Ses "messages" sont diffusés en plusieurs langues, mais ils sont condamnés par l’Église.
Ses disciples n’accordent aucun crédit à cette condamnation, puisqu’à leurs yeux le clergé
est maintenant sous l’emprise de Satan et ne juge plus selon la Vérité de
l’enseignement catholique "d’avant Vatican II".
Dans le discernement de toute révélation privée – prérequis exigé depuis toujours par l’Église –, le premier critère et le plus important, est la parfaite conformité des "messages" avec les dogmes et l’enseignement infaillible de l’Église catholique. Si ce critère est défaillant, le "message" ne peut venir de Dieu car Dieu étant parfait, on ne trouve dans Ses paroles ni mensonge, ni contradiction, ni manque de décence ou de charité.
Dans le présent document, nous examinerons surtout l’aspect doctrinal des "messages" de "Maria Divine Miséricorde", laissant à d’autres l’examen des aspects matériels sous-jacents à son entreprise.
L'équipe de la Revue En Route
UN PSEUDONYME
Son pseudonyme est Maria Divine Mercy, ce qui se traduit correctement par Maria Divine Miséricorde et non Maria
de la Divine Miséricorde comme on le lit presque partout.
Cette première singularité devrait attirer notre attention. Qui peut revendiquer pour lui-même l’attribut de "Divine Miséricorde" si ce n’est Dieu uniquement ?
Lorsqu’un religieux ajoute à son nom "de Jésus" par exemple, cela signifie qu’il appartient à Jésus, qu’il est à son service. Si on omet le "de", on se trouve à s’appliquer à soi-même le nom ou l’attribut énoncé : c’est une énorme différence de sens ! Imaginons un instant que la petite Thérèse Martin ait pris comme nom de religieuse "Thérèse l’Enfant-Jésus"… Plutôt prétentieux, n’est-ce pas ?
SON IDENTITÉ
Maria Divine Miséricorde a toujours cherché à occulter son identité réelle, même face à l’Église. Tout ce qu’elle laisse sa voir d’elle volontairement, c’est qu’elle est
une femme d’affaire européenne prospère, ayant des enfants.
Un groupe de chercheurs, sous la direction de Mark Saseen, a enquêté sur son identité. Tous les éléments de cette investigation ont été rendus publiques en 2015 dans un ouvrage intitulé
"The outing of Mary Carberry : exposing the woman behind the secret ‛visionary’ Maria Divine Mercy". (1)
Selon cette enquête, Maria Divine Miséricorde (MDM) se nomme en réalité Mary McGovern (son nom de jeune fille) ou encore Mary Carberry (du nom de son époux John Carberry).
Elle est mère de 4 enfants, dont sa fille Sarah, proche collaboratrice au niveau professionnel, et un fils concepteur de pages web, tous des adultes au moment où elle a commencé à se présenter comme visionnaire.
À l’époque où elle publicise ses "révélations" elle demeure en Irlande, dans le diocèse de Dublin. Conseillère en relations publiques, elle a possédé plusieurs entreprises dont
McGovern PR qui, à son apogée 20 ans plus tôt, a remporté des prix internationaux pour son habileté à commercialiser des produits et des idées.
Mais peu avant l’épopée "mystique" de Mary, le couple McGovern-Carberry vit de grosses difficultés financières, selon les journaux de l’époque, et est menacé de perdre sa résidence de 1,4 millions de dollars.
ASSOCIÉE À UN MÉDIUM
Vers cette période, fin 2009 à fin 2010, Mary Carberry fournit gracieusement les services de relations publiques de sa firme McGovern PR pour promouvoir dans les médias un médium irlandais,
Joe Coleman, pour l'aider à rédiger et à publier son livre "The Message" et pour gérer son site Internet.
Le médium Joe Coleman
Ce "guérisseur" et médium prétend avoir des apparitions de la Vierge Marie, de Jésus et de saint Michel en ‟tenue décontractée” (jeans, pull, etc.). Il se dit disciple de plusieurs "guides spirituels" chrétiens (saints Joseph, Martin, Mère Teresa, Jean-Paul II...), amérindien (une entité nommée "Joshua"), et bouddhistes.
