Fausses médailles miraculeuses, chapelets 'sataniques': qu'en est-il vraiment? Partie 2
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Des sacramentaux
controversés? (suite)

 

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AUJOURD’HUI, UNE MéDAILLE CONTROVERSéE

Depuis quelque temps, nombre de fidèles sont troublés et même paniqués suite aux affirmations diffusées largement par Internet, qui affirment que de « fausses médailles » circulent sur le marché. Voyons les principaux arguments évoqués :

1. Cette fausse médaille se reconnaît à la disposition des étoiles du verso, dont une est située au-dessus de la croix. Cette étoile représenterait "l’étoile du matin" qui, dit-on, est symbole de Lucifer qui veut dominer le Christ représenté par la Croix.

2. Cette médaille a « probablement » reçu des incantations sataniques.

3. Le sommet de la croix est porteuse d’une tête satanique.

4. Le "M" a les pattes évasées. On dit qu’ainsi, « il n’a plus valeur de pilier, car aucun pilier n’est porteur s’il est incliné. »

 D’autres affirment que sa position est inversée, le devant étant mis à l’arrière et inversement, signifiant Satan mis à l’avant et le Christ à l’arrière. Pour dire cela, on se base sur le fait que la barre à la base de la croix n’est pas enlacée dans le "M" de la même façon que dans la version originale.

Certains voient des cornes ou des griffes dépasser le "M".

5. Le "M" et la croix sont texturés par des rayures horizontales : " vibrations horizontales alourdissantes pesamment terrestres, au lieu de ne présenter qu’un contour en or. "

6. L’épée ne transperce plus le cœur de Marie, mais est mise en arrière-plan.

7. "Le cœur n’est plus un cœur mais un triangle couronné ; et ce n’est plus une étoile (d’autres disent : une flamme) qui le surplombe, mais une tête à double cornes de bouc."

8. Cette fausse médaille, fabriquée en Chine, est diffusée par la Franc-maçonnerie en manque d’argent, et dans le but de faire tomber " l’industrie " de la " vraie " médaille.

9. Il ne faut pas que le pays d’origine de la médaille figure sur celle-ci.

10. La phrase du recto, lorsque écrite en latin, n’est pas une traduction fidèle de l’original.

11. Certains déclarent que ces " fausses médailles " sont imperméables à toute bénédiction... Le propos le plus diffusé est cependant que ces médailles sont bénites (on ne doit donc pas les jeter comme de vulgaires ordures) mais qu’il faut s’en débarrasser en les portant à un prêtre qui les exorcisera avant d’en disposer... ou qui fera des prières pour les "débénir".

† † †

Ces affirmations sont véhiculées pour la plupart sur le Net, par des individus usant de pseudonyme ou leur seul prénom. Personne ne sait vraiment qui est à l’origine de ces propos repris presque mot pour mot un peu partout. Il n’y a aucune référence sérieuse et crédible. Sur Internet, n’importe qui peut écrire n’importe quoi, tout en se parant d’un nom religieux. Et ce n’est pas parce qu’un propos est repris par beaucoup de personnes qu’il est forcément vrai : dix mensonges (ou dix erreurs) ne font pas une vérité !

La photo de la médaille utilisée sur Internet (ci-contre), pour démontrer l’existence d’une "fausse médaille ", prête à toutes sortes d’interprétations SUBJECTIVES, sans plus.

Enfin, nous constaterons, dans les lignes suivantes, que le ou les auteurs de ces alertes semblent méconnaître plusieurs aspects du sujet dont ils parlent.

 

RéFUTATIONS

Nous répondons ici aux objections avancées, point par point.

1) L’étoile située au-dessus de la croix, n’est pas une étoile luciférienne. En effet, dans le satanisme, l’étoile représentant Lucifer est une étoile dans un cercle ou une étoile inversée, souvent aussi dans un cercle, étoile dont les pointes du haut signifient les deux cornes du "Griffu". On appelle ces étoiles des "pentagrammes". Il y a aussi "l’hexagramme", qui est une étoile juive dans un cercle : en sorcellerie, c’est le symbole le plus malfaisant.4 On est loin des innocentes petites étoiles de notre médaille...

Si les sorciers donnent le nom de "étoile du matin" à Satan, souvenons-nous que ce titre n’appartient de droit qu’à l’Immaculée Mère de Dieu, Stella matutina, invoquée comme telle dans les Litanies de la Sainte Vierge. Satan essaie de lui voler ce titre ; n’entrons pas dans son petit jeu en l’appelant ainsi ; ne lui donnons pas ce crédit...

De plus, on remarquera que nulle part dans les notes originales de Catherine Labouré il n’est question des étoiles entourant le tableau du verso de la médaille. Si, ainsi que le précise le Père Baeteman, nous n’avons qu’une certitude morale de la présence de ces étoiles, encore moins avons-nous des indications précises quant au détail de leur emplacement autour de la médaille.

Le fait qu’une des étoiles soit située au-dessus de la croix ne signifie rien de mauvais en soi. En effet, Catherine n’a-t-elle pas vu la Vierge Marie, lors de la 2e apparition, aller se placer au-dessus du tabernacle ? Blâmera-t-on la Mère de Dieu ? Tant qu’à vouloir inventer des significations à cette étoile, pourquoi ne pas y voir, par exemple, l’étoile de Bethléem stationnée au-dessus de Jésus dans la crèche, pour nous indiquer Sa présence ?..

