Une "adace" est une rencontre
de fidèles sans la présence d’un prêtre, rencontre
au cours de laquelle on prie, on lit la Parole de
Dieu et on distribue la Communion. Il manque une
partie essentielle : la Consécration.
Sans consécration du pain et du vin,
qui deviennent Corps et Sang du Christ par les
paroles du prêtre, il n’y a pas de
Messe.
Par
conséquent:
Une adace ne peut pas remplacer la
Messe.
D'autre part,
seule
l’assistance à la Messe peut remplir l’obligation de
sanctifier le Jour du Seigneur. C’est un
Commandement de l’Église, fondé sur le 3ème
Commandement de Dieu. Si l’on ne peut assister à la
Messe le dimanche, on est tenu d’y aller le samedi
soir si possible puisque, depuis Vatican II,
l’Église permet qu’on satisfasse au précepte
dominical la veille du dimanche (bien que, dans
l’esprit de la loi, il faille toujours
privilégier
la Messe du dimanche). De même, s’il n’y a pas de
Messe dans notre paroisse, mais qu’on peut se
déplacer dans une localité voisine où il s’en
célèbre une, c’est notre devoir de le faire.
S’il y a incapacité RÉELLE à
remplir ce précepte, alors le précepte n’oblige pas
tant que demeure l’empêchement d’y satisfaire. Dieu
ne demande pas l’impossible. Il n’est pas requis de
remplacer cela par une "adace" qui n’a pas du tout
la même valeur que la Messe.
«Mais, se
demandera-t-on, pourquoi une Messe est-elle mieux
qu’une "adace" ? On y reçoit l’Eucharistie dans les
deux cas, et cela permet de pallier au manque de
prêtres…»
Il faut, dans un premier
temps, distinguer l’Eucharistie en tant que
sacrement, et l’Eucharistie
en tant que sacrifice.
Lorsque nous recevons
l’Eucharistie dans la communion, nous recevons le
Corps du Christ déjà présent sous les apparences de
l’hostie. C’est l’Eucharistie
sacrement.
Lorsque nous assistons à la
Messe et qu’à travers les paroles du prêtre Jésus
lui-même consacre le pain et le vin en son Corps et
son Sang, c’est le sacrifice même du Calvaire qui
est rendu présent devant
nous, de façon non sanglante mais RÉELLE. Cet acte,
c’est l’Eucharistie sacrifice.
Cette Eucharistie, que nous appellerons Messe pour
mieux la distinguer de la Communion est, selon les
mots mêmes de l’Église, la source et le sommet de
notre Foi.
Ceci parce qu’à la Messe,
c’est Jésus qui est le prêtre : c’est SA Messe, la
même qu’il a célébrée une fois pour toutes le Jeudi
Saint alors qu’il avait présent à l’esprit (parce
qu’il est Dieu et que, pour Dieu, tout est présent)
chaque Messe qui serait célébrée partout sur la
terre jusqu’à la fin du monde. Le prêtre est la
"forme visible" du Christ, à nos yeux d’aujourd’hui
; et à travers lui, lors de la Consécration, c’est
vraiment le Christ qui agit.
À la Messe, c’est aussi Jésus
qui est la victime qui s’offre à Son Père pour
réparer les péchés de l’humanité. Jésus est à la
fois prêtre et victime.
La Messe est
le plus grand acte d’adoration qui soit. À
chaque Messe, les mérites de la Passion du Christ
sont appliqués au monde. Bien que ces mérites soient
infinis (parce que acquis par un Dieu), nous en
bénéficions dans la mesure de nos dispositions
intérieures.
On le voit, il n’y a aucune
comparaison possible entre la valeur d’une "adace"
et celle de la Messe. Pour cette raison, la Messe ne
pourra jamais être remplacée.
D’autre part, la communion,
obligatoire pour le prêtre qui célèbre, n’est pas
obligatoire pour le fidèle qui assiste à la Messe :
une personne qui ne serait pas en état de communier
(par ex.: qui n’est pas en état de grâce ou qui
n’est pas à jeun depuis au moins une heure),
mais qui assiste à la Messe, aurait quand même
satisfait au précepte dominical.
Mais la personne qui communie,
même très dignement, sans avoir assisté à la Messe,
ne satisfait pas pour autant au précepte de
l’assistance à la Messe dominicale. (On se rappelle
cependant qu’elle peut être dispensée du précepte
dominical en raison d’une impossibilité physique ou
morale.)
Rajoutons que, lors des "adaces"
comme lors des Messes, il n’est pas permis aux laïcs
de distribuer la Sainte Communion (mais un diacre
peut le faire). La loi de l’Église n’autorise les
laïcs que dans des cas exceptionnels (d’où le terme
"ministres extraordinaires de la Communion"), cas
qui ne se rencontrent à peu près jamais dans nos
paroisses. Un tel cas pourrait être, par exemple,
celui d’une communauté catholique en contrées
lointaines, où le missionnaire ne se rend que très
rarement et où, autrement, les fidèles seraient
privés très longtemps de la Communion. Dans ce cas,
une "adace" et la communion donnée par un laïc
responsable désigné par l’Église pourraient être
utiles pour conserver la ferveur.
Mais de façon commune, le
remplacement de plus en plus fréquent, voire même
abusif, de la Messe par une "adace" jette les
fidèles dans la confusion, surtout quand la
différence entre "Messe" et "adace" n’est pas bien
expliquée, et plus encore quand ils se font dire que
c’est "une messe sans prêtre"… Il
n’existe pas de "Messe sans prêtre". ■
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