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Réparer les péchés
des autres
est une école d'amour
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Le cardinal
Cerejeira, patriarche de Lisbonne et grand
connaisseur des apparitions de Fatima, disait
déjà en 1930 : « La mission de Fatima dans le
monde est pour moi comparable à celle de
Paray-le-Monial.
Ce que
Paray-le-Monial (1673-1690) a été pour la
dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, Fatima
(1916-1926) l’est pour la dévotion au Cœur
Immaculé de Marie. » Et il ajoutait
prophétiquement :
« Les
apparitions de Fatima ouvrent une nouvelle
période, celle du Cœur Immaculé de Marie. »
C’est le 27 décembre 1673 que Jésus est apparu
pour la première fois à sainte Marguerite Marie
Alacoque (1647-1690), dans la chapelle du monastère
de la Visitation, à Paray-le-Monial.
Comme
le disciple bien-aimé, sainte Marguerite Marie a
aussi reposé sur la poitrine de Jésus qui lui révéla
les ineffables secrets de son Cœur :
« Mon divin Cœur est si passionné d’amour pour
les hommes que, ne pouvant plus contenir en lui-même
les flammes de son ardente charité, il faut qu’il
les répande par ton moyen et qu’il se manifeste à
eux pour les enrichir de ses précieux trésors que je
te découvre… »
Parmi les nombreuses révélations qu’elle eut les
années suivantes, il lui fut donné de voir le divin
Cœur sur un trône de gloire, ainsi que les cinq
plaies qui brillaient comme cinq soleils. Jésus lui
montra aussi son Cœur rempli d’amour pour le monde
et pour tous les peuples. Mais les hommes ne lui ont
répondu que par l’ingratitude et l’indifférence.
« Cela m’est beaucoup plus sensible, lui dit
Jésus, que tout ce que j’ai souffert en ma Passion ;
d’autant que s’ils me rendaient quelque retour
d’amour, j’estimerais peu tout ce que j’ai fait pour
eux, et je voudrais, s’il se pouvait, en faire
encore davantage. Mais ils n’ont que des froideurs
et du rebut pour tous mes empressements à leur faire
du bien. Toi, du moins, donne-moi ce plaisir de
suppléer à leurs ingratitudes autant que tu pourras
en être capable. »
C’est en mai 1689 que sainte Marguerite Marie
reçut la grande promesse des premiers vendredis :
« Je te promets, dans l’excessive miséricorde de
mon Cœur, que son amour tout-puissant accordera à
tous ceux qui communieront le premier vendredi de
neuf mois de suite, la grâce de la pénitence finale,
ne mourant point dans ma disgrâce et sans recevoir
leurs sacrements, mon divin Cœur se rendant leur
asile assuré au dernier moment. »
En 1882, aux états-Unis, un commerçant prit
l’initiative de divulguer gratuitement cette
promesse en 238 langues. Voilà 350 ans que brille au
firmament de l’Église la dévotion au Cœur de Jésus.
Mais avant, pendant 1650 ans, pourrait-on demander,
on ne savait pas que Jésus avait un cœur ?
Les Pères grecs et latins de ce temps-là
n’avaient-ils aucun moyen sensible d’arriver
généreusement jusqu’au Cœur de Jésus ? à cela, il
n’y a qu’une seule réponse : c’est l’Esprit Saint
qui détermine pour l’Église, à chaque époque, quelle
est la dévotion qui lui convient.
Avec les apparitions de la Mère de Dieu à
Fatima, l’Esprit Saint offre à l’Église un message
conforme aux besoins les plus urgents qui se font
sentir depuis 1917 :
« Dieu veut, ce
sont les termes mêmes de la Vierge Marie, tels que
les a rapportés Lucie, établir dans le monde
la dévotion à mon Cœur Immaculé. »
Dans
l’ensemble du message, nous trouvons dès les
apparitions de l’Ange, l’appel à la prière et au
sacrifice offert à Dieu par amour, en réparation des
péchés et pour la conversion des pécheurs.
Cet appel, pour Sœur Lucie, est comme le
fondement de tout le message. Pour sauver les
pécheurs, Notre-Dame, en chacune de ses six
apparitions, a aussi recommandé la récitation
quotidienne du chapelet et elle a dit aux petits
bergers :
« Lorsque vous réciterez le chapelet, dites
après chaque mystère : ô mon Jésus,
pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de
l’enfer, emmenez au paradis toutes les âmes, surtout
celles qui en ont le plus besoin. »
à Fatima, après le message fondamental de la
pénitence et de la prière, il y a son aspect le plus
intime, la lumière qui l’éclaire tout entier, à
savoir le Cœur Immaculé de Marie. Il ne s’agit pas
là uniquement de ce qui donne à Fatima sa
caractéristique parmi les charismes de l’Église,
mais avant tout de ce qui fait l’unité et l’esprit
intérieur de tous les autres thèmes.
Le Cœur Immaculé de Marie, comme le Cœur de
Jésus, représente, selon la meilleure théologie
actuelle, l’aspect le plus formel de la personne qui
manifeste son amour sous le symbole naturel du cœur.
Ainsi la Vierge de Fatima est-elle venue nous
apporter le message de son Cœur.
