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Le Saint Curé d'Ars
nous enseigne
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Celui qui cache ses péchés
se perdra ;
mais celui qui les confesse et qui les récuse
obtiendra miséricorde (PROV. XXVIII, 13.)
En ces temps
troubles que nous traversons, alors que
l'enseignement du Christ est édulcoré, voire même
falsifié, il est important de revenir à la vraie
source, celle de l'évangile authentique que seul un
véritable apôtre du Christ peut et doit prêcher.
Le saint Curé d'Ars
est un de ces géants de la sainteté qui ne mâche pas
ses mots et qui a le don de nous réveiller de notre
torpeur.
Aujourd'hui, il nous
amène sur le chemin du sacrement du pardon,
sacrement qui, malheureusement, a été mis au rancart
dans trop de paroisses.
Quelques passages de
ce sermon nous paraîtront peut-être désuets; il faut
comprendre que certaines obligations de cette époque
sont quelque peu différentes de celles
d'aujourd'hui. A chacun de nous de faire un
discernement.
Après avoir prié le
Saint-Esprit, lisons et méditons ces enseignements.
Nous en retirerons un bienfait spirituel
inestimable. (NDLR)
Nous avons vu, mes frères, qu'il fallait
nécessairement et absolument confesser tous ses
péchés mortels avec leur espèce, leur nombre et
enfin leurs circonstances, si nous voulons en
obtenir le pardon. Le Saint-Esprit nous dit lui-même
que celui qui cache quelques péchés, par honte ou
par négligence, se perdra, c'est-à-dire sera damné.
Cacher ses péchés par honte ou par crainte et avec
réflexion, c'est un crime qui fait frémir.
Nous cachons nos péchés par négligence, lorsque
nous ne donnons pas tous les soins et le temps qu'il
faut pour nous examiner, afin de connaître nos
péchés tels qu'ils sont aux yeux de Dieu et que nous
les connaîtrons au jour du jugement. La confession
serait mauvaise, si l'on faisait une confession
générale, pour accuser les péchés que l'on a commis
depuis sa dernière confession, en les mettant tous
ensemble, afin d'avoir moins de honte.
Un des effets les plus funestes du péché, c'est
d'aveugler celui qui le commet d'une manière si
affreuse qu'il ne se connaît nullement, et, bien
plus, qu'il ne cherche pas même à se connaître; ou
d'une manière si légère qu'il ne voit point l'état
de son âme. C'est d'abord l'état d'un chrétien qui
profane les sacrements. On sera accoutumé à une
certaine routine d'examen, on se contente de se
rappeler quelques fautes qui sont les plus
ordinaires, comme sont les blasphèmes, et les
colères, mais sans se donner la peine de descendre
dans son cœur pour en connaître le nombre et la
malice. C'est, en second lieu, l'état d'un chrétien
qui multiplie ses sacrilèges. Celui-ci examine, non
ce qu'il a fait, mais ce qu'il va dire, c'est-à-dire
la manière dont il va s'accuser pour éprouver moins
de honte; comme si, en trompant un confesseur, il
pouvait tromper Dieu, qui a pesé et compté tous ses
péchés. C'est, en troisième lieu, l'état d'un
pécheur qui profane les sacrements. Celui-ci se
présentera sans s'être seulement examiné, pensant
que le confesseur l'interrogera pour lui faire
connaître ses péchés: autre profanation. Quand même
un prêtre vous ferait assez connaître vos péchés de
manière à n'en point laisser, quand est-ce que vous
allez demander à Dieu la contrition? C'est après
votre confession, après avoir reçu l'absolution?
Confession sacrilège! Ô mon Dieu! peut-on bien y
penser et vivre tranquille ?
Quel est mon dessein ? mes frères, le voici :
c'est
1°– de vous montrer que, pour faire une bonne
confession, nous devons nous examiner sérieusement
et de bonne foi;
2°– de vous apprendre la manière de vous
confesser;
3°– de vous faire connaître ceux qui font de
mauvaises confessions;
4°– de vous faire voir les moyens que vous devez
prendre pour réparer celles qui ont été mal faites.
1° Ne désirant rien autre que le salut de vos
âmes et votre bonheur éternel, je vais donc, avec la
grâce de Dieu, vous démêler, autant qu'il me sera
possible, l'état d'aveuglement où le péché nous a
réduits, qui nous empêche de pouvoir nous connaître
tels que nous sommes aux yeux de Dieu, et que nous
nous connaîtrons au grand jour des vengeances.
