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C'est quoi
ce petit carré? (2)
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QUELQUES PRéCISIONS
Le scapulaire est un habit (miniaturisé pour les
laïcs) qui nous incorpore dans la famille
carmélitaine. Il faut donc en premier lieu être
‟reçu du scapulaire” au cours d’une cérémonie
spéciale. Tout prêtre catholique ou diacre peut le
faire, s’il utilise le rituel adéquat.(1)
La réception du Scapulaire doit être faite
avec un scapulaire en étoffe.
Par
la suite, l’Église permet
qu’on remplace ce scapulaire par une
‟médaille-scapulaire” représentant d’un côté le
Sacré-Cœur de Jésus et de l’autre la Vierge
Marie. Seuls la première médaille et le premier
scapulaire doivent être bénits, la bénédiction
se transmettant automatiquement aux suivants.
Le scapulaire a avant tout une signification
spirituelle. En le recevant, nous nous engageons
à vivre chrétiennement, à l’exemple et sous le
regard de Marie. Le port du scapulaire suppose
implicitement une dévotion particulière à
Notre-Dame, qui convient de s’exprimer au
minimum par la récitation quotidienne de
3 Ave Maria, nous
permettant de garder vivante notre relation avec
elle. Ceci est habituellement largement accompli
par les fidèles qui portent le Scapulaire,
puisque la plupart d’entre eux récitent leur
chapelet, ou l’Angelus, etc.
Le scapulaire doit être porté de façon
moralement continuelle (jour et nuit). On peut
l’enlever pour se laver. Les papes Pie XII et
Jean-Paul II, qui portaient le scapulaire, en
avaient un second pour la douche.
À noter que les personnes de
bonne volonté à qui on enlève le
scapulaire contre leur gré (malades à l’hôpital,
prisonniers, etc.) continuent quand même de
bénéficier des promesses de la Sainte Vierge.
Dans ce cas, leur désir supplée à leur capacité.
JE PORTE LE SCAPULAIRE
Parce que…
...c’est un cadeau donné par la Vierge Marie
elle-même…
...il est occasion de grandes grâces de
salut et de protection pour qui met sa confiance
en notre Mère…
...l’Église a enrichi ce sacramental de son
approbation et de nombreuses indulgences…
...il me donne droit à tous les trésors
spirituels de la famille des Carmes du monde
entier…
...je plais à Dieu en m’en revêtant, parce
que c’est le signe de mon appartenance à Sa
Bien-Aimée Mère.
Sauvegarde contre l’enfer, conversions,
guérisons, résurrections, protection morale et
physique…
Oui, la Vierge Marie obtient ce genre de
grâces à ses enfants porteurs du Scapulaire.
Mais elle obtient encore autre chose...
MARIE PARLE à JEAN XXII
En 1322 le pape Jean XXII, grand dévot de
Notre-Dame, vit apparaître, dans une grande
lumière, la Mère de Dieu se montrant à lui vêtue
en Carmélite.
Elle lui ordonna de ratifier sur terre ce
que son Fils Jésus avait décidé au Ciel,
concernant notamment les promesses faites à ceux
qui porteront le Scapulaire brun. Le pape se
hâta d’obéir et le 3 mars 1322, il publia la
Bulle (2)
"Sacratissimo uti culmine" (3).
LE SAMEDI SUIVANT LA MORT
Parmi les promesses de la Vierge Marie, en
faveur de ceux qui portent le Scapulaire,
promesses endossées par la Bulle précitée, se
retrouve la suivante :
‟Si, parmi les religieux ou les confrères
du Carmel [c’est-à-dire ceux qui sont reçus
du Scapulaire], il s'en trouve que leurs
fautes conduisent en purgatoire, je descendrai
au milieu d'eux comme une tendre Mère, le samedi
après leur mort, je délivrerai de leurs peines
ceux qui s'y trouvent, et je les conduirai sur
la montagne sainte de la vie éternelle [au
Ciel].”
