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						| LES PARENTSDE SAINTE THÉRÈSE DE LISIEUX
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						| UN MODÈLE  POUR TOUS LES PARENTS
						 
							Le 19 octobre prochain (2008) aura lieu, dans la 
							basilique de Lisieux, la béatification de Louis et 
							de Zélie Martin, les parents de Marie-Françoise 
							Thérèse Martin, connue pour l'éternité désormais 
							sous le nom de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus ou 
							sainte Thérèse de Lisieux. C'est la deuxième fois que l'Église béatifie un 
							couple marié. La première fois, c'était en 2001 avec 
							la béatification de Luigi et Maria Beltrame 
							Quattrochi, parents de quatre enfants : deux fils 
							devenus prêtres, une fille devenue religieuse et une 
							autre qui a vécu comme vierge consacrée. Les époux Martin furent les parents de neuf 
							enfants, dont quatre moururent en bas âge. Sainte 
							Thérèse dira :«Le bon Dieu m'a donné un père et une mère plus 
							dignes du Ciel que de la terre, ils demandèrent au 
							Seigneur de leur donner beaucoup d'enfants et de les 
							prendre pour Lui. Ce désir fut exaucé, quatre petits 
							anges s'envolèrent aux Cieux, et les cinq enfants 
							restés dans l'arène prirent Jésus pour Epoux.»Les cinq filles de la famille Martin entrèrent 
							en effet au couvent et si l'une «revint dans le 
							monde», elle y vécut «comme étant dans le cloître». Les parents Martin ont tous deux une grandeur 
							d'âme exceptionnelle et une foi admirable. Tous 
							deux, avant de se marier et avant de se connaître, 
							ont voulu se consacrer totalement à Dieu: lui en se 
							présentant au monastère du Grand-Saint-Bernard, elle 
							en demandant son admission chez les Sœurs de 
							Saint-Vincent-de-Paul. Dans les deux cas, ce leur 
							fut refusé. Mais on comprendra que leur désir, non 
							exaucé, de vie religieuse leur ait fait comprendre 
							et accepter la vocation religieuse de leurs cinq 
							filles. Le grand désir de perfection des époux Martin 
							fera aussi que, pendant neuf mois après leur 
							mariage, ils garderont une chasteté absolue. Puis, 
							sur «l'injonction d'un confesseur clairvoyant», ils 
							abandonneront cette voie très exceptionnelle. Là 
							aussi, on comprend que pour l'avoir pratiquée un 
							temps dans leur mariage, Louis et Zélie Martin ont 
							d'autant mieux accepté et compris la valeur de la 
							virginité perpétuelle vécue dans la vie religieuse.
							L'Église, en offrant, aux fidèles, les époux 
							Martin en modèles, met donc à l'honneur les 
							aspirations à la vie religieuse (même quand elles 
							étaient trompeuses) et met à l'honneur la virginité 
							(même temporaire). Sans oublier la chasteté, car il 
							est vrai, comme l'a rappelé Jeanne Smits le 15 août 
							dernier, que c'est à la lumière du don total à Dieu 
							dans la virginité consacrée «que se mesure la 
							chasteté conjugale». Nos contemporains, aveuglés, 
							désensibilisés et bouleversés quotidiennement par 
							l'invasion pornographique, ont oublié le sens et la 
							valeur de la virginité et de la chasteté. Est-ce à dire que la vie des époux Martin et de 
							leurs enfants fut, dans le siècle, comme celle d'une 
							famille au couvent? L'image, qui risque d'être 
							mièvre, est fausse. En devenant épouse puis mère de 
							famille, Zélie Martin n'a pas abandonné son métier 
							de dentellière, elle est restée à la tête d'une 
							petite entreprise de fabrication de la célèbre 
							«dentelle au point d'Alençon». Son mari va en 
							commercialiser la production, avec de fréquents 
							voyages à Paris. Louis Martin, s'il va à la messe tous les matins 
							et s'il fait partie d'une Congrégation du 
							Saint-Sacrement, n'est pas comme un moine vivant 
							dans le siècle. Il aime la pêche, jouer au billard, 
							fabriquer son cidre, chanter des chansons pour ses 
							enfants. Il est aussi, ce qu'on appellerait 
							aujourd'hui, un «chrétien engagé». Il adhère à 
							l'œuvre des Cercles catholiques d'Albert de Mun et 
							de René de la Tour du Pin, il assiste aux 
							conférences qu'ils organisent, il est membre des 
							Conférences de Saint-Vincent-de-Paul, il est abonné 
							à la Croix, il aime les pèlerinages (à Notre-Dame 
							des Victoires de Paris, à Chartres, à Lourdes), il 
							aime les retraites à la Trappe de Mortagne. Zélie Martin, tertiaire franciscaine, est 
							active, spontanée, tandis que son mari est plus 
							silencieux et discret. Leur complémentarité fait 
							leur force et leur bonheur. Les épreuves, pourtant, 
							ne leur ont pas manqué. En 1877 (la future Thérèse 
							de l'Enfant-Jésus avait quatre ans et demi), Zélie 
							Martin meurt d'un cancer du sein. Louis Martin, 
							atteint d'une artériosclérose cérébrale à la fin des 
							années 1880 (ce qu'on appelle aujourd'hui la maladie 
							d'Alzheimer), devra être interné durant trois ans. Par ces épreuves, la famille Martin est proche 
							des épreuves physiques et morales que connaissent 
							toutes les familles, conséquence de la finitude de 
							notre existence sur terre. Zélie puis Louis Martin, 
							comme leurs filles, les ont vécues ni dans la 
							révolte contre Dieu ni dans la résignation mais dans 
							une vision surnaturelle de l'existence où le 
							chrétien sait que cette terre, périssable, n'est pas 
							le terme de son chemin. Le docteur Robert Cadéot, lecteur de Présent de 
							la première heure, a publié la biographie de Louis 
							Martin en 1985 et celle de Zélie Martin en 1990 (les 
							deux ouvrages ont été réédités en 1996 aux éditions 
							François-Xavier de Guibert). On lira aussi avec 
							intérêt et admiration les lettres de Zélie et de 
							Louis Martin, Correspondance familiale. 1863-1885, 
							Cerf, 2004.YVES CHIRONArticle extrait du no. 
							6658du Journal Présent
 du samedi 23 août 2008
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