'accuse de tous ces péchés et de tous ceux de ma vie, tous ceux dont je ne me souviens pas; j'en demande bien pardon à Dieu de tout mon cœur et à vous la pénitence et l'absolution, si vous le jugez à propos .
 

Votre confession étant faite, le prêtre vous fera les interrogations qu'il vous croira nécessaires. Il faut lui répondre avec vérité. S'il vous donne quelques avis, il faut les écouter avec attention sans vous occuper à chercher vos péchés que vous pourriez avoir oubliés et ne jamais l'interroger mal à propos.

Lorsque vous recevez votre pénitence, il faut la recevoir avec un ferme désir de l'accomplir le mieux que vous pourrez. S'il vous refuse l'absolution, il faut s'y soumettre avec humilité, parce que s'il vous la donnait lorsque vous ne la méritez pas, il vous perdrait et se perdrait lui-même, c'est-à-dire que vous vous damneriez tous les deux. Faites bien attention aux raisons pourquoi il vous refuse l'absolution afin de bien employer le temps que vous devez passer sans revenir vous confesser, à vous corriger, afin qu'il ne soit pas obligé de vous la refuser encore une fois.

S'il jugeait à propos de vous la donner, achevez votre "Je confesse à Dieu". Dans ce moment précieux, mes frères, renouvelez tous les sentiments de piété dont vous êtes capables; faites votre acte de contrition de tout votre cœur, unissez votre douleur à celle que Jésus-Christ eut de vos péchés au jardin des Olives. Demandez ardemment à Dieu qu'il veuille bien ratifier dans le ciel l'absolution que le prêtre vient de vous donner.

Après cela, il faut se retirer du confessionnal avec modestie, se prosterner humblement aux pieds du bon Dieu, le remercier de la grâce qu'il vient de vous faire. Rappelez-vous bien des moyens que le prêtre vous a donnés pour vous corriger; et puis vous prenez de bonnes résolutions de les mettre en pratique.

Avant de sortir de l'église, commencez à faire votre pénitence qui vous a été imposée. Prenez une bonne résolution de veiller désormais sur vous-même, pour ne pas perdre la grâce précieuse que vous venez de recevoir. Et que faut-il faire pour cela? Mes frères, le voici: c'est de se défier beaucoup de soi-même, et se tenir continuellement sur ses gardes. Oui, la vue de notre faiblesse doit nous faire trembler. Non seulement nous sommes continuellement portés au mal ; mais le démon, après une bonne confession, redouble tous ses efforts afin de nous faire retomber dans les péchés que nous avons con fessés. Cette seule pensée faisait trembler les plus grands saints.

Hélas! que devons-nous faire, nous qui tombons presque chaque fois que le démon nous tente? Que devons-nous faire encore? C'est d'éviter, autant que nous pouvons, les occasions et les personnes qui nous ont portés au mal ; sans quoi, jamais nous n'exécuterons nos bonnes résolutions. Hélas! mes frères, combien de pécheurs qui, aidés de la grâce, sont rentrés dans le bon chemin du salut, mais qui, n'ayant pas fui les occasions, sont retombés, et ne sont sortis du péché que pour aller brûler dans les enfers!

Troisièmement, il faut avoir grandement recours à la prière et Jésus-Christ nous le dit lui-même:

« Veillez et priez sans cesse, de crainte que vous ne succombiez à la tentation. »
 

Enfin, si vous aviez le malheur de retomber, hâtez-vous de vous relever ; parce que plus vous resterez dans votre péché, plus il vous sera difficile d'en sortir. Oui, mes frères, si nous employons tous ces moyens, nous sommes sûrs de nous corriger, quelque forte que soit notre mauvaise habitude. Il n'en est pas des maladies de l'âme comme de celles du corps. Celles-ci quelquefois n'ont point de guérison, mais celles de l'âme ne sont jamais sans remède, si le pécheur le veut sincèrement ; et cette guérison vous sera très certainement accordée, si vous le voulez. ô mon Dieu! quel bonheur pour un pécheur qui désire de regagner le ciel et l'amitié de Dieu qu'il a perdus par le péché, d'être sûr de réussir dans son entreprise! Voilà donc, mes frères, ce que vous devez faire avant et pendant votre confession.

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