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SAINTE
KATERI TEKAKWITHA
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Le Lys des Agniers
1656-1680
Canonisée par Benoît XVI le 21 octobre 2012.
Catherine
Tekakwitha, si célèbre aujourd'hui dans la nouvelle
France par les merveilles extraordinaires que Dieu a
opérées et continue d'opérer de tous côtés par son
intercession, naquit aux Iroquois, l'an 1656 dans un
village des Agniers
1
nommé Kahnawaké. Sa mère, qui était Algonquine de
souche, avait été baptisée et élevée parmi les
Français, dans la ville de Trois-Rivières. Elle fut
prise par les Iroquois qui leur faisaient alors la
guerre. Ils l'emmenèrent esclave dans leur pays.
Elle eut la vie sauve, et peu de temps après elle
fut mariée à un Indien de la même nation. Elle eut
deux enfants, un garçon et une fille, Kateri.
En 1660, une épidémie de petite vérole enleva à
Kateri son père, sa mère et son petit frère. Cette
maladie lui laissa des séquelles aux yeux ainsi que
des marques sur le visage. Elle fut adoptée par son
oncle et sa tante.
à cause de sa faible vision, elle avait de la
difficulté à voir devant elle, spécialement au
soleil. Elle fut nommée "Tekakwitha" qui signifiait:
"celle qui doit enlever les choses devant elle et
qui doit marcher lentement et à tâtons".
En plusieurs occasions, elle vit des "Robes
Noires" (Pères Missionnaires) venir au village de
Kahnawaké. Il lui semblait que ces hommes avait une
"aura" de bonté qui les enveloppait. Quoiqu'il en
soit, son oncle lui avait interdit de les écouter et
de leur parler. Il croyait que les Robes Noires
étaient responsables des maladies et qu'ils étaient
des porte-malheur pour le village.
Un jour, en 1667, le Chef fut obligé d'inviter
les Robes Noires dans son "longhouse". C'était le
devoir de Kateri de s'occuper d'eux, préparer leurs
repas et voir à subvenir à tous leurs besoins comme
hôtesse du "longhouse" de son oncle.
Elle fut touchée par la sainteté et la bonté de
ces hommes. Elle voulait désespérément connaître
leur Dieu et son Fils. Elle se rappelait vaguement
les choses que sa mère lui avait apprises sur le
Dieu des Chrétiens.
Tekakwitha était une de ces âmes choisies par
l'Esprit-Saint pour servir Dieu sans réserve. à la
suite de ses révélations au Père de Lamberville,
celui-ci permit à Tekakwitha d'être baptisée après
de plus courtes instructions religieuses, au
contraire de la coutume à cette époque.
Dans ce temps-là, les prêtres préparaient les
gens au baptême pour une période d'essai de un an et
demi à deux ans. Il était très difficile pour un
Indien converti de vivre sa foi entouré de gens dont
les idées étaient tellement différentes des siennes
que les missionnaires agissaient ainsi dans la
perspective que les convertis vivent ensuite leur
foi pour une plus longue période et ainsi savoir si
c'était réellement ce qu'ils désiraient.
Dans le cas de Kateri, il était évident pour le
Père de Lamberville que cette jeune fille comprenait
non seulement tout ce qui lui était enseigné, mais
qu'elle était réellement décidée à vivre sa foi
aussi parfaitement que possible sans égard aux
difficultés.
C'est ainsi que le 5 avril 1676, Jour de Pâques,
Tekakwitha fut baptisée et devint ainsi un membre de
l'Église catholique à la Mission de Saint-Pierre
près du village de Kahnawaké. Elle prit le nom de
Kateri - Gahdehlee en Iroquois, pour Catherine.
Comme résultat de son engagement au Dieu des
Chrétiens, Tekakwitha devint l'objet de mépris et de
persécution de la part des autres indiens de son
village. Les enfants riaient d'elle, lui lançaient
des pierres et la ridiculisaient toutes les fois
qu'elle sortait du "longhouse" de son oncle. Elle
n'était pas seulement " l'Algonquine " mais
maintenant elle était " la Chrétienne ".
Quand Tekakwitha eut atteint l'âge oà les jeunes
filles devaient se trouver un brave pour se marier,
sa famille lui trouva un jeune Mohawk. Elle leur
annonça alors qu'elle ne se donnerait à aucun
garçon. Elle persista dans sa décision en dépit de
la fureur de sa famille.
