LE ROI ARRIVE
‟Avant de venir comme un Juge équitable, Je viens d'abord comme Roi de Miséricorde.”
(Sainte Faustine Kowalska, Petit journal, Divine Miséricorde dans mon âme, n° 83)
Quelque chose d'étonnant, puissant, encourageant, édifiant et exaltant
émerge lorsque nous analysons à la loupe de la Sainte Tradition le
message donné par Jésus à sainte Faustine.
Ces révélations faites à sainte Faustine (et il nous faut prendre Jésus au mot)
marquent le commencement de cette période que l'on appelle "la fin des temps" : 
"Parle au monde de ma miséricorde ; que toute l'humanité reconnaisse mon
insondable miséricorde. C'est un signe pour la fin des temps ;
après cela viendra le jour de la justice."
La "fin des temps", d'après les premiers Pères de l'Église, n'est pas la fin du monde,
mais la fin d'un âge et le début d'un nouveau jour pour l'Église,
les dernières étapes de sa préparation collective avant son entrée
dans l'éternité en tant qu'Épouse.
Le Jour de la Justice n'est donc pas le tout dernier jour du monde,
mais une période intermédiaire, c'est-à-dire, selon le Magistère,
une période de sainteté triomphante.
S'il doit y avoir, avant cette fin ultime, une période plus ou moins prolongée où la sainteté
triomphera, un tel triomphe ne se réalisera pas suite à l'apparition de la personne du
Christ dans Sa Majesté, mais par l'action de ces puissances de sanctification qui
sont en ce moment à l'œuvre :  le Saint-Esprit et les Sacrements de l’Église.
Il est dès lors fascinant de voir comment le Livre de l'Apocalypse et
le message de sœur Faustine se rejoignent pour n'en former qu'un seul et unique...
Roi de la Miséricorde
Le Livre de l'Apocalypse comporte un riche symbolisme.
Son interprétation trop littérale a conduit à de véritables hérésies
où, par exemple, certains chrétiens se sont mis à croire, de façon erronée,
que Jésus reviendrait sur terre pour régner dans la chair pendant
une période de "mille ans", littéralement.
L'Église a dès le début condamné cette hérésie du "millénarisme" : 
car le millénarisme est cette pensée qui découle d'une interprétation
trop littérale, incorrecte et erronée du chapitre 20 du Livre de l'Apocalypse.
Celui-ci ne peut être compris que dans un sens spirituel.
Ainsi, lorsque nous lisons que Jésus viendra sous l'apparence d'un ‟cavalier
montant un cheval blanc”, il s'agit d'un riche symbolisme. Mais ce n'est pas
un symbolisme creux. Les révélations transmises à sainte Faustine lui confèrent
un sens particulièrement puissant.
Encore une fois, Jésus nous dit : ‟Avant de venir comme un Juge équitable,
Je viens d'abord comme Roi de Miséricorde.”
Ce qui est fascinant, c'est que nous pouvons voir ce "Roi" apparaître
sous ces mêmes traits dans le Livre de l'Apocalypse : un roi, de
miséricorde d'abord, et ensuite de justice.
Jésus vient en tant que Roi de Miséricorde, au chapitre 6 du Livre de l'Apocalypse,
au tout début de ce que Jésus décrit dans Matthieu 24 comme les "douleurs
de l'enfantement", qui reflètent les "sept sceaux" de l'Apocalypse de saint Jean.
Cela étant... il y a toujours eu des guerres, des famines, des tribulations et
des catastrophes naturelles. Par conséquent, pourquoi Jésus y fait-il référence
comme si nous devions y voir des signes annonciateurs de la "fin des temps" ?
La réponse réside dans l'expression "douleurs de l'enfantement".
C'est-à-dire que de tels événements vont nettement augmenter,
se multiplier et s'intensifier vers la fin.
On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume ; il y aura,
en divers lieux, des famines et des tremblements de terre. Or tout cela n'est
que le commencement des douleurs de l'enfantement. (Mt. 24, 7-8)
Un cavalier montant un cheval blanc
annonce ces tribulations futures
Et voici qu'apparut à mes yeux un cheval blanc ; celui qui le montait tenait un arc ;
on lui donna une couronne et il partit en vainqueur, et pour vaincre encore. (Apoc. 6, 2)
L'identité de ce cavalier a fait l'objet de nombreuses interprétations,
depuis l'Antéchrist, jusqu'à l'État Islamique, en passant par un Grand
Monarque, etc. Mais à ce stade, écoutons à nouveau le Pape Pie XII : 
"Le Cavalier, c’est Jésus-Christ. L'évangéliste inspiré (saint Jean) n'a pas seulement
vu la dévastation provoquée par le péché, la guerre, la faim et la mort ; il a aussi vu,
en tout premier lieu, la victoire du Christ." (Pape Pie XII, Message du 15 nov. 1946)
C'est un message de consolation vraiment puissant. Jésus prolonge
à cette heure de l'histoire, le temps de Sa miséricorde pour l'humanité,
alors même que les hommes semblent déterminés à détruire la planète et à s'entretuer.
