QUESTION:
Les Commandements de l’Église existent-ils encore ? Si oui, obligent-ils en
conscience ? Quels sont-ils?
RÉPONSE : Aux deux premières
questions, la réponse est : Oui. Les Commandements de l'Église existent
encore, et ils obligent en conscience.
En fondant l’Église Catholique, Jésus a voulu qu’elle soit non
seulement un Corps mystique, mais aussi une société visible et hiérarchique,
chargée d’une triple mission :
enseigner
la doctrine du Christ, sanctifier les fidèles (notamment par l’administration
des sacrements), et les guider dans leur vie spirituelle.
Comme société, l’Église a le droit d’établir des lois obligeant
ses membres en conscience (sous peine de péché), et d’en assurer
l’accomplissement par l’application de sanctions proportionnées en cas de
délits.
Jésus lui-même lui en a donné le pouvoir : ‟Tout ce que vous
lierez sur la terre sera lié dans le Ciel ; tout ce que vous délierez sur la
terre sera délié dans le Ciel.” (Mt. 18, 18) Et encore : ‟Celui qui vous
écoute m’écoute ; celui qui vous méprise me méprise.” (Lc 10, 16)
Les commandements de l’Église n’imposent pas des obligations
nouvelles en soi, mais ils ont pour but de préciser les Commandements de Dieu ou
quelque point de morale évangélique, afin d’aider les fidèles à pratiquer les
préceptes divins du Décalogue et de l’Évangile.
Ainsi, le précepte de la Messe dominicale et des jours
d’obligation, est destiné à faire appliquer concrètement le 3ème
commandement de Dieu.
Les commandements prescrivant la communion pascale et la
confession annuelle, fixent un chiffre minimum au devoir imposé par
Notre-Seigneur de ‟manger sa chair et boire son sang pour avoir la vie
éternelle”.
Les commandements touchant les jours de jeûnes et d’abstinence
de viande, ont été imposés pour nous aider à obéir au précepte de Jésus qui nous
a avertis que, si nous ne faisons pénitence, nous périrons tous. Etc.
L’Église a émis de nombreuses lois, les unes ne concernant que
certaines catégories de personnes (prêtres et religieuses, par exemple) et
d’autres obligeant l’ensemble des fidèles.
Comme l’Église se propose, en établissant des commandements
(voir la liste plus bas) , d’aider les
fidèles à pratiquer leurs devoirs de Chrétiens, il s’ensuit qu’elle ne les
édicte que dans la mesure où le besoin s’en fait sentir : ils sont donc
variables.
Ainsi, les commandements sur la confession annuelle et la
communion pascale n’existaient pas avant le 13ème siècle : l’Église
les a imposés au IVème Concile
(1) de Latran (1215), parce que les fidèles avaient perdu l’usage
de se confesser et de communier fréquemment.
On voit par là que l’Église peut promulguer, modifier, voire
même supprimer l’un ou l’autre de ses commandements, lorsqu’elle le juge à
propos.
En cela, les commandements de l’Église diffèrent des
Commandements de Dieu qui, eux, imposent une obligation absolue, dont
personne, pas même le Pape, ne peut dispenser. ■
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(1)
IV ème Concile: lire 4ème Concile.
Commandements de l'Église
actuellement en vigueur
Les
dimanches Messe entendras et les fêtes pareillement.
Les fêtes tu sanctifieras qui te sont de commandement.
(Participer à la Messe dominicale et aux autres fêtes
d'obligation ; s'abstenir des travaux et activités qui pourraient empêcher la
sanctification de tels jours.)
Les "autres fêtes d’obligation" sont : Noël, l'Épiphanie (les
Rois), l'Ascension de Notre-Seigneur, le Très Saint Corps et Sang du Christ, la
Sainte Mère de Dieu (Jour de l'An), l'Immaculée Conception, l'Assomption de
Marie, saint Joseph, saints Pierre et Paul, la Toussaint.
Au Canada, les seules fêtes
d'obligation qui demeurent sont, outre les dimanches, le Jour de l'An et Noël.
Tes
péchés confesseras à tout le moins une fois l'an.
(Confesser ses péchés à un
prêtre, en confession individuelle, au moins une fois par année et en recevoir
l'absolution. Oblige dès l'âge de raison.)
Ton
Créateur tu recevras au moins à Pâques humblement.
(Aller communier, en état de grâce, au moins une fois par
année, durant le Temps pascal. Cette loi oblige à partir de notre Première
Communion.)
Le Temps pascal s'étend du Samedi
Saint (veille de Pâques) au dimanche de la Pentecôte (50ème jour
après Pâques). En vigueur au Canada et dans la plupart des pays. L'Église permet
aux évêques, dans leurs diocèses, d'étirer un peu la période pour réaliser la
Communion pascale. Renseignez-vous auprès de votre curé si vous vivez ailleurs
qu'au Canada. Pour une juste raison majeure (telle
que guerre, maladie grave ou opération chirurgicale) nous empêchant de
communier, cette Communion pascale peut même se faire plus tard dans l'année.
Le jeûne
prescrit garderas et l'abstinence également.
(S'abstenir de manger de la viande les vendredis. Observer
l'abstinence de viande et le jeûne aux jours prescrits par l'Église, soit le
Mercredi des Cendres et le Vendredi Saint.)
Abstinence : Au Canada, en accord avec le
Droit canonique, les évêques permettent qu'on remplace l'abstention de viande du
vendredi par une œuvre de charité corporelle ou spirituelle, ou par une
prière à notre choix. Cependant, cette permission ne s'applique pas aux
Vendredi Saint et Mercredi des Cendres.
L'obligation de l'abstinence (ou son équivalent, les vendredis
ordinaires de l'année) vaut pour tous les fidèles à partir de l'âge de 14 ans
révolus. Lorsque le vendredi tombe un jour de fête d'obligation (Noël, par
exemple), l'abstinence de viande n'est pas obligatoire.
Jeûne : Un
seul repas normal par jour. Pour les deux autres repas, il est permis de prendre
une légère collation, de façon à ne pas défaillir dans notre travail. Ce jeûne
est obligatoire pour tous les fidèles de 18 à 60 ans. En sont exemptés les
grands malades à qui le jeûne serait néfaste, les femmes enceintes ou qui
allaitent, et certains autres cas similaires.
Droits et
dîme tu paieras à l'Église fidèlement.
(Subvenir aux besoins matériels de l'Église, selon ses
possibilités, par des dons et par la dîme, la CVA ou autre formule en usage dans
son diocèse.) ■
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