La contrition parfaite... c'est quoi? Page 2 de 2.
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La contrition parfaite

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Partie   1    2


Les effets de la contrition parfaite

La contrition parfaite justifie immédiatement le pécheur avant même la réception du sacrement de Pénitence. En d’autres termes, à l’instant même où le pénitent la conçoit dans son cœur, ses péchés lui sont pardonnés; il redevient l’enfant de Dieu. La contrition parfaite est un acte qui provient de l’amour; or il est dit, dans les Saintes Écritures, que l’amour justifie le pécheur: "J’aime ceux qui m’aiment" (Prov. VIII, v. 7); "Celui qui m’aime sera aimé de mon Père et Je l’aimerai Moi aussi" (Jean XIV, v. 21)

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Comme Dieu est bon envers nous! Et comme il suffit de peu pour toucher son Cœur et être son ami; car quoi de plus facile et de plus naturel pour l’âme que d’aimer tendrement Celui qui l’a créée et qui la comble de bienfaits.

Voyons un peu ce qu’enseigne l’Église:

"La contrition perfectionnée par la charité réconcilie l’homme avec Dieu, avant même la réception du sacrement de Pénitence." (Concile de Trente, Session 14, chapitre 4)

"Tous les maux sont enlevés quand la charité règne dans un cœur." (Saint Jean Chrysostome)

"La véritable conversion ne souffre pas de retard, puisque l’Esprit Saint a dit: Quand le repentir gémissant te tournera vers Dieu, tu seras sauvé." (Saint Léon)

"La charité ne peut exister avec le péché mortel." (Saint Thomas d’Aquin)

Sous la loi ancienne, la contrition opérait cet effet (rémission du péché mortel) absolument et sans condition. Sous la loi nouvelle, elle ne l’opère qu’avec le vœu ou le désir de recevoir le sacrement de Pénitence. Ce point est expressément enseigné par le Concile de Trente. Procédant de l’amour, il est évident que celui qui aime est nécessairement dans la disposition d’accomplir toute la loi; or, la loi de Dieu veut que, contrition parfaite ou non, nous accusions en confession tous péchés mortels. On peut dire que celui qui fait un acte de contrition parfaite a, en même temps, la volonté au moins implicite de recourir au sacrement de Pénitence dès qu’il le pourra.

Les degrés de la contrition parfaite 

1. L’âme se repent de ses fautes par pur amour de Dieu et elle est fermement résolue à éviter tous les péchés mortels.

2. L’âme se repent de ses fautes par pur amour de Dieu et elle est résolue à éviter tous les péchés mortels et véniels.

3. L’âme se repent de ses fautes et elle est fermement résolue à éviter toutes fautes quelles qu’elles soient, même toute imperfection et à embrasser les souffrances, les croix, que la Providence pourrait lui envoyer, dans le seul but de plaire à Dieu.

Quel degré est requis pour le pardon d’une faute mortelle ? Saint Thomas enseigne: "Quelle que petite que soit la contrition, elle remet tout péché". Il enseigne aussi que Dieu peut remettre en partie ou complètement la peine due au péché, selon le degré de ferveur de la contrition qui se trouve dans l’âme et il cite, comme exemple, le bon Larron qui eut une telle contrition qu’elle lui obtint le Paradis aussitôt après sa mort. Il est donc bon de faire souvent des actes de contrition parfaite et cela avec le plus de ferveur possible.

Est-ce difficile de faire un acte de contrition parfaite ?

"Par suite d’un préjugé trop répandu, on croit que l’acquisition de la contrition parfaite est d’une difficulté désespérante. Erreur pernicieuse: pourquoi enlever ainsi aux pauvres âmes qu’une surprise, une tentation violente trouve faibles, l’espoir de se relever sans retard ; pourquoi refuser à celui qu’un accident subit jette dans les bras de la mort, la consolation de pouvoir se repentir assez pour trouver miséricorde auprès de son Juge ?" (Abbé F. Maucourant, Le Sacrement de Pénitence)