La Vierge Marie donna 3 (trois) conditions
pour que nous puissions bénéficier de cette
magnifique promesse:
-
Avoir été reçu du Scapulaire et le
porter de façon habituelle.
-
Observer la chasteté selon son état.
-
Réciter chaque jour le Petit Office de
la Sainte Vierge.
(4)
CELA EN VAUT-IL LA PEINE?
On pourrait penser que ces conditions sont
bien exigeantes pour seulement aller un peu plus
tôt au Ciel… Mais réalise-t-on la souffrance du
Purgatoire, qui dé passe toutes celles de la
terre ?
Un jour, saint Stanislas Kostka vit
apparaître une âme du purgatoire enveloppée de
flammes brûlantes et poussant des cris
lamentables.
Le saint ne put s’empêcher de demander à
l’âme une comparaison pour connaître la force du
feu qui la faisait tant souffrir.
‟Sache, répondit l’âme, que le feu
de la terre le plus ardent est un doux souffle
comparativement aux ardeurs qui me dévorent.”
En disant ces mots, elle lui fit tomber sur
la main une goutte de sueur. Cette goutte fut si
douloureuse, que le saint poussa un cri
déchirant, qui réveilla tous ses confrères
endormis; et, ne pouvant supporter cette
douleur, il tomba à terre sans connaissance. Les
religieux accourus eurent beaucoup de peine à le
ramener à lui.
Quand on lui
demanda la cause de ses cris, il montra sur sa
main la plaie produite par la goutte de sueur,
dont il souffrit durant toute l’année qu’il
vécut encore.
(Adapté du "Livre d’or des âmes du purgatoire",
par l’abbé J.S. Benoît)
De nos jours, quand on croit encore au dogme
du Purgatoire, on a tendance à le minimiser, non
seulement dans sa peine, mais aussi dans sa
durée. Pourtant, rappelons-nous la Vierge de
Fatima qui révéla à Lucie, en 1917, qu’une de
ses jeunes amies était au Purgatoire jusqu’à la
fin du monde !
Sainte Lutgarde eut révélation qu’un de ses
conseillers spirituels, saint abbé cistercien,
avait été condamné à 40 ans de purgatoire; et le
pape Innocent III à plusieurs siècles
d’expiation. Heureusement, par ses prières et
pénitences, la sainte obtint leur entrée au Ciel
bien avant ce temps. Ce genre de révélations est
fréquent dans la vie des saints.
D'après le sentiment commun des Docteurs de
l’Église, les peines expiatrices sont de longue
durée.
‟Il est hors de doute, dit saint
Robert Bellarmin, que les peines du
purgatoire ne sont limitées ni à dix ni à vingt
ans, et qu'elles durent quelquefois des siècles
entiers.”
Alors, quel beau et miséricordieux cadeau
constitue le privilège sabbatin !
ET LA JUSTICE Là-DEDANS ?
Quoi ! s’exclameront certains, deux personnes
qui meurent le même jour, l’une ayant mené une vie
tiède et l’autre ayant fait preuve de grande
sainteté sortiront en même temps du Purgatoire, du
moment qu’elles portaient leur Scapulaire brun à
leur décès! Où est la justice?
Il faut comprendre que la Promesse céleste
ne dit pas que les âmes ne sortiront que le
samedi suivant leur mort, mais au plus tard ce
samedi-là. Il est donc possible que de deux
confrères du Scapulaire morts le même jour, l’un
monte au Ciel immédiatement, et l’autre
seulement le samedi suivant.
D’autre part, la purification subie au
Purgatoire peut varier en longueur et en
intensité. Dieu peut permettre qu’une personne
décédée le vendredi et ayant beaucoup à se
purifier subisse un purgatoire plus intense,
quoique de même longueur qu’une autre âme qui a
moins à expier, et que les deux montent en même
temps au Ciel le samedi.
