QUESTION:
Les Rois Mages ne sont-ils qu'un mythe ? C'est ce qui est enseigné maintenant presque partout...
RÉPONSE : Depuis des décennies, de soi-disant spécialistes
des Écritures s'acharnent à détruire la Foi en la divinité du Christ,
en niant tout surnaturel (et donc les miracles), en dépeignant
Jésus-Christ comme un simple leader religieux,
et en reléguant ses enseignements au rang de philosophie de vie parmi d'autres.
Ils influencent beaucoup de prédicateurs et de fidèles.
Mais la visite des Mages à l'Enfant-Jésus est d'abord et avant tout un fait historique indéniable,
rapporté par le plus fidèle ouvrage historique qui soit : le Saint Évangile. Cette visite est une merveille
voulue par Dieu comme premier signe annonçant la conversion des païens à l'unique Sauveur de l'humanité.
Saint Mathieu brosse un bref tableau des faits : des Mages venus d'Orient, guidés par une étoile brillante,
font une première station à Jérusalem et s'informent à Hérode ‟où se trouve le Roi des Juifs,
afin que nous puissions lui rendre hommage ?”, puis se dirigent vers Bethléem
où ils découvrent l'Enfant-Dieu dans sa maison, l'adorent et lui offrent or, encens et myrrhe.
Avertis par Dieu, ils s'en retournent par un autre chemin pour éviter Hérode qui, par la suite,
fera tuer tous les garçonnets de moins de 2 ans (les Saints Innocents), pour éliminer un potentiel rival.
Ces détails sont extrêmement précieux et révélateurs
car ils nous font comprendre le caractère messianique du pèlerinage des Mages.
"Ce sujet de l'existence des Rois mages est plus important qu'il le semble,
car si les Rois mages n'existent pas, qu'en est-il du Roi Hérode et de son plan
diabolique d'éliminer, dès son apparition sur la terre, Celui qu'au témoignage
des docteurs juifs il croit vraiment être le Roi Messie attendu
alors par les Juifs depuis plusieurs siècles ?
En niant l'existence historique des Mages, on est amené nécessairement à nier
l'existence des premiers martyrs du Christ, les saints Innocents, tués par la noire
jalousie d'Hérode. Si la vie de l'Enfant-Jésus n'avait pas été réellement menacée,
comme le prouve le massacre de nombreux enfants, massacre auquel Jésus échappe
Lui-même, pourquoi aurait-il dû fuir en Égypte grâce à l'obéissance de saint Joseph
à un ordre urgent et extrêmement difficile qui lui a été commandé par la Providence
veillant sur Jésus et la Sainte Famille ? Les Mages n'étant pas retournés chez Hérode,
tel qu'il avait été convenu, ont été l'occasion, sinon une cause réelle de la colère
insensée d'Hérode s'exprimant par un meurtre collectif, réalisant une prophétie
dont fait état le saint Évangile.” (Abbé J.-Réal Bleau)
Quant à l'étoile, une règle de l'exégèse catholique (interprétation de la Bible)
est de ne considérer comme purement symbolique que les passages
qui ne sont pas plausibles autrement. Pour le Créateur de toutes les galaxies,
créer une étoile de plus, spécialement et uniquement pour cette occasion, est-ce un exploit inconcevable ?
Les Évangiles ne disent mot sur le nombre exact, le nom et les races des Mages.
Cependant, ils laissent comprendre que c'étaient des étrangers savants, riches,
guidés non seulement par un astre visible, mais aussi par une vive lumière intérieure
les appelant à reconnaître et adorer le Roi-Messie venant racheter le monde
et apporter la paix aux nations.
Une tradition ancienne, basée vraisemblablement sur des prophéties de l'Ancien Testament
qui parlent de "rois" venus "de Tarsis, de Saba, de Séba, de Madian, et des îles lointaines"
(ce qui peut indiquer des pays comme la Syrie, la Perse, la Chaldée, l'Inde, l'Arabie...),
et possiblement sur le témoignage de contemporains de Notre-Seigneur,
nous présente les Mages comme étant trois rois, un par race, ou par cadeau.
Au 8e siècle, saint Bède le Vénérable écrivait :
‟Le premier des Mages s'appelait Melchior. C'était un vieillard à cheveux blancs et à la barbe longue ; il offrit de l'or au Seigneur pour reconnaître sa royauté.
Le second, Gaspard, jeune encore, imberbe et rouge de peau, lui offrit de l'encens pour reconnaître sa divinité.
Quant au troisième, au visage noir et portant également toute sa barbe, il avait nom Balthazar ;
il présente de la myrrhe, sachant que Jésus, Fils de Dieu, était aussi fils de l'homme et, comme tel,
il devait mourir pour notre salut.”
Ces détails fournis par la tradition ne contredisent nullement les faits historiques cités dans les Évangiles ;
on peut y croire ou non, ce ne sont pas des vérités de foi. Mais ils aident à nous représenter davantage
les faits absolument certains qui font partie de la foi catholique et qui sont décrits dans l'Évangile.
Revenons aux textes historiques bibliques. Puisque les Mages ont visité Jésus "dans sa maison",
on peut croire qu'au moment de leur visite, saint Joseph avait eu le temps de trouver un logis autre
que la grotte, pour la Sainte Famille, ou avait aménagé la grotte plus commodément
pour une occupation humaine. Ont-ils visité la Sainte Famille dans les jours, les semaines,
voire les mois qui ont suivi la Nativité ? Le fait que Hérode ait jugé que son "rival" avait tout au plus 2 ans,
d'après les calculs des spécialistes de son temps, limite donc la venue des mages à,
tout au plus, deux années après la naissance de Jésus, sans doute avant.
Autre fait intéressant : on retrouve, dans la cathédrale de Cologne (Allemagne),
une chasse d'or dite "des Rois Mages" contenant les restes des trois rois.
Le Bx Jacques de Voragine, hagiographe, rapporte que sainte Hélène,
mère de l'empereur Constantin Ier, avait retrouvé ces reliques
vers 330 et les avait transportées à Constantinople, d'où elles avaient été transférées à Milan,
avant d'aboutir à Cologne.
Chasse d'or "des Rois Mages" dans la cathédrale de Cologne.
Pour résumer : la venue des Mages est un fait historique important,
une partie de notre foi catholique. Les mages et l'étoile ont vraiment existé. ■
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