"Même après l’institution des sacrements chrétiens, la contrition parfaite est, pratiquement pour le grand nombre, l’unique voie de salut. Les erreurs sur ce point et surtout les exagérations du rigorisme peuvent être fort dangereuses pour les âmes." (Dr. Gihr, Les Sacrements de l’Église catholique)

La dernière raison est que beaucoup confondent la contrition parfaite véhémente, ou à un haut degré d’intensité, avec la contrition parfaite elle-même. La sensibilité et l’intensité de la contrition ne sont pas requises. On peut les désirer et y tendre mais elles ne sont pas nécessaires. Dieu n’exige pas de nous la contrition véhémente et intense de certains saints. Tout ce qu’Il demande, c’est que la volonté regrette ses fautes, parce qu’elles ont offensé un Dieu infiniment bon et aimable, c’est-à-dire qu’on se repente pour un motif d’amour.

Comme l’amour appelle l’amour et qu’il est naturel au cœur de l’homme d’aimer, il est donc facile pour l’homme d’aimer Dieu, car, en Lui, il trouve manifesté à son égard, le plus grand, pur, infini et sans retour amour que le cœur de l’homme, en quête d’amour, puisse concevoir ; or, quand il est facile d’aimer, il est aussi facile de se repentir par amour.

La contrition, de par la bonté de Dieu, est facile d’accès, car elle ne requiert aucun sentiment, mais un acte de la volonté. Pour dire vrai, il est plus facile à une âme, vivant de façon habituelle dans la grâce de Dieu, de faire un acte de contrition parfaite qu’imparfaite, car il est plus facile d’aimer Dieu que de le craindre.

Moyens d’obtenir la contrition parfaite

1- La prière. Dieu est toujours prêt à donner à qui lui demande. Saint Bernard disait : "Comment Dieu pourrait-Il refuser nos demandes, Lui qui, quand nous ne demandons rien, nous provoque Lui-même à demander ?" Demandons-lui souvent, avec ardeur, la grâce de la contrition parfaite.

2- Méditation des motifs de contrition. On en trouve 6 : laideur du péché; ciel perdu, enfer mérité; Majesté de Dieu outragée; Bonté méprisée; Passion et mort de Jésus.

Les trois premiers ne produiront que la contrition imparfaite; il est donc mieux de s’appliquer à méditer sur les trois derniers.

Majesté de Dieu outragée "Eh ! qu’est-ce que cela, ô mon Dieu, mon amour, ma gloire ? Non, ce n’est point là ce que Vous êtes : nous ne faisons que bégayer quand nous voulons parler de Vous." (Saint Augustin). Les Anges, saisis de respect, l’adorent avec crainte et tremblement, et l’homme, ce misérable ver de terre, ose lui résister en face. Il pousse l’insolence jusqu’à se révolter audacieusement contre Lui en violant ses commandements. Ah ! comme il est facile de détester le péché, et de s’en repentir avec amour.

Bonté de Dieu méprisée Il serait bien plus facile de compter les étoiles du firmament que les bienfaits dont Dieu nous a comblés et nous avons osé mépriser cette bonté en nous révoltant contre ses ordres.

Passion et mort de Jésus "Dieu nous a aimés jusqu’à sacrifier son Fils unique." (Jean III, v. 16). Cette seule phrase devrait blesser notre cœur d’une douleur inconsolable. Le seul coupable de la Passion du Christ, c’est le péché. Saint Paul est formel : ceux qui se livrent au péché, attachent de nouveau Jésus-Christ à la Croix sur le Calvaire de leur cœur. Ils le crucifient et le font mourir de nouveau (Hébreux VI, v. 6). Ne pas se repentir d’amour équivaut à avoir une pierre à la place du cœur.

Quand faire des actes de contrition parfaite ?

Quand on est en état de péché mortel (celui qui, en état de péché mortel, voudrait réciter l’acte de charité doit, auparavant, s’il ne peut se confesser, faire un acte de contrition parfaite) ;

en danger de mort;

dans les tentations;

enfin, plusieurs fois par jour: c’est une sainte habitude que nous devons prendre.

La contrition parfaite est très utile aux chrétiens qui vivent en état de grâce, car nul, en effet, ne sait s’il est digne d’amour ou de réprobation.

