QUESTION:
Actuellement, autant le gouvernement que les autorités religieuses nous
demandent des choses qui me paraissent insoutenables, au niveau de la santé
physique, de la pratique religieuse (par ex.: accès aux sacrements refusé, façon
de les recevoir…), des liens humains, de la vie économique… Je me sens traité
comme une "chose" et parfois pire. Jésus a obéi jusqu’à la mort.
Pour nous, qui devons l’imiter, jusqu’où va l’obéissance ? Sommes-nous
obligés, en conscience, de perdre toute notre dignité, d’obéir la tête baissée
en tout ?
RÉPONSE : Jésus et Marie sont nos
modèles. Cependant, les imiter ne veut pas dire mimer leurs moindres gestes.
Exemple : Jésus ne s’est jamais marié. Faut-il en conclure que
tous les hommes doivent demeurer célibataires ?
La Vierge Marie a été confiée au Temple dès l’âge de 3 ans. Les
parents chrétiens doivent-ils envoyer leurs chérubins au monastère dès
l’enfance ?
On voit qu’il faut retenir, des exemples de Notre-Seigneur et de
sa Mère, surtout l’esprit.
Par son célibat, Jésus nous a enseigné la maîtrise du corps, la
chasteté. Certains sont appelés par Dieu à la pratiquer dans le mariage,
d’autres dans le célibat consacré ou non.
Le second exemple nous enseigne que Dieu doit avoir la primauté
dans nos familles, au point que si l’un des enfants est appelé à une vocation,
les parents doivent accepter d’y répondre, en la favorisant.
Donc Jésus a obéi jusqu’à la mort. Il devait racheter l’humanité
ainsi. En "obéissant" aux hommes, Jésus a surtout obéi à son Père. Est-ce à dire
que saint Pierre a fauté, en fuyant de sa prison aidé par un ange et ce malgré
que Jésus n’ait pas agi ainsi pour lui-même ?
Dieu a son plan sur chaque individu et ce qu’il demande à l’un
n’est pas forcément ce qu’il attend de l’autre. Dans les grandes lignes, oui
(attitude évangélique) ; mais pas dans les particularités.
L’obéissance n’est pas l’équivalent de "servilité". Au-dessus de
la loi humaine, il y a la loi divine : la loi naturelle et les commandements de
Dieu. Les lois humaines, pour être légitimes, et donc obliger en conscience, doivent
être en harmonie avec la loi de Dieu. Elles doivent viser au bien réel des
individus.
Une loi ou un règlement qui attente à la santé, à l’intégrité
physique, mentale ou spirituelle, qui empêche de gagner sa vie honnêtement, qui
opprime les droits de Dieu et de son Église, qui supprime la liberté de
conscience et de culte… cette loi est illégitime, qu’elle soit promulguée par
les hommes d’état ou de l’Église. Personne n’est tenu d’y obéir.
Bien plus : si ce que cette loi demande est mal, on est tenu de
ne pas y obtempérer. Un exemple : si le gouvernement prétend obliger un médecin
à accorder l’euthanasie à ses patients, ce médecin a le devoir, en conscience,
de refuser d’obéir à une telle injonction.
Si un prêtre nous demande de manipuler la Sainte Eucharistie
d’une manière qui entraîne des profanations, et qu’il refuse de nous donner la
Sainte Communion autrement, il est de notre devoir de refuser ce que le prêtre
exige et de nous priver de la communion eucharistique, plutôt que d’offenser
Dieu.
Autre exemple : de plus en plus on nous demande le port du
masque partout. De nombreuses voix compétentes et autorisées s’élèvent pour
dénoncer la doctrine mondialiste qui se cache derrière cette obligation, et les
dangers pour la santé qui s’y rattachent.
Sachant que le port du masque est nocif à plusieurs points de
vue, il est évident qu’une telle législation est illégitime. Cependant, le port
du masque n’est pas, en soi, un péché.
Par conséquent, bien qu’il soit permis et même requis d’éviter
le plus possible cette pratique, il est également permis de le porter pour
éviter un plus grand mal (qui serait, par exemple, de priver sa famille de
nourriture ou de biens essentiels qu’on ne peut se procurer qu’avec le masque).
Il en ira tout autrement si ce qu’on nous impose porte atteinte
à notre intégrité mentale ou physique, tel que cela sera le cas avec la puce
sous-cutanée.
Donc, en résumé on peut dire qu’une loi illégitime, peu importe
qui l’édicte, n’oblige jamais en conscience.
Si ce qu’elle demande est mal, on doit y désobéir (désobéissance qui n’est qu’apparente, car cette loi est illégitime).
Si cette loi illégitime ne requiert pas forcément un péché de
notre part, on peut y obéir quand on n’a pas le choix ou quand le bien commun le
demande (par exemple pour éviter un scandale).
Dans la situation actuelle, il faut juger chaque situation
individuellement, avec les nuances requises. On fait de notre mieux, et le Bon
Dieu verra au reste. ■
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