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Troisième moyen:
Qu'est-ce qu'un sacrifice? On pourrait le
définir sommairement en disant qu'il s'agit de
quelque chose qui nous coûte (action ou privation)
et qu'on offre à Dieu pour le consoler, pour réparer
nos fautes, ou pour demander une faveur.
Une comparaison:
La petite Lina, trois ans, sent que sa mère
a du chagrin. Pourquoi? La petite ne le sait
pas précisément, mais il y a tant de raisons
possibles...
Lina sait d'instinct que l'amour guérit
beaucoup de "bobos". Aussi décide-t-elle de
montrer à sa mère combien elle l'aime.
Elle se rend dans le champs voisin de la
maison, pour y cueillir de magnifiques
fleurs sauvages.
Pour y parvenir, elle doit affronter l'herbe
plus haute qu'elle, se débattre contre les
branches qui lui fouettent les jambes et le
visage au passage, arracher à tout moment
les "piques-piques" qui s'accrochent à sa
robe et dans ses cheveux, et braver les
horribles toiles d'araignées qui surgissent
ça et là...
Lorsque la maman reçoit enfin le petit
bouquet des mains de sa benjamine, bouquet
un peu chiffonné mais cueilli avec tant
d'amour, quelle est sa réaction?
Ce ne sont pas tant les fleurs qu'elle voit,
que tout ce qu'il en a coûté à sa petite...
tout l'amour et la bonne intention qui se
cachent derrière ces quelques branches...
En offrant ce bouquet à sa mère, c'est une
partie d'elle-même que la petite a donnée:
en se sacrifiant pour sa mère, elle a trouvé
un moyen efficace pour la consoler.
Se surprendra-t-on ensuite que la maman ne
puisse plus rien lui refuser !
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Le sacrifice implique une certaine souffrance:
souffrance du corps ou du coeur, souffrance légère
ou très forte.
Ce n'est toutefois pas
la souffrance voulue pour elle-même, mais
pour les fruits qu'elle procure. Un
peu comme le malade qui a hâte d'être opéré
par le chirurgien, non pour le plaisir
d'être amputé, mais parce qu'il sait que, de
cette opération, sortira un mieux-être, une
guérison.
La souffrance est inévitable dans nos vies.
Autant la rendre utile en lui donnant une fécondité
surnaturelle.
Elle fut la voie préférée de Jésus pour la
rédemption du monde. Elle demeure encore "la voie
royale" que le Rédempteur indique aux âmes qui
veulent le suivre pour travailler au salut des âmes.(11)
Saint Paul disait - et nous pouvons en faire
autant, si nous sommes généreux: "Je complète en
ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour
son Corps, qui est l'Église". (Co 1, 24)
(12)
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C'est à cause de son union avec le
Sauveur Jésus que la souffrance du Chrétien
est féconde.
Que de personnes seront sauvées par
suite d'une souffrance bien reçue et offerte
dans un élan d'amour de Dieu!
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"Il y a un mystère redoutable, que nous ne
méditerons jamais assez :
le salut de beaucoup dépend des prières et des
pénitences volontaires des membres du Corps mystique
du Christ". (Encyclique sur le Corps
mystique du Christ, pape Pie XII)
"Sacrifiez-vous pour les pécheurs, et dites souvent,
spécialement chaque fois que vous ferez un
sacrifice :
"Ô Jésus, c'est par amour pour Vous, pour la
conversion des pécheurs, et en réparation pour les
péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie"."
(Message de Fatima)
"Beaucoup d'âmes vont en enfer
parce qu'il n'y a personne qui se sacrifie et prie
pour elles."
(Marie à Fatima)
"Celui
qui arrache une âme à l'enfer,
disait le Curé d'Ars,
sauve cette âme et la sienne.
Toutes les dévotions sont bonnes, mais aucune n'est
meilleure que celle-là."
"Voilà maintenant la pénitence que le Bon Dieu
demande : le sacrifice que chacun
doit s'imposer pour mener une vie de justice dans
l'observance de Sa Loi. Il désire que l'on
fasse connaître clairement cette voie aux âmes".
(Lettre du 20 avril 1943, Sœur Lucie de
Fatima)
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Un sacrifice n'est pas nécessairement un acte
qu'on voit extérieurement, comme le martyre. Le
quotidien nous offre une multitude d'occasions de
faire des sacrifices qui, tout obscurs qu'ils
soient, n'en sont pas moins extrêmement féconds.
Valorisée par l'amour, la moindre de nos actions
acquiert une valeur infinie.
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Retenir un mouvement d'impatience...
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Réprimer une envie de critiquer le jardin du
voisin ou le chapeau de la belle-mère...
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Faire le repas quand on est fatigué...
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Apprendre nos leçons au lieu d'aller s'amuser
avec les copains...
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Ne pas saler notre nourriture...
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Sortir la poubelle à la place de notre frère...
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Téléphoner à une personne endeuillée simplement
pour l'écouter nous parler de son cher défunt...
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Lire un bon livre de spiritualité au lieu
d'écouter un film...
...tout peut être prétexte pour faire un sacrifice
discret mais efficace.
"Ramasser une épingle par amour de Dieu peut obtenir la
conversion d'une âme".
(Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus)
En résumé...
Les sacrifices et la souffrances
acceptés chrétiennement
nous obtiennent de nombreux fruits
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Ils expient et réparent les suites de nos
péchés, diminuant ou même supprimant
complètement le temps que nous devrions
passer au Purgatoire après notre mort.
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Ils nous purifient et nous fortifient contre
la tentation, car ils nous habituent à
maîtriser nos passions.
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Ils augmentent nos mérites et la grâce
sanctifiante qui nous habite, nous rendant
de plus en plus agréables à Dieu et nous
garantissant une gloire encore plus grande
lorsque nous serons au Ciel.
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Ils sauvent des âmes qui autrement iraient
en enfer pour l'éternité.
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Ils nous rendent puissants sur le Coeur de
Dieu et peuvent nous obtenir des grâces de
toutes sortes.
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Ils consolent Dieu et la Vierge Marie des
ingratitudes et méchancetés qui sont
commises à leur égard, à travers toutes les
époques.
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(12) Il faut
comprendre de ce passage que même si chaque
souffrance du Christ lui a valu des mérites infinis
(parce que le Christ est Dieu, et qu'à ce titre
chacune de ses actions a une valeur infinie), Dieu a
voulu nous associer au salut du monde en nous
demandant de faire notre part, un peu comme Simon de
Cyrène qui a porté une petite partie de la croix
avec Jésus, sur le chemin menant au Calvaire.
"Si quelqu'un veut
marcher à ma suite, qu'il se renonce, porte chaque
jour sa croix, et qu'il me suive."
(Mc 9,23)
Ce faisant, Dieu agit avec justice mais aussi
avec une grande miséricorde, nous faisant l'honneur,
malgré notre indignité, d'être ses collaborateurs.
Si nous comprenions
l'intensité de la douleur que le Christ a subie pour
nous, nous saisirions que nos souffrances et
sacrifices, même lorsqu'ils nous paraissent
effrayants, sont minimes en comparaison de ceux du
Christ; et nous lui serions reconnaissants de nous
offrir, en retour de si peu de choses, le Paradis
pour nous et ceux que nous aidons.
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