Commençons, mes frères, avec notre simplicité
ordinaire. Je vous demande qui sait ce que c'est
qu'un examen ? Je vous dirai que c'est la recherche,
avec tous les soins possibles, des péchés que nous
avons commis depuis le baptême ou depuis notre
dernière confession; et cette connaissance de
nous-mêmes est plus difficile que vous ne pensez.
C'est, pour celui qui veut bien la faire, une
affaire qui lui demande du temps et tous ses soins.
Si vous me demandez ce qu'il faut faire pour
s'examiner comme il faut, c'est-à-dire pour faire
une confession qui nous mérite notre pardon, il faut
retirer son cœur et son esprit de toute affaire
temporelle, je veux dire ne penser ni à son
commerce, ni à son ménage, descendre, avec une
espèce d'horreur et d'indignation, dans son cœur,
avec un flambeau d'une main et une balance de
l'autre, pour examiner rigoureusement le nombre,
toutes les circonstances et peser toute la malice de
nos péchés. Mais n'étant que ténèbres, de
nous-mêmes, nous sommes donc incapables de pouvoir
pénétrer à fond cet abîme de corruption qui n'est
bien connu que de Dieu seul. C'est donc à lui à qui
nous devons nous adresser avec une humilité
profonde, à la vue de nos péchés, et une grande
confiance à sa bonté qui est infinie; implorer les
lumières du Saint-Esprit par une prière fervente et
animée d'une foi plus vive qui touche le cœur de
Dieu et attire sur nous ses miséricordes. étant
rentrés en nous-mêmes, mes frères, disons-lui du
fond de notre cœur: «Mon Dieu, ayez pitié d'un
misérable pécheur tout couvert d'iniquités, qui n'en
connaît ni le nombre ni la malice. Je m'adresse à
vous qui êtes la lumière du monde; mon Dieu, faites
descendre dans mon cœur un rayon de votre lumière;
montrez-moi, je vous prie, mes péchés, afin que je
puisse les détester et mériter mon pardon.» Oui, mes
frères, le péché jette dans notre esprit des
ténèbres affreuses qui bouchent les yeux de notre
âme.
Voyez, mes frères, ce qui arriva à David qui,
avant que le péché tombât sur son âme, apercevait
avec tant de connaissance les moindres fautes qu'il
faisait. Mais ayant le malheur d'être tombé dans son
premier péché, les yeux de son âme perdirent leur
lumière. Non content de déshonorer la femme d'Urie,
il le fait encore mourir, et reste un an dans cet
état malheureux, sans se reprocher ni son adultère,
ni son homicide. Il ne s'en aperçoit même pas, il
faut que Dieu lui envoie son prophète Nathan pour
lui ouvrir les yeux, et ce ne fut que dans ce moment
qu'il se reconnut coupable.
Voilà une image terrible d'un pécheur qui
croupit dans quelques péchés d'habitude ; il faut
que Dieu le prévienne et aille le chercher, pour
ainsi dire, dans ses désordres ; sans quoi, jamais
nous n'en sortirions. Ce qui nous montre, mes
frères, qu'il est impossible de connaître nos péchés
et de faire une bonne confession si nous n'implorons
pas de tout notre cœur les lumières du Saint-Esprit,
afin de bien nous faire connaître le mal que nous
avons fait et de nous donner la douleur nécessaire
pour les détester. Voulez-vous savoir à quoi le
pécheur ressemble? À une personne extrêmement
contrefaite et laide et qui se croit bien faite et
bien belle, parce qu'elle ne s'est jamais bien
regardée dans un miroir; mais qui, dès qu'elle se
considère, se trouve si laide, si affreuse, qu'elle
ne peut se regarder, ni même y penser sans horreur.
La même chose arrive au pécheur qui est resté
quelque temps dans le péché, sans faire aucun retour
sur lui-même. Mais rentrant en lui-même, il ne peut
pas concevoir comment il a pu rester dans un état si
déplorable. Qu'est-ce qui fait tant verser de larmes
à certains pécheurs ? Rien autre, sinon qu'ils sont
rentrés en eux-mêmes et qu'ils ont vu ce qu'ils
n'avaient pas vu jusqu'à présent. Pourquoi est-ce
que tant d'autres encore plus coupables sont
tranquilles, ne versent point de larmes ? Hélas !
