Un manque important de connaissance
religieuse facilite dorénavant la tâche des sectes
et des mouvements protestants à recruter de nouveaux
membres, puisqu’une grande partie de la population
qui se dit «catholique» ne pratique même pas et que
malheureusement, l’enseignement que devraient
recevoir ceux qui vont encore à l’Église, est trop
souvent superficielle, ne nourrissant pas
adéquatement la spiritualité de ceux-ci… Pourtant,
un jour ou l’autre les questions surgissent dans les
esprits et c’est alors que le danger guette ceux qui
ne sont pas vigilants dans leur foi…
L’un de vos proches vient d’adhérer à une
secte ou bien a délaissé le catholicisme pour se
joindre à une église protestante? Voici quelques
réflexions qui pourront vous aider à orienter votre
approche vis-à-vis de cette personne.
Garder le contact
Il
n’est pas toujours évident de discerner ce que l’on
doit faire, lorsqu’un proche change d’appartenance
religieuse. Souvent, notre premier réflexe est de
couper tous liens existants avec cette personne,
afin de lui signifier notre désaccord. Cela peut
être une bonne chose si soi-même on se sent fragile
dans notre foi et que cette défection de l’autre
nous ébranle dans nos croyances: alors, dans un tel
cas, vaut mieux s’abstenir de s’exposer davantage.
Cependant, en tant que Catholique, nous avons aussi
le devoir de témoigner de notre foi, non seulement
par nos prières, mais aussi par notre attitude
envers notre prochain.
Si la personne se sent rejetée par son entourage
en raison de ses nouvelles convictions religieuses,
elle croira dès lors qu’elle a eu raison de quitter
l’Église Catholique pour une autre religion,
percevant le rejet de ses proches comme une preuve
que les Catholiques ne sont pas cohérents avec le
message de charité chrétienne qu’ils proclament.
Il est donc important de maintenir de bons liens
avec cette personne au cas où, éventuellement, elle
déciderait de revenir à la foi de son baptême. Elle
aura alors quelqu’un vers qui aller, quelqu’un qui
l’a toujours aimée et accueillie, qui l’a respectée
dans son cheminement.
Exprimez votre amitié et votre affection de la
même manière que vous le faisiez auparavant. Si elle
traverse une épreuve ou a du chagrin, faites-lui
savoir que vous êtes là pour l’épauler. Si vous
aviez l’habitude de lui envoyer une carte de
souhaits à Noël ou à l’occasion de son anniversaire,
continuez à le faire, même s’il s’agit d’un Témoin
de Jéhovah (lesquels ne célèbrent aucune fête),
faites-le tout de même, en lui expliquant que pour
vous cette journée est un moment privilégié pour lui
redire votre affection. En usant de diplomatie, sans
chercher à provoquer, ce geste sera apprécié par la
personne, même si elle-même a changé ses propres
habitudes. Et pour vous, ce sera une façon
d’exprimer votre fermeté dans vos convictions
personnelles, en lui démontrant discrètement que ses
nouvelles habitudes n’influencent pas les vôtres.
Les discussions
Généralement, les «convertis protestants» et les
adeptes de mouvements sectaires, sont enthousiastes
devant les doctrines qu’ils découvrent dans leur
nouvelle « religion », du moins, les premiers temps.
Croyant avoir enfin trouvé la Vérité, le nouveau
converti essaiera de vous convertir à votre tour!
C’est à ce moment qu’il importe de vous affirmer.
Dites-lui que vous respectez son choix, mais que
vous ne partagez pas ses idées et n’envisagez pas de
changer de religion.
Sans doute il essaiera d’entamer une discussion pour
vous amener à accepter son point de vue, en vous
débitant à son tour le discours que d’autres lui ont
tenu quelque temps auparavant… Alors surtout,
évitez
d’accrocher à cette discussion; quoi que vous
disiez, l’adepte tentera de vous piéger pour vous
convaincre que vous avez tort.
Toute guerre de versets bibliques ou combat
théologique est peine perdue. Ce n’est pas une voie
à emprunter, même si vous vous en sentez capable.
Dites-lui plutôt que vous aussi vous avez fait un
choix: celui de ne pas parler de religion. Maintenez
affectueusement mais clairement votre position, sans
la justifier.
Si la personne tente de vous faire parler sur
les raisons qui motivent votre décision, refusez de
poursuivre sur ce sujet. Faites-lui simplement
comprendre que, vous aussi, vous souhaitez être
respecté dans votre décision, tout en lui
mentionnant que vos divergences religieuses ne
changent en rien l’amitié que vous lui portez.
