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Lettre ouverte à un homme
qui demande l'euthanasie
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par Mona Mikaël
Je
t’écris, non pas pour ajouter au grand mal qui
t’emporte, mais pour t’en épargner de pires, dans ce
monde et dans l’autre… Le peu de temps qui te reste
me commande cette démarche dont l’objectif est
simple, direct et sans ambages : te dire ce qu’on ne
t’a pas dit de la « mort sur demande ».
On t’a trompé, mon frère! et je serais coupable
d’omission criminelle si je ne venais pas te rendre
la vérité, toute la vérité que l’on t’a confisquée.
C’est une restitution de données occultées que je te
dois ici. Et comme il s’agit de t’apprendre des
choses que tu ignores, je laisserai pour l’instant
la dimension morale, puisque tu sais déjà qu’elle
s’oppose formellement à l’acte d’euthanasie. Je ne
parlerai donc que de l’acte lui-même.
Ton désir de quitter la vie très vite et
« proprement » s’appuie sur des données diffusées
par la presse qui, tu ne l’ignores pas, sélectionne,
édulcore, travestit ou supprime l’information selon
les directives de ceux qui la financent ; en un mot,
sur des données tronquées, partielles et donc
partiales, des données de promotion qui laissent
dans le silence, ou plutôt qui musellent les
positions contraires.
Ces positions contraires existent bel et bien,
mais il faut les chercher en creusant loin parfois,
noyées qu’elles sont dans l’ombre, fermement
bâillonnées afin de ne pas nuire à la publicité
qu’on fait tambour battant pour la mort sur demande…
Si tout ce qu’elles affirment n’est pas
indiscutable, elles nous apprennent des choses que
l’on nous a cachées et qui permettent de faire le
bon discernement dont on veut nous priver.
Ne nous y trompons pas : ce qu’on nomme
pudiquement « les soins de fin de vie » s’appelle,
en langage clair, meurtre ou suicide légal. Le
« droit » de mourir qu’on te donne aujourd’hui
deviendra demain l’obligation formelle de se laisser
tuer, sans consentement bien sûr. D’ailleurs, cela
se fait déjà sans scrupule et sans bruit dans des
pays chrétiens, notamment en Belgique et aux
Pays-Bas.
La méthode est la même pour toutes les choses
funestes qu’on nous impose sans trêve. Dans la phase
délicate où l’on cherche à convaincre, on sort le
beau langage empreint de déférence, avec de belles
promesses qui bientôt s’évaporent… Les âmes,
chloroformées, s’endorment dans le miel, et
lorsqu’enfin la chose est solidement plantée, c’est
alors qu’apparaissent l’arrogance triomphante, la
cruauté sans masque, le crime devenu légal.
Déjà, on ne peut plus endiguer la marée.
Prenons l’avortement. Au départ, c’était l’acte
commis par exception, seulement jusqu’à x semaines
de grossesse et juste pour les femmes qui sont en
danger de mort. Aujourd’hui, sont tués dans le sein
de leur mère des enfants tout formés et sur le point
de naître… L’industrie des tissus de bébés avortés
est bien trop florissante pour qu’on y mette un
terme au nom d’un beau principe!
Vois l’incinération, qu’on a su imposer malgré
les répugnances, en promettant de s’y prendre avec
tout le respect dû aux personnes défuntes. On n’a
rien dit alors du respect qui s’étiole au fil de la
routine, des cendres mélangées dans les fours
crématoires, ni des urnes perdues, oubliées,
répandues, échangées ou… postées. Et l’on tolère
soudain la combustion honnie, censément responsable
du pseudo-réchauffement !
Crois-tu, mon cher Richard, qu’une fois
légalisée, l’euthanasie se fera chaque jour avec
tous les égards et tous les soins voulus, surtout à
notre époque où, par économie, on emploie sans le
dire des produits moins coûteux, où l’on rogne sur
tout et bâcle sans remords ce qui, initialement – du
moins, selon la ‘pub’ -, devait être accompli de
façon consciencieuse ?
Le dossier de l’euthanasie a fait un long chemin
avec toute l’expérience des condamnés à mort. C’est
par les mêmes produits létaux administrés aux tueurs
et autres criminels qu’on « envoie »
maintenant les honnêtes gens fatigués de la vie, ou
bien qu’on a poussés à vouloir en sortir et qu’on
aide à s’éteindre pour qu’ils arrêtent, dit-on, de
priver la jeunesse de ressources qui baissent…
Enfin, les faits sont là : l’euthanasie rapide
et surtout sans douleur est une pure illusion dans
la réalité. Il y a un grand fossé entre l’idée que
tu te fais de cette opération et la chose, qui,
souvent, se passe assez salement… Permets-moi donc,
mon frère, de trouver étonnant que ton intelligence,
jusque-là si lucide, accepte sans examen sur une
matière si grave, l’assurance toute verbale qu’on
puisse éteindre une vie comme on éteint un four…
On n’expédie pas un homme comme une lettre,
voyons ! Et tu hasarderais ta dernière heure en ce
monde sur les discours trompeurs d’habiles
propagandistes, sans même te mettre en quête d’une
voix qui les nuance ? Cette molle acceptation de
l’unilatéral vient-elle de la douleur qui brouille
tes facultés ? Si c’est le cas, Richard, réagis,
réveille-toi ! car ce sont là des choses terminales,
sans retour.