Le thème du Cœur Immaculé de Marie est présent
dès la première apparition de l’Ange sous la forme
conjointe des deux Cœurs de Jésus et de Marie. Après
avoir répété trois fois avec les petits bergers la
prière : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère
et je vous aime… », l’Ange leur dit :
« Priez ainsi. Les Cœurs de Jésus et de Marie
sont attentifs à la voix de vos supplications. »
La deuxième fois, il leur apparut près du puits
de la maison de Lucie et il leur dit :
« Priez, priez beaucoup. Les très saints Cœurs
de Jésus et de Marie ont sur vous des desseins de
miséricorde. »
Et la troisième fois, étant venu avec l’hostie
et le calice, il leur enseigna cette prière :
« Très Sainte Trinité, Père, Fils et Esprit
Saint, je vous adore profondément… Et par les
mérites infinis de son très saint Cœur et ceux du
Cœur Immaculé de Marie, je vous demande la
conversion des pauvres pécheurs. »
Les petits bergers, poussés par la force du
surnaturel, imitèrent l’Ange en tout : ils se
prosternèrent comme lui, répétèrent souvent les
prières qu’il leur avait enseignées, parfois jusqu’à
tomber de fatigue, et commencèrent l’adoration
réparatrice pour les péchés du monde.
Lors de sa première apparition, Notre-Dame leur
posa cette question :
« Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter
toutes les souffrances qu’il voudra vous envoyer, en
acte de réparation des péchés par lesquels il est
offensé et de supplication pour la conversion des
pécheurs ? »
Lucie répondit au nom de tous les trois :
« Oui, nous le voulons. »
Le mois suivant, en leur annonçant que François
et Jacinthe mourraient bientôt, elle indiqua à Lucie
sa mission :
« Mais toi, tu resteras ici pendant un certain
temps. Jésus veut se servir de toi pour me faire
connaître et aimer. Il veut établir dans le monde la
dévotion à mon Cœur Immaculé. »
« Puis Notre-Dame,
continue Lucie,
ouvrit les mains et nous communiqua pour la seconde
fois le reflet de cette lumière immense. En elle,
nous nous vîmes comme submergés en Dieu… Devant la
paume de la main droite de Notre-Dame se trouvait un
cœur entouré d’épines qui semblaient s’y enfoncer.
Nous avons compris que c’était le Cœur Immaculé de
Marie, outragé par les péchés des hommes, qui
demandait réparation. »
Le 13 juillet, l’Apparition, après leur avoir de
nouveau demandé de prier le chapelet tous les jours,
leur fit cette recommandation qui devint leur norme
de vie :
« Sacrifiez-vous pour les pécheurs et dites
souvent : ô Jésus, c’est par amour pour vous, pour
la conversion des pécheurs et en réparation des
péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie. »
Puis Notre-Dame ouvrit les mains et ce fut la
vision de l’enfer. Effrayés, les trois enfants
levèrent les yeux vers Notre-Dame qui leur dit avec
bonté et tristesse :
« Vous avez vu l’enfer où vont les âmes des
pauvres pécheurs. Pour les sauver, Dieu veut établir
dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. Si
l’on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d’âmes
seront sauvées et on aura la paix… »
Lucie comprit très bien la grande mission qui
l’attendait. Ses cousins également, surtout
Jacinthe, comme en témoignent ces paroles qu’elle
confia à Lucie peu avant d’être hospitalisée :
« Il ne me reste plus beaucoup de temps pour
aller au ciel. Toi, tu resteras ici pour dire que
Dieu veut établir dans le monde la dévotion au Cœur
Immaculé de Marie.
Quand sera venu le moment de le dire, ne te cache
pas. Dis à tout le monde que Dieu nous accorde ses
grâces par le moyen du Cœur Immaculé de Marie ; que
c’est à elle qu’il faut les demander ; que le Cœur
de Jésus veut qu’on vénère avec lui le Cœur Immaculé
de Marie ; que l’on demande la paix au Cœur Immaculé
de Marie, car c’est à elle que Dieu l’a confiée.
Ah ! si je pouvais mettre dans le cœur de tout
le monde le feu que j’ai là dans ma poitrine, qui me
brûle et me fait tellement aimer le Cœur de Jésus et
le Cœur de Marie ! »
Sœur Lucie explique la vie mystique de François
et de Jacinthe par l’illumination qu’ils reçurent du
célèbre « reflet » et par la vision de l’enfer.
Pour répondre à la demande de la Dame, ils
firent toutes sortes de prières et de sacrifices,
souvent jusqu’à l’héroïsme. En voici quelques
exemples : réciter chaque jour le chapelet, dire les
prières enseignées par l’Ange en étant prosternés,
donner leur repas ou manger des choses amères,
supporter la résistance familiale, la prison, les
menaces de mort et finalement accepter la maladie et
une mort prématurée.
C’est leur vie exemplaire qui est à l’origine
d’une spiritualité chrétienne dans l’esprit de
Fatima, laquelle consiste à fuir le péché, à prier
et à faire pénitence, avec l’intention de réparer
les offenses commises contre Dieu, contre Jésus et
contre le Cœur Immaculé de Marie.
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