M.F., c'est qu'ils ont fermé les yeux sur l'état de
malheur où est réduite leur pauvre âme.
En second lieu, je dis que nous avons bien
besoin des lumières du Saint-Esprit pour connaître
nos péchés, parce que notre cœur est le siège de
l'orgueil, qui ne cherche que les moyens de nous les
faire connaître moindres qu'ils ne sont. Vous voyez
que nous avons absolument besoin des secours du
Saint-Esprit pour connaître nos péchés tels qu'ils
sont.
2° Je dis que le pécheur, étant encore l'esclave
du péché, a besoin d'une grâce forte pour le
détacher entièrement du péché et des objets qui
l'ont porté au péché. Combien ne trouvons-nous pas
encore de certains pécheurs qui semblent être
convertis et qui ressentent encore une certaine
satisfaction en pensant aux désordres auxquels ils
se sont livrés il y a quelque temps! Nous avons donc
bien besoin de la grâce de Dieu, qui nous inspire
une horreur profonde de nos péchés passés.
Dites-moi, mes frères, dans vos confessions et
avant vos confessions, avez-vous eu soin de demander
à Dieu ses grâces et ses lumières pour ne pas
profaner ce sacrement de miséricorde? Oui, nous
oublions peut-être que sans Dieu nous ne pouvons
rien que faire mal. Avez-vous fait comme l'aveugle
de Jéricho, qui reconnut son aveuglement et qui le
déplora amèrement? Avez-vous fait comme lui, qui
s'adressa à Dieu avec tant de sincérité, animé d'une
foi si vive, qu'il mérita de recouvrer la vue ?
«Ô Jésus ! fils de David, ayez pitié de moi !»
Et cela plusieurs fois de suite : «Ô Jésus ! fils
de David, ayez pitié de moi.» Jésus, touché,
toujours prêt à nous écouter et à nous accorder
l'effet de nos demandes, se tourne contre lui en lui
disant : «Que voulez-vous de moi ?» –
«Mon Dieu, lui répond l'aveugle, faites que je
voie.» – «Eh bien, lui dit ce bon Jésus,
voyez!»
Hélas! mes frères, si lorsque nous sommes dans le
péché nous sommes dans les ténèbres, nous pouvons
nous adresser à Dieu comme l'aveugle : «Mon Dieu,
devons-nous lui dire, faites que je voie le nombre
et la malice de mes péchés.» Disons encore comme le
saint roi David: «Mon Dieu, vous êtes ma lumière,
éclairez mes ténèbres.» Et avec le saint homme
Job: «Seigneur, montrez-moi mes péchés et toutes
mes fautes.» Dieu qui désire mille fois mieux
notre salut que nous le désirons nous-mêmes, ne
manquera pas certainement de nous accorder la grâce
que nous demandons.
Aussi, mes frères, étant seuls et en la présence
de Dieu, il faut commencer notre examen de con
science et rechercher tous nos péchés ; prenez les
commandements de Dieu et ceux de l'Église et les
péchés capitaux, et voyez comment et en combien de
manières vous avez péché contre ces commandements.
Examinez les devoirs de votre état, comparez votre
vie avec vos devoirs ; remarquez avec soin, sans
vous presser, en quoi vous vous en êtes écartés par
pensées, par désirs, par actions et omissions. Pour
vous faciliter cette recherche, examinez quelles
sont vos occupations les plus ordinaires, les lieux
où vous allez, les personnes que vous voyez.
Je n'entrerai pas dans tous ces détails, cela ne
finirait plus; c'est à chacun de vous à vous
examiner là-dessus, et à voir en quoi vous êtes
coupable. D'abord, examinez-vous sur vos confessions
passées et voyez si vous avez assez accusé tous vos
péchés mortels, avec une véritable douleur d'avoir
offensé Dieu et un ferme propos de vous corriger et
de quitter non seulement le péché, mais encore
l'occasion prochaine du péché; comme, par exemple,
si vous demeuriez dans une maison où il y avait
quelques personnes qui vous sollicitaient au mal;
que vous eussiez manqué de le dire par crainte que
l'on vous en fît sortir : votre confession ne
vaudrait rien. Voyez si vous avez bien fait votre
pénitence dans le temps qu'on vous l'avait ordonné;
si vous avez fait toute réparation et les
restitutions que vous pouviez et deviez faire, qui
vous étaient commandées par votre confesseur.