Pensons aussi qu’il y a les indulgences, et
les mérites du Christ, des saints et de tous les
justes de la terre qui peuvent être appliquées à
ces âmes, dans une mesure que juge la Divine
Sagesse, et qui, par conséquent, peuvent réduire
la durée ou l’intensité des peines du Purgatoire
qu’elles doivent subir avant leur délivrance par
la Vierge du Carmel.
Cela devrait nous inciter à ne pas relâcher
nos prières et autres œuvres en faveur de nos
défunts, même morts avec leur Scapulaire, car
pour Dieu tout est présent: il se peut que nos
actes actuels en faveur des défunts aient été
nécessaires pour leur assurer une prompte
délivrance du purgatoire, même avec le
scapulaire. Et nous ne savons pas avec quelle
fidélité ils ont observé les conditions pour
bénéficier pleinement du Privilège sabbatin.
Dans tous les cas, faisons confiance à
Dieu : Il demeure libre d’appliquer sa
Miséricorde comme Il l’entend, et jamais elle ne
lésera Sa Justice.
TéMOIGNAGES
Sainte Thérèse d’Avila, dans un de ses
ouvrages, dit avoir vu une âme délivrée le
premier samedi, pour avoir fidèlement observé
pendant sa vie les conditions de la promesse
sabbatine.
Près de Naples, une dame ayant suivi les
prédications d'un Père Carme fut si frappée des
si précieux avantages du Scapulaire qu’elle se
fit aussitôt recevoir de celui-ci, fermement
résolue d'observer fidèlement les règles de la
confrérie du Scapulaire. Elle devint de plus en
plus dévouée à Notre-Dame et implora de la
Vierge du Carmel la grâce de mourir un samedi,
afin d'être aussitôt délivrée du purgatoire.
Quelques années après, elle tomba gravement
malade. Sa maladie fit de tels progrès, que les
médecins la jugèrent sur le point de mourir, et
déclarèrent à l'unanimité qu'elle ne passerait
pas le jour, qui était un mercredi.
‟Vous vous trompez, dit la malade,
je vivrai trois jours de plus, et ne mourrai que
samedi.”
Regardant les jours de souffrances qui lui
restaient comme un trésor inestimable, elle en
profita pour se purifier et augmenter ses
mérites.
Le samedi venu, elle rendit l’âme. Sa fille
était inconsolable de cette perte. Comme elle
priait dans son oratoire pour l'âme de sa chère
mère, un serviteur de Dieu, favorisé de
communications surnaturelles vint la trouver et
lui dit :
‟Que votre tristesse se change en joie.
Je viens vous assurer de la part de Dieu,
qu'aujourd'hui samedi, grâce au privilège
accordé aux confrères du saint Scapulaire, votre
mère est montée au ciel et a été admise parmi
les élus. Réjouissez-vous donc, car si vous avez
perdu une mère ici-bas, vous avez retrouvé
là-haut une puissante protectrice.”
(Les miracles du Carmel, 1613)
______________________
(2) Bulle :
document officiel dans sa forme la plus
solennelle émanant du Souverain Pontife, et
portant sur des matières de première importance.
(3) La
Bulle "Sacratissimo uti culmine" est communément
appelée “Bulle sabattine” en référence à la
promesse de la Sainte Vierge qui doit se
réaliser le premier samedi (Sabbat) après la
mort de ceux qui auront été revêtus du
Scapulaire.
(4) Cette
obligation, un peu difficile pour les fidèles
d’aujourd’hui, peut être remplacée par n’importe
quelle autre prière mariale, ou par des Psaumes
ou par une Heure de la "Liturgie des Heures"
(bréviaire). Seul un prêtre peut donner la
permission pour ce changement ; il suffit de le
demander. Ce qui peut se faire lors de la
réception du scapulaire, mais aussi en dehors de
cette cérémonie, simplement en parlant à un
prêtre, en lui écrivant, en lui téléphonant,
lors d’une confession, etc.
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