Sans nécessairement le laisser paraître, la
personne sera surprise d’une prise de position aussi
claire de votre part, n’étant pas habituée à
rencontrer des gens qui s’imposent, la plupart des
personnes de son entourage n’osant pas la
désapprouver ouvertement et se bornant à l’écouter
poliment.
Peut-être s’éloignera-t-elle de vous un certain
temps, décontenancée par votre franchise, mais elle
reviendra tôt ou tard, non plus pour vous
endoctriner, mais simplement pour venir chercher
l’amitié que vous lui offrez et peut-être, la
chaleur humaine qu’elle ne retrouve plus dans son
nouveau milieu de vie qu’elle croyait si parfait au
début...
L’adepte quitte la secte
Dans la plupart des cas, la personne qui adhère
à d’autres croyances le fait en toute sincérité.
Elle croit avoir trouvé mieux que ce qu’elle laisse
derrière elle, influencée par des arguments
convaincants, du moins en apparence. Sa conviction
d’être dans la bonne voie lui fait accepter de
nombreux changements dans sa vie, même la rupture
d’amitiés qui lui sont chères, lesquelles du reste,
seront vite remplacées par d’autres « amis » faisant
partie de son nouveau cercle de connaissances.
L’enthousiasme du tout nouveau, tout beau
finira cependant par s’effriter, à mesure que
l’adepte apprendra à mieux connaître le mouvement ou
la secte.
Surgissent alors des doutes qui l’amènent à
remettre en question son adhésion au groupe, puis,
le poussent à vouloir quitter le mouvement.
Or, une telle décision comporte de nombreuses
difficultés. Du jour au lendemain, l’ex-adepte se
retrouve complètement seul. Les autres membres de la
secte le considèrent désormais comme apostat et
cessent tout contact avec lui. Les jugements à son
endroit ne se font pas attendre et bien vite,
l’ex-adepte subit les répercussions des commérages
qui transitent dans son dos.
Retourner vers les siens exige de lui beaucoup
d’humilité. Il doit maintenant rebrousser chemin et
admettre qu’il s’est trompé. Il est alors fort
souhaitable d’accueillir l’ex-adepte avec beaucoup
d’amour et de compréhension, sans chercher à faire
valoir que l’on avait raison, et lui tort! Il le
réalise par lui-même à présent, inutile de
l’enfoncer davantage dans la honte qu’il éprouve de
s’être laissé berner.
Le retour à ses racines
En adhérant à de nouvelles idéologies
religieuses, l’ex-adepte avait dû apprendre à penser
et à agir autrement. Son cerveau était guidé par les
nouveaux préceptes qu’on lui enseignait, sa manière
de penser étant directement influencée par la secte
qui se chargeait de manipuler sa conscience.
En sortant de ce cadre de vie, l’ex-adepte doit
donc réapprendre à penser par lui-même, à prendre
ses propres décisions. Il a besoin de retrouver la
paix intérieure qui lui a si souvent manqué. Il a
aussi besoin de retrouver la voix véritable de sa
conscience, laquelle fut souvent faussée par les
doctrines erronées qu’on lui inculquait et qui,
intérieurement, le troublaient.
À cette étape il est donc important de laisser
le temps (et la prière) faire son œuvre, sans
chercher à s’imposer ou à imposer sa foi.
On pourrait être tenté de lui offrir, dès son
départ de la secte, de participer à une soirée de
prière ou de réintégrer sa place lors des
célébrations liturgiques, en se disant que « ça lui
fera du bien », mais il faut tenir compte que
l’ex-adepte vient de vivre une désillusion profonde
dans son cheminement spirituel et qu’il est à
présent réticent à tout ce qui touche le domaine
religieux.
Mieux vaut le laisser cheminer à son rythme, en
prêchant par l’exemple, plus que par des paroles. Il
doit tout d’abord retrouver confiance en lui, avant
que l’on puisse espérer qu’il accordera de nouveau
sa confiance aux gens qui l’entourent. Dans un tel
contexte, insister pour qu’il retourne à la foi de
son baptême serait prématuré.
L’ex-adepte a besoin de temps pour faire face à
ses déceptions et à ses difficultés de réinsertion
dans la société et auprès des siens. Le sachant,
vous êtes conscient de la patience qui vous est
demandée et plus encore de l’amitié, de l’affection
et du respect que la personne réclame dans sa
démarche et que vous pouvez lui donner.
La prière, jointe à votre sollicitude
fraternelle, aura plus d’impact sur elle que toute
autre chose. De plus, faire célébrer des Messes, à
l’intention de cette personne, serait un moyen des
plus efficaces d’obtenir pour elle la grâce de
conversion.
Car à Dieu, rien n’est impossible! ■
Inspiré du livre:
«Les Témoins de Jéhovah:
Entrée facile, sortie
difficile»,
par René Roy.