D’où te vient l’assurance qu’en recevant la mort
d’une main « compatissante » tu ne souffriras
pas, que tout se déroulera comme on te l’a promis ?
Il n’y a pas sur ce point la moindre certitude, sauf
celle que te prodiguent les puissants mercenaires
qui font la promotion du meurtre et du suicide !
Laisse donc tomber tout de suite tes illusions
dorées, car les faits, une fois de plus, racontent
une autre histoire.
Non seulement il n’y a pas d’euthanasies
parfaites, mais il y en a assez qui ont très mal
tourné pour bien faire réfléchir les prochains
candidats ! Les recherches là-dessus parlent un
langage brutal sans aucune parenté avec les mots
feutrés et subtilement trompeurs que servent à leurs
victimes, pour les anesthésier, nos grands marchands
de mort et de désespérance.
Il n’est pas du tout rare que les euthanasies
s’accompagnent de convulsions et d’une longue
agonie. C’est l’exception, dis-tu ? Mais qu’est-ce
que tu en sais? Qui pourrait l’affirmer ? Et quand
cela serait, ne peux-tu pas toi-même être cette
exception et regretter trop tard d’avoir choisi une
voie qui se révélerait pire que celle que tu fuyais
? Ce serait payer là un prix exorbitant en regard
d’aussi minces et fragiles garanties…
Pourquoi risquer de partir d’un aussi mauvais
pied pour ton dernier voyage ?
Ne vaudrait-il pas mieux, au moins par intérêt,
soigner ta relation avec la Seule Puissance qui va
te recevoir au sortir de cette vie et peser tous tes
actes à Sa juste Balance, le Dieu qui t’a créé? Tu
as des doutes sur Lui ? Eh bien, c’est le moment de
faire en Sa faveur le Pari de Pascal : si tu gagnes
en pariant qu’Il existe, tu gagnes tout; si tu
perds, tu ne perds rien! Demande-Lui donc un signe,
et je te garantis qu’Il te l’accordera.
Demande et tu recevras ce dont tu as besoin,
sinon ce que tu veux.
Dans les heures qui te restent, n’hésite pas,
mon Richard, entre une parole d’homme et la Parole
de Dieu. Prends Celle de Dieu, crois-moi, car Elle
est vraie, solide et Ses promesses sont fermes,
alors que l’homme est petit, infirme et limité et
qu’il fait trop souvent de belles mais vaines
promesses. Souviens-toi que Dieu Seul est Maître de
la vie et que nul autre que Lui n’a le droit de
l’enlever.
Sa Loi est une vraie loi assortie de sanctions,
sans quoi ce ne serait qu’une simple suggestion. Et
cette Loi interdit formellement de tuer, à commencer
par soi. Sache donc que le suicide, assisté ou non,
est un péché mortel passible de l’enfer. Se faire
euthanasier, c’est se rendre coupable d’homicide
volontaire; c’est aussi faire de ceux qui exécutent
la chose (deux personnes, au moins) d’authentiques
assassins, tout comme les avorteurs.
Trois meurtres d’un seul coup, voilà de quoi
réjouir Satan et Cie! Ne leur donne pas cette joie
ni celle de t’emporter dans l’Abîme avec eux…
« Je suis libre ! » dis-tu ? C’est vrai, mais
uniquement jusqu’à l’heure de ta mort. Après, tu
seras mené là où tes choix t’auront conduit. C’est
dans nos
« heures d’ouverture » que nous sommes encore
libres; après, le magasin de la vie est fermé pour
toujours; alors, c’est l’heure des comptes…
« Je ne crois pas à l’enfer! »
dit un jour un
jeune homme à saint Padre Pio. « Mon fils,
tu y croiras quand tu y seras ! »
a rétorqué le
saint.
Et lorsque l’on y tombe, c’est pour l’éternité…
L’éternité est looooooooongue, Richard. Il vaut
mieux accepter quelques heures de souffrance qui
allègeront tes dettes et pourront te sauver, que de
faire la grosse tête comme ce jeune étourdi. Oublie
l’euthanasie, reviens à la raison et à l’humilité.
Allons donc, Cœur-de-Lion, haut la barbe !
Courage ! Si je n’étais moi-même un vieux paralysé
cloué dans son fauteuil, je serais venu te faire ma
transfusion d’amour. Et comme ce coquin de médecin
interdit le téléphone, je n’ai que du papier pour te
dire: sois vaillant !Donne-moi le bon exemple qui me
raffermira quand on viendra m’occire en silence dans
la nuit pour réduire, comme ils disent, la
surpopulation…
Sois tranquille. Tu auras des secours
formidables, car j’ai mobilisé tout le ciel et la
terre par l’arme exceptionnelle que tu as négligée
et dont tu vas pouvoir constater la puissance : la
prière.
Ton
frère Emmanuel ■
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