C’est une difficulté fréquente : même de grands saints, comme sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus,
l’ont éprouvée. Dieu ne donne pas nécessairement à tous la grâce de goûter le chapelet.
Il en va comme pour l'oraison : même si nous ne sentons rien, il faut croire que ce que nous
faisons plait à Dieu et à Notre-Dame. C'est Dieu qui décide s'Il nous accorde ou non des consolations.
Toutefois, si nous sommes dans cette situation, il ne faut pas rester passif
et accepter cet état de fait sans réagir. Il faut d’abord se convaincre de la
beauté et de la force du chapelet. Pour cela, méditons sur le fait que Notre-Dame
n’aurait pas exprimé cette demande à chaque apparition s’il n’en était pas ainsi (…)
Il faut alors demander à Dieu et à Notre-Dame, la grâce de goûter vraiment le chapelet.
Dieu aime donner ses grâces, mais Il aime (et Il veut) que nous les Lui demandions, ou mieux,
que nous les demandions à sa Sainte Mère qu’Il a instituée dispensatrice de toutes ses grâces.
Avons-nous bien demandé à Notre-Dame de nous accorder cette grâce d’aimer la prière
qu’elle nous a demandée avec tant d’insistance ? Si nous ne l’avons pas fait,
comment s’étonner alors que nous n’aimions pas réciter le chapelet ?
Il faut avoir l’humilité de nous reconnaître faibles et demander sans cesse dans
nos prières les grâces dont nous avons besoin. Car, nous dit Notre-Seigneur
Lui-même :‟Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir.” (Ac. 20, 35)
Alors, demandons avec une profonde humilité (vis-à-vis de Dieu, nous sommes toujours d’éternels mendiants) ;
en agissant ainsi, nous offrirons à Notre-Seigneur la joie de donner et une joie en proportion
de l’importance de notre demande. ■
Yves de Lassus
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