Si vous êtes en état de grâce, chaque acte de contrition parfaite vous obtiendra une rémission complète ou partielle des peines dues à vos péchés, selon votre degré de ferveur; il vous procurera le pardon de vos péchés véniels dont vous vous repentirez et, enfin, il augmentera constamment en vous la grâce sanctifiante et assurera votre persévérance.

La contrition parfaite est donc souverainement importante. On peut affirmer, en toute vérité, que l’acte de contrition parfaite est, de tous les moyens de rentrer en grâce avec Dieu et d’échapper à l’enfer, le premier, le plus universel et parfois le dernier.

Conclusion

Je pense que cela est suffisant pour développer en nous la pratique de l’acte de contrition parfaite. Dans la privation actuelle des sacrements, cette pratique ne pourra être que salutaire pour nos âmes. Une dernière chose: l’auteur recommande, si jamais nous nous trouvions sur les lieux d’un accident et que nous pouvions approcher la victime, de réciter, à haute voix, pour elle ou avec elle, l’acte de contrition (1) et ce, même si la personne appartient à une autre religion; c’est peut-être la grâce de conversion qui fera la différence entre le ciel ou l’enfer pour elle. Il va sans dire que si nous devons assister un malade en danger de mort, la même pratique est recommandée.

"La contrition parfaite est une faveur si grande qu’elle suffit pour faire d’un homme diabolique un homme divin. Sur le bord de la tombe, un seul mouvement de ce repentir complet transporte le pécheur du vestibule de l’enfer dans le ciel."

Saint Alphonse attache une importance particulière à l’acte de contrition parfaite. "Même tout ordinaire, cet acte est déjà un trésor et une merveille. C’est quelque chose du Cœur de Jésus tombant dans le cœur de l’homme."


En résumé, "il est certain que l'acte de contrition parfaite détruit dans une âme tous les péchés mortels pour toujours. Ils ne sont pas pardonnés seulement pour un moment, par exemple pour le temps où l'âme restera dans l'amour du bon Dieu; ils sont anéantis pour l'éternité: jamais ils ne reviendront." (Père J.M. Kergoustin)

D'autre part, il est important de se rappeler que la contrition parfaite n'autorise pas à aller communier avant d'avoir confessé la faute et reçu l'absolution d'un Prêtre.

Dans le magnifique volume du Père J.M. Kergoustin, s.m.m, "VERS UN CIEL PLUS BEAU PAR LA CHARITÉ PARFAITE", on lit ce qui suit:

"Celui qui a eu l'insigne bonheur de recevoir le pardon de toutes ses fautes graves, en faisant un acte de charité parfaite, devra plus tard (2), s'il le peut, soumettre ses fautes, quoique pardonnées, aux pouvoirs des clefs, c'est-à-dire les confesser et en recevoir l'absolution. L'Église lui en fait une obligation, et cette obligation est grave. Aussi, le catholique qui manquerait volontairement de la remplir, commettrait un péché mortel. Mais ses fautes pardonnées par l'acte de charité (contrition) parfaite n'en resteraient pas moins pardonnées."

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(1) Voici la formulation traditionnelle de l'Acte de contrition:

"Mon Dieu, j'ai un extrême regret de Vous avoir offensé, parce que Vous êtes infiniment Bon, infiniment Aimable, et que le péché vous déplaît. Pardonnez-moi par les mérites de Jésus-Christ mon Sauveur. Je me propose, moyennant votre sainte Grâce, de ne plus Vous offenser et de faire pénitence."

(2) Nous disons plus tard car il n'y a aucune obligation de confesser ces fautes le plus tôt possible; il suffira de les confesser lorsque sera venu le moment d'accomplir le précepte de la confession annuelle. Remarquons toutefois qu'il est sage et tout à fait prudent d'en recevoir l'absolution le plus tôt possible. En effet, peut-on être sûr à 100% que nous avons eu la contrition parfaite? Et ajoutons que si l'on voulait communier, l'acte de charité (contrition) parfaite ne suffirait pas: l'absolution préalable du prêtre serait indispensable.

 

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