3° Examinez-vous sur les devoirs de votre état,
comment vous les avez remplis, c'est à quoi beaucoup
de personnes ne font pas attention, et ce qui en
jettera un grand nombre en enfer.
– Mais, me direz-vous, comment faut-il donc
s'examiner sur les devoirs de son état? –
Et comment ? Cela n'est pas bien difficile. Vous
savez bien à quoi vous vous occupez, qui sont ceux
qui sont sous votre conduite, dont Dieu vous
demandera compte un jour.
Êtes-vous père ou mère de famille? Hé bien!
examinez-vous, comment vous vous êtes conduits
envers vos enfants. Les avez-vous instruits de tous
leurs devoirs de religion? Avez-vous eu soin de leur
apprendre leurs prières dès qu'ils ont commencé à
parler? Leur avez-vous inspiré le respect qu'ils
devaient avoir en la sainte présence de Dieu? Ne
leur avez-vous pas fait prier le bon Dieu sans
prendre de l'eau bénite, sans leur dire pourquoi
l'on prenait de l'eau bénite et les grâces qu'elle
nous procurait? Leur avez-vous appris les principaux
mystères de la religion, nécessaires pour être
sauvés? Ne les avez-vous pas laissés dans une
ignorance crasse, ne prenant pas tant à cœur le
salut de leur âme que la conservation de vos bêtes ?
Les avez-vous fait travailler, avant de les faire
prier le bon Dieu? Avez-vous négligé de les corriger
les voyant offenser le Bon Dieu? En avez-vous ri au
lieu de les châtier chrétiennement? Leur avez-vous
donné le mauvais exemple en vous mettant en colère,
en vous disputant avec votre mari, vos voisins ou
voisines? N'avez-vous pas médit ou calomnié en leur
présence? Leur avez-vous appris à ne jamais mépriser
les pauvres, en leur faisant donner l'aumône aux
pauvres? Avez-vous fait tout ce que vous avez pu
pour les rendre agréables à Dieu et assurer leur
salut? Avez-vous manqué un jour de prier le bon Dieu
pour eux? Avez-vous manqué de les mettre sous la
protection de la Sainte Vierge quand ils sont venus
au monde?
Si vous avez des domestiques, avez-vous eu bien
soin de les instruire ou de les faire instruire? Les
avez-vous fait assister aux catéchismes ?
N'avez-vous rien négligé pour leur apprendre les
moyens nécessaires pour se sauver? Ne les avez-vous
pas laissés dans l'ignorance crasse qui, de la mort,
les traînera en enfer? Avez-vous préféré le soin de
vos bêtes au soin de leurs pauvres âmes qui ont tant
coûté à Jésus-Christ, et que vous laissez perdre si
misérablement en leur faisant manquer les offices et
les instructions? Avez-vous bien veillé sur leur
conduite ? Leur avez-vous bien payé tous leurs
gages? En avez-vous eu soin dans leurs maladies?
Et vous, ouvriers, en vous faisant bien payer,
avez-vous eu soin de bien faire l'ouvrage tel que
vous l'aviez promis? Et vous, domestiques, examinez
en quoi vous avez manqué envers vos maîtres: défaut
de respect, murmure en obéissant, temps perdu: ne
leur auriez-vous pas désobéi lorsqu'ils vous
envoyaient aux offices ou aux catéchismes? Ne les
avez-vous pas décriés auprès des autres domestiques,
pour leur donner mauvaise réputation? Que chacun,
mes frères, sonde sa conscience, afin de pouvoir se
rendre compte à soi-même, afin de pouvoir se
connaître, dans le tribunal de la pénitence, aussi
coupable que l'on est.
Je dis qu'il faut encore s'examiner sur les
péchés d'omission, et presque personne n'y pense.
Par exemple: pouvant faire l'aumône, avez-vous
négligé de la faire? Pouvant assister à la messe les
jours ouvrables, y avez-vous manqué? Pouvant rendre
quelques services à votre prochain, l'avez-vous
refusé? Avez-vous donné de bons exemples à vos
enfants, à vos domestiques? Vous ont-ils vu manquer
la Messe, les Vêpres, vos prières le matin et le
soir? Êtes-vous fidèles à fuir les occasions de
péché, telles que la danse, le cabaret et les jeux?
Avez-vous travaillé à vous rendre agréables à Dieu?
