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LE JEÛNE
EUCHARISTIQUE:
un devoir de respect
et d'amour
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L’époux de Sara
La Bible nous raconte l’histoire de Sara, une
jeune femme accablée par l’épreuve d’être sept fois
veuve dès son mariage, et sans enfant. Au comble de
la douleur, elle décida un jour de s’en remettre
totalement à Dieu en Lui demandant soit de la faire
mourir, soit de lui permettre de fonder une famille.
Ainsi, elle se retira dans sa chambre et, durant
trois jours et trois nuits, jeûna et pria d’une
prière de louange et de demande confiante.
Au bout de ce temps, Dieu lui envoya l’époux
qu’Il lui avait destiné de toute éternité : le jeune
Tobie, miraculeusement conduit à elle par l’archange
Raphaël.
Pour qu’elle puisse recevoir du Père éternel le
merveilleux présent de l’amour humain et de la
maternité, Sara avait dû se préparer spirituellement
par la combinaison d’une certaine ascèse physique
(jeûne) et de l’ouverture du cœur (prière humble,
sincère et confiante).
L’époux de notre âme
Cette histoire devrait nous faire réfléchir car
elle nous concerne tous : elle est une sorte une
préfiguration de la préparation spirituelle et
physique que nous devons apporter à l’accueil de l’époux
par excellence, le Christ-Jésus qui vient
épouser notre âme dans la Sainte Communion.
Car la Communion n’est pas un simple geste
symbolique ou de convenance sociale : c’est un acte
religieux aux conséquences mystiques profondes et
réelles, quoique la plupart du temps invisibles à
nos yeux de chair.
Lorsque nous recevons l’Hostie consacrée, c’est
réellement le Corps et le
Sang du Christ, Dieu tout entier qui pénètre en nous
sous les apparences de la petite hostie. Et
pour recevoir dignement Dieu fait Homme dans notre
âme, nous devons, encore plus que Sara ne l’a fait
pour un simple homme ordinaire, nous préparer en
répondant à certains critères que l’Église nous
rappelle, soit :
-
Être
en état de grâce (c’est-à-dire : sans
péché grave non pardonné dans la Confession
sacramentelle).
Cette obligation est la plus importante
de toutes.
-
Être
à jeun selon les normes de l’Église en
vigueur actuellement.
-
Avoir l’intention droite (c’est-à-dire :
savoir et penser à Celui qu’on va recevoir. Y
aller pour plaire à Dieu, pour devenir meilleur,
etc. et non par simple convenance, pour bien
paraître, etc.). Qui manque à cette
condition ne commet pas une faute grave, mais il
ne reçoit pas autant de grâces que ceux qui
communient avec des dispositions meilleures.
-
Avoir un extérieur convenable (attitudes
respectueuses, modestie des vêtements).
Le jeûne eucharistique
À moins de circonstances exceptionnelles, on ne
reçoit pas un invité de marque dans une demeure sale
et en désordre. Cette délicatesse est une marque de
respect élémentaire. Il en va de même lorsque l’on
va communier. Le respect du communiant envers
Jésus-Hostie se traduira d’abord dans une demeure
spirituelle (l’âme) dégagée de tout ce qui est trop
sale, désordonné, encombrant (péché grave). Mais
l’être humain n’est pas uniquement spirituel :
durant leur vie terrestre, le corps et l’âme sont
indissociables, dans le bien comme dans le mal. Le
corps doit donc également participer aux marques de
respect et d’amour dues par l’âme à son Créateur.
D’où la nécessité de l’observance du jeûne
eucharistique.
Autrefois, l’Église demandait d’être à jeun
depuis minuit. Puis, cette exigence a été ramenée à
3 heures précédant la communion. Mais ces dernières
décennies ont vu surgir une grande confusion, suite
aux nombreux changements (et souvent abus…) survenus
dans le sillage du renouveau liturgique; certains
décidant que 15 minutes suffisaient, d’autres
clamant que l’obligation du jeûne eucharistique
n’existait plus.
En 1983, lors de la promulgation du nouveau
Code de Droit Canonique, Jean-Paul II a rétabli
clairement les choses. Voici donc les normes
actuellement en vigueur partout dans l’Église
Catholique Romaine :
Can. 919 : « 1. Qui
va recevoir la très sainte Eucharistie
s’abstiendra, au moins une
heure avant la sainte communion, de
prendre tout aliment et boisson, à
l’exception seulement de l’eau et des
médicaments.
2. Le prêtre qui célèbre la très sainte
Eucharistie deux ou trois fois le même jour
peut prendre quelque chose avant la seconde
ou la troisième célébration, même s’il n’y a
pas le délai d’une heure.
3. Les personnes âgées et les malades, ainsi
que celles qui s’en occupent, peuvent
recevoir la très sainte Eucharistie même si
elles ont pris quelque chose moins d’une
heure auparavant. »
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On constate donc que l’usage, hélas! trop
fréquent, de mâcher de la gomme ou sucer des
pastilles durant la Messe est un
grave manque de respect envers
Jésus-Eucharistie, surtout si l’on va ensuite
communier.