"Au nom du combat contre l'ennemi lointain et inaccessible,
c'est l'intime et le voisin qui sont sacrifiés. La fin des temps est déjà là
lorsque s'entretuent les frères." (Jean-Pierre Filiu, historien, arabisant et politologue français.)
En effet, Pie XII disait par ailleurs un jour : ‟Le péché du siècle est la perte du sens du péché.”
(Discours prononcé en 1946 devant le Congrès catéchétique des États-Unis)
Aujourd'hui encore, nous voyons le message de la Divine Miséricorde se répandre
à travers le monde entier à mesure que nous entrons dans les heures les plus sombres
de ce temps de veille.
Si nous identifions le cavalier du chapitre 6 de l'Apocalypse au Roi de Miséricorde,
un message d'espérance apparaît soudainement : malgré l'ouverture des sceaux
et le déclenchement d'innombrables désastres et catastrophes provoqués
par l'homme lui-même, Jésus le Roi des rois travaille avec toujours autant
d'acharnement pour sauver les âmes.
Le temps de la miséricorde ne prend pas fin avec l'arrivée des tribulations, mais se manifeste
peut-être tout particulièrement à travers celles-ci.
En effet, comme nous le savons par l'intermédiaire d'innombrables témoignages
de personnes ayant vécu des expériences de mort imminente, Dieu
permet souvent que ces âmes vivent un "mini-jugement" en accéléré,
voyant leur vie se dérouler comme un film devant leurs yeux. Cela
a souvent provoqué chez beaucoup d'âmes des conversions "fulgurantes".
En fait, Jésus tire les flèches de Sa miséricorde y compris sur ces âmes
qui sont à deux doigts d'entrer dans l'éternité : 
"La miséricorde de Dieu touche parfois le pécheur au dernier moment
d'une manière merveilleuse et mystérieuse. Extérieurement, il semble
que tout est perdu, mais il n'en est rien. L'âme, illuminée par un rayon de
la puissante grâce finale de Dieu, se tourne vers Dieu au dernier moment
avec une telle puissance d'amour qu'elle reçoit en un instant le pardon du
péché et du châtiment de Dieu, tout en ne montrant aucun signe de repentance
ou de contrition, parce que les âmes (à ce stade) ne réagissent plus aux choses extérieures.
Oh, combien la miséricorde de Dieu est au-delà de la compréhension !
Mais horreur, il y a aussi des âmes qui, volontairement et consciemment,
rejettent cette grâce et la dédaignent. Bien que cela soit déjà l'agonie,
Dieu miséricordieux donne à l'âme ce moment de clarté intérieure,
et si l'âme le veut, elle a la possibilité de revenir à Dieu.
Mais parfois il y a chez les âmes un tel endurcissement, qu'elles choisissent
consciemment l'enfer ; elles font échouer toutes les prières que d'autres âmes
dirigent vers Dieu à leur intention, et même les efforts de Dieu..."
(Jésus à sainte Faustine Kowalska, Petit journal, Divine Miséricorde dans mon âme, n° 1698)
Ainsi, alors que nous pourrions avoir un sentiment très sombre quant à l'avenir,
Dieu, qui se trouve dans une perspective éternelle, voit les tribulations futures,
peut-être comme le seul moyen de sauver les âmes de la damnation éternelle.
La dernière chose que je souhaite souligner ici est que nous ne devrions pas
interpréter cette première apparition du Cavalier sur un cheval blanc
comme s'il s'agissait d'un acteur unique. Non, ces "victoires" de Jésus
sont obtenues principalement à travers nous, Son Corps Mystique.
Comme le disait saint Victorin : "Le premier sceau étant ouvert, (saint Jean)
nous dit qu'il vit un cheval blanc et un cavalier portant une couronne et un arc...
(Le Seigneur) envoya alors le Saint-Esprit, dont les paroles, telles des flèches,
furent lancées par (ses disciples) pour atteindre le cœur humain et tenter de vaincre l'incrédulité."
