QUESTION: J’ai entendu parler d’un
baptême où le prêtre masqué, pour ne pas approcher le bébé ("distanciation
sociale"…) l’a baptisé à une distance d’environ 2 mètres, avec un pistolet à
eau… Je trouve cela ridicule et irrespectueux. Le baptême est-il valide quand
même ?
RÉPONSE : S’il ne s’agit pas d’un
canular, et si le prêtre a vraiment agi ainsi, la validité de ce baptême est
extrêmement douteuse.
Le rite du Baptême prévoit que l’on verse l’eau sur le
nouveau-né. Le baptême peut aussi être réalisé par immersion (plonger le
baptisé dans l’eau).
L’utilisation d’un instrument intermédiaire pour amener l’eau à
distance sur le baptisé ne peut être permise qu’en cas d’absolue
impossibilité matérielle d’agir autrement (par exemple : si le bébé est
encore à l’intérieur du corps de la mère et qu’on ne puisse l’atteindre
directement).
D’autre part, l’eau doit couler sur le baptisé pendant
que le ministre prononce les paroles du baptême. Un jet de fusil n’a pas cette
particularité d’un jet continu suffisamment long pour prononcer les paroles
requises, à moins de s’y reprendre à plusieurs reprises.
De plus, l’eau doit toucher au front du bébé, et pas seulement
aux cheveux ou à ses vêtements. (La seule exception : un bébé se trouvant
encore à l’intérieur de la mère. Dans ce cas, on verse l’eau sur le bébé au plus
près possible de la tête si cette dernière est inaccessible.) Peut-on
imaginer que le prêtre aura visé le poupon dans le visage au risque de lui
envoyer le jet dans les yeux ? Il est plus probable qu’il aura visé de façon
plus générale et que l’eau n’aura atteint que les vêtements ou une autre partie
du corps.
Enfin, dans l’administration valide d’un sacrement, l’intention
est essentielle. Le ministre du baptême doit avoir l’intention
de faire ce que fait l’Église. Dans le cas évoqué présentement, le geste
qui aurait été posé permet de douter de cette intention...
Le fait d’être baptisé validement revêt une importance capitale.
N’oublions pas que c’est la porte d’entrée pour tous les autres sacrements et un
incontournable pour le salut éternel.(1)
Ces parents devraient donc, pour le bien de leur enfant, trouver
un autre prêtre pour refaire le baptême "sous condition",
afin de s’assurer que leur enfant soit réellement baptisé. Ce baptême peut être
fait privément et même à la maison. Comme l’enfant a été inscrit dans le
registre des baptêmes de l’Église, il n’est pas nécessaire qu’il y soit consigné
à nouveau.
Si les parents ne trouvent pas de prêtre ou de diacre pour
baptiser leur bébé sous condition, quelqu’un d’autre, même un laïc (un des
parents, par ex.) peut le faire. Vous trouverez toutes les indications pour
savoir comment baptiser validement en cliquant
ICI.
Ajoutons qu’une telle pratique ("baptême" avec un fusil à eau)
constitue une profanation du sacrement car il démontre un mépris du sacré et des
précautions requises pour assurer la validité du baptême.
De plus, on laisse croire aux fidèles à la réalité d’un
sacrement qui n’en est probablement pas un, et on les induit à traiter un
sacrement institué par Jésus-Christ avec légèreté et ridicule, ce qui constitue
un scandale au sens profond du mot.
Aucun parent ne devrait accepter une telle comédie sacrilège
pour son enfant. ■
___________________
(1) C’est un dogme de foi que le
Baptême (qui nous rend membres du Corps mystique du Christ) est un préalable
requis pour l’entrée au Ciel. La voie normale demandée par Dieu pour être
incorporé au Corps mystique du Christ est le Baptême-sacrement.
Toutefois, pour ceux qui sont
empêchés, sans faute de leur part, de recevoir le sacrement du Baptême (par
exemple : ignorance de bonne foi de cette nécessité, absence d’une autre
personne pour se faire baptiser, etc.) Dieu a prévu d’autres sortes de
"baptêmes" qui ne sont pas des sacrements, mais qui en portent les fruits. Ce
sont :
- Le baptême de désir (je
veux être baptisé, mais je meurs avant d’avoir pu recevoir le sacrement) ;
- Le baptême de sang
(martyrs pour la foi).
Est assimilé au baptême de
désir le cas des personnes qui ne connaissent pas l’existence et/ou la
nécessité de recevoir le sacrement du Baptême, mais qui sont dans de telles
bonnes dispositions intérieures que si elles savaient ce sacrement voulu par
Dieu, elles le recevraient.
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