Remarquons également que le 3e
paragraphe permet la diminution du temps du
jeûne ou sa suppression totale, pour certaines
catégories de personnes mentionnées dont l’état
physique souffrirait trop d’une privation de
nourriture. Cela n’empêche pas tous les autres
fidèles de ces mêmes catégories, s’ils en sont
capables, de montrer de la générosité d’âme en
observant quand même le jeûne eucharistique :
permission n’est pas obligation…
Rappelons, de plus, que le Canon 921 inclut la
dispense du jeûne eucharistique pour les personnes
en danger actuel ou prochain
de mort ; ainsi, les victimes
d’accident ou d’une crise cardiaque, ou encore les
soldats dans les tranchées ou subitement appelés au
combat (à moins qu’ils aient, peu avant, sans
nécessité, consommé une boisson alcoolisée). Cette
dispense touche au jeûne, mais non à la nécessité de
l’état de grâce, toujours requis pour
communier.
Enfin, nous pourrions parfois être tentés de
marchander : "Une heure, est-ce rigoureusement 60
minutes? Ne peut-on pas compter notre heure "grosso
modo"? Le texte du Droit canonique mentionne
bien "au moins une heure
avant…" ; cela signifie "pas moins"
d’une heure : c’est le strict minimum demandé pour
toute personne bien portante. Lorsque, autrefois, le
Pape Pie XII a réduit le jeûne à 3 heures avant la
communion, il disait bien qu’il s’agissait d’une
autorisation répondant aux circonstances dans
lesquelles se trouvaient de nombreuses personnes,
mais non d’une abrogation pure et simple de
l’ancienne discipline. Quiconque comprend " l’esprit
de la loi " aura à cœur, autant que possible, de ne
pas s’en tenir au minimum chronométré, mais d’en
faire davantage, ce qui aura l’avantage de ne jamais
nous placer dans des situations où la réception de
l’Eucharistie nous serait impossible parce que, par
exemple, le moment de la Communion arriverait plus
tôt que prévu, lors de la Messe. Puisque Jésus n’a
pas calculé à la dépense pour nous racheter de Son
Sang, nous serions bien ingrats de "gratter" sur
notre générosité à le respecter dans Son
Eucharistie…
Quelques précisions
Dans notre zèle pour
bien observer le jeûne eucharistique, il peut
arriver que des questions pointues se présentent à
notre esprit. Pour éviter de pénibles tourments de
consciences, sachons que :
Pour qu’on puisse
dire que quelqu’un a mangé ou
bu de façon à rompre le jeûne, les conditions
suivantes sont requises :
-
La chose doit
être prise de l’extérieur.
C’est pourquoi le jeûne n’est pas rompu si, par
ex. : on avale du sang qui coule de la langue ou
des gencives, ou si on ingère des débris
d’aliments restés entre les dents. Mais le jeûne
serait rompu si l’on prenait, durant l’heure ou
juste avant, des bonbons ou aliments qui fondent
lentement et sont avalés peu à peu. Le jeûne
n’est pas rompu si l’on prend quelque chose dans
la bouche sans l’avaler, par ex. : du
rince-bouche, des aliments ou boisson pour
tester s’ils sont suffisamment chauds ou
assaisonnés, etc.
-
Ce qu’on prend
doit être, d’après l’opinion commune,
digestible. Par
conséquent, le jeûne n’est pas rompu quand on
avale un cheveu ou un grain de sable, un morceau
de craie, de verre, de bois…; il ne l’est
probablement pas non plus quand on avale du
papier, de la cire, un morceau d’ongle…
Rappelons ici que les médicaments et l’eau sont
une exception et ne rompent pas le jeûne.
-
Il doit y avoir
un acte véritable de
manger ou de
boire. C’est pourquoi le
jeûne n’est pas rompu quand, sans le faire
exprès, on avale quelque chose sous forme de
salive (par ex. : quelques particules de
dentifrice restés après s’être rincé la bouche);
ou bien sous forme de respiration (par ex. :
absorber, en respirant, de la poussière ou un
peu de "fixatif à cheveux"… ou faire des
inhalations de vapeur); ou par aspiration par
les voies nasales (par ex. : quelques brins de
tabac à priser, ou des particules de mouchoir…).
-
Notons également
que le jeûne n’est pas rompu par ce qu’on prend
en même temps que les Saintes Espèces. C’est
pourquoi on peut faire boire à quelqu’un qui ne
pourrait pas avaler l’hostie, une gorgée de jus
ou autre, même s’il devait avaler le liquide
avant l’hostie.
___________________
À notre époque où le
respect envers Jésus-Eucharistie est de moins en
moins compris, Dieu a besoin de disciples aimants,
qui sachent témoigner par leur exemple, de leur foi
en la Présence Réelle. L’observance du jeûne
eucharistique fait partie de ces actes d’amour qui
sont à la portée de la plupart des fidèles. Sachons
le remettre à l’honneur dans notre vie et Dieu nous
en récompensera au-delà de toute espérance. ■
Marie Chantal
Sources :
- La Sainte Bible,
traduction Chan. A. Crampon
- Code de droit
canonique, 1983.
- Précis de théologie
morale catholique, R.P.Héribert Jone.
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