Ainsi, l'Église peut s'identifier également au Cavalier et Son cheval blanc,
parce qu'elle partage la mission du Christ et, par conséquent, porte elle aussi
une couronne : Je viens sans tarder : tiens fermement ce que tu as,
pour que personne ne prenne ta couronne. (Apoc. 3, 11)
Roi de Justice
Si le Cavalier couronné au chapitre 6 est avant tout Jésus venant
en Roi de Miséricorde, alors la vengeance du Cavalier sur son
cheval blanc, réapparaissant au chapitre 19 de l'Apocalypse,
représente l'accomplissement de la prophétie de sainte Faustine
selon laquelle Jésus finirait par agir comme "Roi de Justice" : 
"Écris : avant de venir comme Juge équitable, J'ouvre d'abord toutes
grandes les portes de Ma Miséricorde. Qui ne veut pas passer par la
porte de Ma Miséricorde doit passer par la porte de Ma Justice…"
(Jésus à sainte Faustine Kowalska, Petit journal, Divine Miséricorde dans mon âme, n° 1146)
En effet, ce ne sont plus les flèches de la miséricorde mais le glaive de
la justice que le Cavalier brandit cette fois : 
Puis j'ai vu le ciel ouvert, et voici un cheval blanc : celui qui le monte s'appelle
Fidèle et Vrai, il juge et fait la guerre avec justice... De sa bouche sort
un glaive acéré, pour en frapper les nations... Sur son vêtement et sur sa cuisse,
il porte un nom écrit : "Roi des rois et Seigneur des seigneurs". (Apoc. 19, 11,15,16)
Ce Cavalier prononce un jugement sur la "Bête" et sur tous ceux qui prennent sa "marque".
Mais, comme l'ont enseigné les premiers Pères de l'Église, ce "jugement des vivants"
n'est pas la fin du monde, mais la fin d'une ère prolongée, et le début du Jour du Seigneur,
compris symboliquement comme une période de "mille ans", qui est simplement une
"période de paix plus ou moins prolongée".
Lorsque le Fils du Dieu suprême aura exterminé l'injustice, qu'il aura jugé tous les hommes,
et qu'il aura "ressuscité" les justes, il demeurera pendant mille ans parmi les hommes
qu'il gouvernera avec une parfaite équité...
Le prince des démons et l'auteur de tous les maux sera chargé de chaînes
et gardé dans les prisons de l'empire céleste, durant les mille ans
pendant lesquels la justice régnera sur la terre... Le diable sera délié
et mis en liberté à la fin des mille ans de ce règne... et il soulèvera
les peuples et les excitera à prendre les armes contre les saints,
et à mettre le siège devant leur ville avec des troupes innombrables.
Ce sera alors que les derniers effets de la colère de Dieu sur les peuples éclateront,
et qu'il exterminera jusqu'au dernier d'entre eux. Il ébranlera la terre avec une si horrible
violence, que les montagnes en seront brisées, que les collines demeureront comme
suspendues, et que les murailles et toutes les villes tomberont à terre.
Remarque : la "résurrection" dont parle saint Jean au cours de cette
période est aussi le symbole d'une restauration du peuple de Dieu dans la Divine Volonté.
Rester en état de grâce
Permettez-moi de conclure brièvement sur une note pratique, qui est aussi
un mot qui me brûle le cœur.
Nous pouvons tous constater que les vents de tempête s'intensifient,
que les événements se multiplient et que des changements majeurs
sont en train d'êtres opérés, comme si nous approchions de l'œil du cyclone.
La prédiction de dates ne m'intéresse pas. Je dirai simplement ceci : 
ne prenez pas votre âme pour acquise. Nous devons tous faire très
attention à ne pas ouvrir la porte au péché, même au péché véniel.
Quelque chose a changé. Il n'y a plus de "marge d'erreur", si je puis dire.
Soit nous sommes de Dieu, soit nous sommes contre Lui.
Nous devons faire un choix ; car les lignes de division sont en train
d'être tracées. Le monde va rapidement se diviser en deux camps,
la camaraderie de l'Antéchrist et la fraternité du Christ. Les lignes
entre les deux sont en voie d'être tracées.
D'autre part, les tièdes [ les adeptes du relativisme, qui cherchent à accommoder
le mensonge avec la Vérité, ndt ] sont de plus en plus visibles et nous savons
ce que dit Jésus à leur sujet dans Apocalypse 3, 16 :  Il les vomit de Sa bouche.
Tout comme Dieu a "toléré" pendant un temps l'entêtement des Israélites,
avant de les livrer aux désirs mauvais de leurs cœurs, de même je crois
qu'à notre époque, le Seigneur est en train de "retirer ce qui retient" le mal de se
déchaîner dans toute sa fureur, (cf. 2 Thess. 2, 6).