Il semble bien que le Ciel a laissé quelque initiative à l’homme, notamment dans la disposition artistique de certains éléments du tableau. C’est ce que nous indique le passage suivant, tiré du livre de Mgr Laurentin5 :

« Catherine reçoit sa [première] médaille début juillet [1832] (...) Elle est heureuse et ne se soucie pas des libertés d’interprétation qu’elle a laissées à la discrétion d’Aladel 6, et Aladel à M. Vachette. Elle sait bien que SA VISION EST INEFFABLE 7. Lors de cette première distribution, Catherine manifeste seulement son approbation : « Maintenant, il faut la propager ! » 8

 

Rappelons en passant qu’il n’y a pas de copyright sur la Médaille miraculeuse, comme le confirme l’œuvre de la Rue du Bac.

2) Probables incantations sataniques ? À coup de « probablement » et de « peut-être », on ne va jamais bien loin... Où sont les preuves d’une telle assertion ? C’est de la spéculation pure et simple ; du sensationnalisme gratuit... Et c’est une très grave accusation qu’on ne devrait porter qu’avec des preuves et non de simples suppositions...

3) La « tête satanique » en question s’avère être une simple fioriture de la croix ; chaque extrémité (les bras aussi) de celle-ci est festonnée. Avec le reflet de la lumière sur le métal, ces dentelures offrent des trous plus sombres que certains se plaisent à identifier comme étant les orbites creuses d’un crâne... Cela ressemble au jeu des enfants qui, en regardant les nuages, y voient des personnages imaginaires, selon leur goût... Suivant cette méthode, on pourrait trouver des signes cabalistiques en toutes choses, y compris les plus saintes ! Catherine Labouré a parlé d’une croix, elle n’a pas précisé son style artistique, laissé libre au graveur, pourvu qu’il respecte le bon goût.

4) À l’époque où fut gravée la 1e médaille, début du 19e siècle, la typographie utilisait largement les "polices" (modèles de lettrage) empattées et droites, du type «Times New Roman». Il est normal que ce lettrage paraisse sur le modèle original. Mais la Sainte Vierge n’a jamais demandé qu’on utilise telle sorte de "police" plutôt qu’une autre, ou que les pattes du "M" soient droites ! Nulle part, dans le message, il n’est mentionné que les pattes du "M" doivent servir de piliers porteurs...

Faire usage d’une écriture plus stylisée n’a rien de franc-maçonnique !

D’autre part, rien dans les écrits de la voyante, ne mentionne de quelle façon doit s’imbriquer dans le M la ligne sous la croix. Elle dit simplement : « ...la lettre "M" sur montée d’une croix ayant une barre à sa base. » De ce fait, affirmer que le "M" est inversé s’avère, encore une fois, sans fondement.

5) Le remplissage de l’épaisseur des traits (de la croix et du "M") par une surface texturée est une technique artistique utilisée depuis « la nuit des temps » par les graveurs de médailles. Cette texture peut être aussi bien constituée de traits, d’ondulations, de points que de carrelage... Sainte Catherine ne fait mention d’aucune prescription particulière en ce sens. Cet aspect de la question relève du bon goût esthétique, tout simplement.

D’autre part, il semble que l’on confonde ici la vision du recto et du verso de la Médaille. C’est sur le dessus de la médaille (recto) que Catherine a vu des lettres d’or, et non pas au verso...

Les "griffes" et "cornes" sont tout simplement des défauts de production, comme le serait une bavure en imprimerie... Ces défauts varient d’une médaille et d’un modèle à l’autre, signe qu’il n’y a rien de concerté...

6) Épée qui ne transperce pas le cœur ? Ce n’est pas ce que nous constatons en regardant la « photo-témoin » fournie par les détracteurs de la médaille. D’autre part, la précision du motif frappé peut varier selon la qualité du moule ou de la gravure, et selon la grosseur de la médaille (plus elle est grosse, plus il est facile d’y graver des détails précis).

Un Père Bénédictin, interrogé à savoir si une médaille de saint Benoît très usée (et dont les motifs gravés sont un peu effacés) est encore valide, celui-ci répondit :  « Du moment que l’on reconnaît, grosso modo, qu’il s’agit d’une médaille de saint Benoît, celle-ci est valide ». Pour le Cœur de Marie, sur la Médaille miraculeuse, nous pouvons dire semblablement : du moment que l’idée du glaive dans le cœur est rendue, même grosso modo, on peut considérer que la médaille est fidèle à l’original. Cela vaut pour toutes les médailles. À l’exemple de sainte Catherine, ne soyons pas tâtillons...

 

Suite

( Comprend:  Suite des réfutations,
à propos des chapelets, Des chapelets Nouvel-Age?,
Avis du Père Jozo, Quand la psychose s'amplifie,
Enterrer ces chapelets?, A qui profite la situation?) 

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4 Tiré de "Le Courrier de Joseph ", avril-novembre 1983, par Serge Monast, journaliste enquêteur spécialisé.

5 Mgr René Laurentin, mariologue mondialement reconnu. Il a passé cinq années à étudier et scruter la vie de sainte Catherine Labouré et ses apparitions. Il a écrit, entre autres, "Vie authentique de Catherine Labouré" en 2 tomes.

6 Aladel : nom de famille de son directeur spirituel.

7 Ineffable : qu’on ne peut vraiment exprimer.

8 "Petite vie de Catherine Labouré", p. 54, par René Laurentin, éditions Desclée de Brouwer.




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