4° Je dis qu'il faut encore vous examiner sur
vos péchés d'habitude. Sur chaque péché que l'on
découvre, il faut encore examiner les circonstances
nécessaires pour les bien faire connaître, et le
nombre de fois que l'on y est tombé; déclarer qui
nous a donné l'occasion et quelles ont été les
suites. Comme par exemple: si l'on vous avait confié
un secret, il ne suffirait pas de dire que vous avez
violé le secret, mais il faudrait encore dire quel
mal cela a fait, sur quelle personne le mal est
tombé. Si vous avez maudit, il faut dire si c'est
par haine ou par ressentiment, ou simplement par
légèreté, si c'est en présence de plusieurs
personnes, si cela a été applaudi par plusieurs, si
votre mauvais exemple les a portés à maudire,
combien de personnes et combien de fois. Si c'est un
péché d'habitude, il faut dire combien a duré cette
habitude, dans quel temps et dans quel lieu on l'a
commis, ce qui est encore nécessaire pour en fixer
la malice.
Vous conviendrez avec moi, mes frères, que pour
un tel examen il faut du temps, de l'application et
de l'instruction. Pour savoir combien il faut de
temps, il est bien difficile de le savoir: il n'est
pas douteux que ceux qui ne se confessent que
rarement, il leur faut plus de temps qu'à ceux qui
se confessent souvent. – Mais quelle application ou
quels soins faut-il donner? – Ce que vous donneriez
pour faire une affaire que vous auriez à cœur de
faire réussir, et que vous regarderiez comme un
grand malheur si elle manquait.
Il n'est pas nécessaire, mes frères, de vous
parler longtemps du bonheur d'une bonne confession,
ni du malheur d'une mauvaise. Vous savez qu'une
bonne confession nous rend le ciel et
l'amitié de notre Dieu, et qu'une mauvaise nous
chasse du Paradis et nous précipite au plus profond
des enfers. Cette seule pensée doit nous faire
comprendre le temps et le soin que nous devons y
apporter pour la faire saintement.
Hélas! mes frères, combien de pécheurs qui
s'aveuglent quand ils n'ont pas ces gros péchés que
souvent même des païens honnêtes ne commettraient
pas! Ils n'ont rien à dire. Cependant on les verra,
pendant les saints offices, sans respect, sans
dévotion, vivant dans une négligence habituelle de
leur salut: et ils n'ont rien ! Hélas! c'est qu'ils
ne veulent pas se donner la peine de descendre dans
leur cœur, où ils trouveraient de quoi les faire
mourir d'horreur. Hélas! combien de mensonges
pernicieux, combien d'injustices, combien d'usures
dans leurs prêts! Combien de torts et, par
conséquent, de restitutions à faire. Il en est de
même pour ceux qui mènent une vie lâche et
sensuelle; qui croient que c'est assez d'une messe ;
encore Dieu seul sait comment ils l'entendent! Point
de difficulté de manquer les vêpres, les catéchismes
et les autres exercices de piété! Hélas! ils ne
veulent pas chercher leurs fautes, parce qu'ils ne
veulent pas changer de vie continuant à vivre dans
une ignorance crasse et des plus criminelles.
Mais, sans aller plus loin, une partie des
chrétiens ne voient pas leurs péchés, parce qu'ils
ne veillent pas assez sur eux-mêmes; ils ne veulent
pas prendre la peine de se faire instruire de leurs
devoirs et de leur religion. Que s'ensuit-il de là,
mes frères, sinon une chaîne de confessions
sacrilèges? Ô mon Dieu, que de chrétiens damnés à
cause de leur ignorance! qui, en sortant du tribunal
de la pénitence, sortent plus coupables qu'ils ne
sont entrés.
Et que devez-vous faire pour éviter un si grand
malheur? Mes frères, le voici: ayez un grand soin de
vous bien faire instruire de vos devoirs; et, pour
cela, soyez assidus et attentifs à écouter les
instructions, catéchismes, lectures de piété. Soyez
de bonne foi avec vous-mêmes, ayez une volonté ferme
de sauver votre pauvre âme. Prenez l'habitude de
vous examiner le matin, à midi et le soir, comment
vous avez passé la journée. Le dimanche, rappelez à
votre mémoire les plus gros péchés de la semaine: en
suivant cette marche vous ne perdrez jamais vos
péchés pour les déclarer; vous vous en rappellerez,
et, en vous en rappelant, vous ne pourrez pas vous
empêcher de les détester et de faire tous vos
efforts pour vous en corriger.
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