C'est pourquoi nous assistons, littéralement, à une explosion d'activités démoniaques
(en particulier aux États-Unis) telle que les exorcistes du monde entier sont dépassés
[ ‟Tout comme l'acceptation du péché a augmenté, il en est de même pour l'activité
démoniaque”, a déclaré Mgr Esseff, ndt ].
C'est pourquoi nous voyons quotidiennement des actes de violence étranges,
extrêmes et aléatoires, et que des juges et des politiciens agissent de façon
de plus en plus inique. C'est pourquoi nous assistons à la mort de la logique
et à des contradictions vraiment surprenantes, telles que des féministes
défendant la destruction des femmes au moment même de leur conception,
ou des politiciens se battant pour légaliser l'infanticide (1).
Si le Jour de la justice est vraiment en train d'approcher, nous vivons vraisemblablement
l'époque de cette "puissance d'aveuglement" dont parle saint Paul, qui doit précéder
et accompagner la venue de l'Antéchrist.
"La venue de l'Impie se fera par la force de Satan avec une grande puissance,
des signes et des prodiges trompeurs, avec toute la séduction du mal, pour ceux
qui se perdent, du fait qu'ils n'ont pas accueilli l'amour de la vérité, ce qui les aurait sauvés.
C'est pourquoi Dieu leur envoie une force d'égarement qui les fait croire au mensonge ;
ainsi seront jugés tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui se
sont complus dans le mal" (2 Thess. 2, 9-12). Si les baptisés pensent
qu'ils peuvent continuer à s'adonner au péché sans aucune conséquence,
ils sont eux-mêmes aveuglés.
Le Seigneur a montré dans ma propre vie que les "petits péchés" que je prenais
pour anodins ont des conséquences significatives : une perte brutale de la paix
dans mon cœur, une plus grande vulnérabilité face au harcèlement démoniaque,
une perte d'harmonie dans notre foyer, etc. Cela vous semble-t-il familier ?
Je le dis avec amour à chacun d'entre nous :  repentons-nous et vivons la Bonne Nouvelle.
Le péché véniel affaiblit la charité ; il traduit une affection désordonnée pour des
biens créés ; il empêche les progrès de l'âme dans l'exercice des vertus et
la pratique du bien moral ; il mérite des peines temporelles.
Le péché véniel délibéré et resté sans repentance nous dispose peu à peu à
commettre le péché mortel. Cependant le péché véniel ne rompt pas
l'Alliance avec Dieu. Il est humainement réparable avec la grâce de Dieu.
‟Il ne prive pas de la grâce sanctifiante ou déifiante et de la charité, ni par suite,
de la béatitude éternelle.”
L'homme ne peut, tant qu'il est dans la chair, éviter tout péché, du moins les péchés légers.
Mais ces péchés que nous disons légers, ne les tiens pas pour anodins : 
si tu les tiens pour anodins quand tu les pèses, tremble quand tu les comptes.
Nombre d'objets légers font une grande masse ; nombre de gouttes emplissent un fleuve ;
nombre de grains font un monceau.(2) Quelle est alors notre espérance ?
Avant tout, la confession. (Saint Augustin)
Pour conclure, je vous cite un message très puissant qui aurait été donné par l'Archange
Saint Michel à Luz de María du Costa Rica, dont les messages ont reçu le soutien de
son évêque :  ‟Il est nécessaire que le peuple de notre Roi et Seigneur Jésus-Christ,
sache que c’est un instant décisif et que, par conséquent, le mal utilise tous les tours
qu'il possède parmi ses armes les plus viles pour brouiller l'esprit des enfants de Dieu.
Ceux qu'il trouve tièdes dans la foi, il les incite à se livrer à des actions néfastes,
et de la sorte, il place plus facilement des chaînes autour d'eux pour qu'ils deviennent
ses esclaves. Notre-Seigneur et Roi Jésus-Christ vous aime tous et ne veut pas que
vous vous compromettiez avec le mal. Ne tombez pas dans les traquenards de Satan : 
ce moment, cet instant est décisif.
N'oubliez pas la Miséricorde Divine ! Même si la mer subit une forte houle en raison
des violents orages et que les vagues se lèvent et submergent le bateau, c'est-à-dire
chacun des enfants de Dieu, la miséricorde agit puissamment dans l'humanité, le dicton
"donnez et l'on vous donnera" n'est pas vain (Lc 6, 38) ; sachez que celui qui ne
pardonne pas devient son propre ennemi intérieur, il se condamne lui-même à mort.” ■
Mark Mallett