QUESTION: 
Vous dites qu’il faut être en état de grâce pour faire la communion spirituelle. 
Je voudrais faire la communion spirituelle, puisque je n’ai plus accès à la 
Messe (églises fermées). Mais je n’ai pas non plus accès au prêtre pour me 
confesser et j’en aurais besoin… Ça veut donc dire que je ne pourrai jamais 
faire la communion spirituelle ? Je me sens abandonné...
RÉPONSE : Voici quelques 
éclaircissements de nature à vous consoler.
Il est vrai que la façon ordinaire demandée par Dieu aux 
Catholiques, pour recevoir le pardon de nos fautes, c’est de passer par 
l’absolution du prêtre. Mais il faut distinguer "pardon" et "absolution". 
L’absolution garantit le pardon, même si nous regrettons nos 
fautes uniquement par peur du châtiment ou par honte du péché (ce qu’on appelle 
"contrition imparfaite" ou "attrition"). Voilà pourquoi, en cas de péché grave, 
l’absolution du prêtre est toujours requise avant de communier sacramentellement 
(avec l’Hostie), pour éviter de faire une communion sacrilège. 
Toutefois, il existe une autre façon de recevoir le pardon de 
Dieu pour nos péchés et, par conséquent, de recouvrer immédiatement l’état de 
grâce même avant d’entrer au confessionnal. Cette voie a été, durant tout 
l’Ancien Testament, la seule façon d’être pardonné, puisque Jésus n’avait pas 
encore institué le sacrement de Pénitence. Elle l’est encore aujourd’hui pour 
tous les non-Catholiques et les fidèles qui meurent sans les secours d’un 
prêtre. Il s’agit de la contrition parfaite.
Le terme peut sembler "effrayant" et la chose inaccessible, car 
on s’imagine souvent qu’une telle perfection de la contrition (regret des 
péchés) ne peut être atteinte que par les saints… Ceci est une erreur !
La contrition parfaite consiste à regretter ses péchés 
par motif 
d’amour de Dieu. C’est la douleur d’avoir offensé Dieu qui est si bon, de 
l’avoir blessé au Cœur, d’avoir été la cause de ses souffrances sur la Croix, de 
l’avoir payé d’ingratitude, etc. C’est ce que nous exprimons dans l’Acte de 
contrition, que nous devrions répéter souvent du fond du cœur :
‟Mon Dieu, j’ai un extrême regret de vous avoir offensé, parce 
que Vous êtes infiniment Bon, infiniment Aimable, et que le péché Vous déplaît. 
Pardonnez-moi par les mérites de Jésus-Christ mon Sauveur. Je me propose, 
moyennant votre sainte grâce, de ne plus vous offenser et de faire pénitence.”
C’est la perfection du motif qui rend notre contrition 
parfaite : lorsque nous considérons et détestons le péché, non pas tant comme le 
mal de l’homme, que comme le mal de Dieu outragé, ce qui est le plus grand de 
tous les maux.
Cette contrition, qui sous-entend la résolution de ne plus 
pécher, jointe au désir de se confesser au prêtre quand on le pourra
(1), nous réconcilie avec Dieu qui accorde 
aussitôt son pardon et sa grâce sanctifiante à l’âme repentante.

La contrition parfaite compte plusieurs degrés : du premier de 
gré, où l’on ne regrette de cette façon que les péchés mortels ; jusqu’au degré 
où l’on regrette même nos imperfections. Mais peu importe le degré, si le motif 
est l’amour de Dieu, il s’agit de contrition parfaite et, par conséquent, ses 
effets essentiels sont produits dans l’âme.
Il n’est pas nécessaire de "ressentir" cette contrition de façon 
sensible. Quelqu’un peut être remué à en pleurer, et être rempli de haine contre 
son péché en considérant que celui-ci lui a mérité l’enfer. Et pourtant cette 
contrition ne sera qu’imparfaite, parce qu’elle n’a comme motif que la crainte 
des châtiments.
Par contre si, dans notre cœur et notre volonté, nous 
considérons avec horreur et haine notre péché qui outrage Dieu, précisément 
parce qu’il offense Dieu, alors notre contrition est parfaite, à cause de la 
perfection du motif, bien que notre sensibilité ne soit nullement émue.
En somme, il suffit d’avoir "du cœur" pour être capable de 
produire un acte de contrition parfaite.
Comme une faute grave peut, en l’instant d’un éclair, nous faire 
perdre l’état de grâce, ainsi la contrition parfaite peut, tout aussi 
subitement, nous faire recouvrer l’état de grâce.
En ces temps où l’accès au sacrement de Pénitence est 
impossible, pour la plupart d’entre nous, recourons à cette contrition parfaite 
pour nous remettre dès que possible en grâce avec Dieu, et augmenter en nous la 
charité. Tant que l’on n’est pas en état de grâce, on ne peut gagner de mérites 
pour le Ciel et si la mort nous surprenait dans cet état, ce serait l’enfer pour 
l’éternité. Pensons-y bien...
La communion spirituelle requiert, il est vrai, l’état de grâce, 
mais pas nécessairement que cet état de grâce nous ait été rendu par 
l’absolution du prêtre. C’est là une différence notable avec la communion 
sacramentelle qui, elle, requiert préalablement l’absolution sacramentelle pour 
les fautes graves.
Bien sûr, nous ne pouvons pas avoir la certitude absolue d’avoir 
vraiment eu cette contrition parfaite. Dans le doute, au moment de faire la 
communion spirituelle, demandons à Dieu, en toute simplicité, de venir en nous 
par sa grâce ‟si nous sommes en état de le recevoir, et si ce n’est pas le cas, 
de nous aider à avoir la contrition parfaite.” Dieu est sensible à notre bonne 
volonté. ■
___________________
(1) Cette résolution de se 
confesser est nécessaire à tout fidèle qui connaît l’existence et la nécessité 
de la confession sacramentelle. Pour tous ceux qui l’ignorent de bonne foi, Dieu 
tient compte de leur bonne volonté, sachant que s’ils connaissaient cette 
obligation, ils la rempliraient pour accomplir la volonté de Dieu.
 
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