Elle fut accusée d'être paresseuse parce qu'elle
ne voulait pas travailler le dimanche, jour
entièrement consacré à la prière pour son Dieu. Elle
fut injuriée par les plus vieux pour avoir renoncé à
la vie normale d'une jeune fille Mohawk. Elle fut
menacée par un jeune brave armé d'un tomahawk qui
voulait la frapper; elle s'est alors mise calmement
à genoux devant son attaquant, prête à mourir pour
Jésus. Le jeune homme, décontenancé devant sa
bravoure, s'éloigna sans attaquer et faire de mal à
cette sainte créature remplie de l'Amour de Dieu.
Il était évident que la vie de Kateri Tekakwitha
à Kahnawaké en fut une de continuelles persécutions
et de moqueries. Sa famille continuait à s'opposer à
sa nouvelle religion. Kateri pratiquait celle-ci
sans la moindre hésitation et ceci, malgré les
insupportables oppositions et railleries.
Au cours de l'automne 1677, pour échapper à la
persécution des gens de son village, elle s'évada de
sa tribu pour trouver refuge à la mission
St-François-Xavier.
La procédure normale pour la réception de
l'Eucharistie demandait plusieurs années de
préparation. Cependant, grâce à la vie de
spiritualité que Kateri menait, aussi fervente et
exemplaire, elle a mérité de recevoir la Sainte
Communion plus rapidement qu'il était courant à
l'époque. à Noël, en 1677, quelques mois à peine
après son arrivée, elle fut admise à recevoir
l'Eucharistie pour la première fois.
Durant les trois années qui suivirent, Kateri
continua de prier de façon intensive et de faire
d'extraordinaires actes de pénitence. Elle fut
finalement avertie par son confesseur de diminuer
l'intensité de ses actes d'expiation. Kateri
s'occupait du soin des malades et des vieillards, en
leur apportant du réconfort aussi bien spirituel que
matériel.
Ce fut le jour de l'Annonciation, le 25 mars
1679, sur les huit heures du matin, que Kateri
Tekakwhita, un moment après que Jésus-Christ se fut
donné à elle dans la Communion, se donna aussi tout
à lui, et que, renonçant pour toujours au mariage,
elle lui promit une virginité perpétuelle et
qu'enfin, avec un cœur tout embrasé de son amour,
elle le conjura de bien vouloir être son unique
époux et de l'agréer pareillement pour son épouse.
Elle pria Notre-Dame, pour qui elle avait une
tendre dévotion, de la présenter à son Divin Fils;
puis voulant faire un double sacrifice dans une
seule action, en même temps qu'elle se dévoua à
Jésus-Christ, elle se consacra tout entière à Marie,
lui demandant très instamment de bien vouloir être
sa mère et la prendre pour sa fille.
Kateri Tekakwitha fut toujours frêle. Durant son
enfance, ses yeux furent attaqués par la petite
vérole, plus tard, son corps fut endommagé par les
pénitences extraordinaires qu'elle s'imposait et
environ un an avant sa mort, elle fut atteinte d'une
grave maladie, une fièvre lente accompagnée de
sévères maux d'estomac et de fréquents vomissements.
Durant le dernier mois de sa vie, elle était
couchée sur un lit d'aiguilles de pin, ce qui ruina
le peu de santé qui lui restait.
Kateri Tekakwitha mourut à l'âge de vingt-trois
ans, le mercredi de la Semaine Sainte, le 17 avril
1680, aux environs de trois heures de l'après-midi.
Un événement miraculeux survint à peine quinze
minutes après sa mort. Son visage marqué par la
petite vérole devint si beau et si éclatant que le
Père Cholenec appela les autres personnes en criant
pour voir ce qui arrivait. Ce devait être à cet
instant que Kateri fit son entrée au ciel et qu'elle
eut une vision de son corps ressuscité en présence
du Christ.
Tant de guérisons miraculeuses rendirent le nom
de Kateri si célèbre qu'on commença cet été (1682) à
demander des messes et à faire faire des neuvaines
en son honneur; et ces guérisons se produisirent en
si grand nombre qu'on cessa de les consigner. Il ne
se passait pas un mois, sans qu'il ne s'en produise
de nouveaux. Fait à remarquer, ces miracles se
produisaient, au début, seulement à la campagne et
parmi les pauvres gens.■
Kateri, toi
dont la sainte mort
a donné aux Indiens
la force d'aimer Jésus et Marie,
prie pour nous.
Kateri, toi qui aimais réciter
ton rosaire pour ton peuple,
prie pour nous.
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1 Agniers ou
Mohawks: tribu indienne qui habitait le sud du lac
Ontario.
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