Il a confié à la journaliste Patsy McGarry que ce n’était ‟pas un truc de religion catholique. Il s'agit de l’esprit. Nous venons de l'esprit et rentrons chez nous dans l’esprit.”
(Irish Times, 09/11/2009)
C’est de ce personnage que Mary Carberry devient porte-parole sous le nom de Mary Egan.
Des rassemblements de milliers de fidèles de Coleman ont lieu à Knock (Irlande), site d’apparitions datant de 1879 reconnues par l’Église. Mais les frasques de Coleman et de ses adeptes obligent bientôt l’évêque du lieu à le bannir de ce sanctuaire et à mettre les catholiques en garde contre lui.
Après cet apprentissage auprès de Coleman, elle quitte celui-ci pour fonder sa propre entreprise de visionnaire, cette fois sous le pseudonyme officiel de
"Maria Divine Mercy" (MDM), armée d’un site web professionnel et dans le plus total anonymat même face à l’Église.
‟Grâce à l'anonymat que lui procure l’Internet, sa croix ou ses persécutions ne sont qu’écran de fumée. Combien différentes sont les expériences vécues par les authentiques porteurs de la Croix du Christ, envoyés par Dieu à Son Église et au monde ! Ses choisis semblent avoir été délibérément exposés par Dieu à être transpercés et crucifiés avec leur Maître. Ce critère, selon moi, devrait être un argument absolument convaincant pour identifier les véritables prophètes.”
(Magazine "Vraie Vie en Dieu" n° 23, décembre 2013)
UN GUIDE SPIRITUEL ?
Une règle de prudence élémentaire exige que tout mystique soit accompagné, dans ces voies extraordinaires, par un directeur spirituel : un prêtre pieux, prudent, éclairé, instruit des choses divines, en règle avec l’Église et qui ne se laisse pas manipuler par la personne qu’il dirige. Les faux prophètes, au contraire, se parent d’un directeur crédule et manipulable, ou n’ont pas de directeur spirituel du tout.
MDM mentionne, dans ses "messages", qu’elle a un directeur spirituel. Cependant l’existence de ce prêtre ne peut être corroborée par qui que ce soit, pas même par les autorités de l’Église, puisque son identité demeure secrète, ce qui est anormal. Car, si ce "directeur" est de bonne foi, il aurait dû contacter l’Ordinaire du lieu (l’évêque du diocèse de la "voyante") pour le mettre au courant et éventuellement faire approuver les messages, plus encore compte tenu de la large diffusion de ceux-ci. Mais MDM n’a cure d’être approuvée par l’Église. Un de ses "messages" déclare :
‟Il n'est pas important de savoir si l'Église authentifie ces Messages parce que le temps presse.”
(09/07/2011)
Ces faits, joints à certaines déclarations de MDM concernant les prêtres qui ne veulent rien savoir d’elle, donnent à penser que ce dit "directeur spirituel" n’existe tout simplement pas.
Un adage toujours vrai aujourd’hui déclare que ‟Celui qui se guide seul est un aveugle guidé par un autre aveugle.”
HORS DE MARIA… POINT DE SALUT !
Les "messages" de MDM lui attribuent la qualité de "dernier prophète", et incitent ceux qui la suivent à rejeter tous les autres prophètes :
‟Vous, Ma fille, comme Je vous l'ai dit, êtes le dernier prophète.
Quiconque vient maintenant en prétendant proclamer Ma Parole, depuis que vous avez reçu vos messages,
n’est pas envoyé par Moi.”
(16/10/2012)
‟Vous, Ma fille, serez la seule qui parlera la Véritable Parole de Dieu en ce temps.”
(25/05/2013)
‟Après votre Mission, Je n'enverrai plus de messagers pour transmettre Mes Messages.” (08/01/2012)
